La pratique de l’excision est de retour dans la contrée de Dabakala. Depuis le 10 octobre, 50 filles ont été excisées et l’une d’entre elles est décédée.
Les jeunes filles du pays djimini vivent un calvaire permanent depuis le 10 octobre. Depuis cette date, 50 jeunes filles ont été excisées dans le canton de Kotolo à Dabakala. Dans la foulée, l’une des filles a rendu l’âme des suites d’une anémie sévère. Pour dénoncer ce fléau qui prend de l’ampleur, Dr Ané Ambroise, coordonnateur régional à Bouaké du Fonds des nations unies pour la population (Fnuap), est monté au créneau dimanche au cours d’un point de presse. « Au sein de la communauté internationale, l’annonce de ces vagues d’excisions de jeunes filles dans la contrée de Dabakala a eu les mêmes effets que la tuerie des femmes à Abobo perpétrée au plus fort de la crise postélectorale.
On nous a empêchés d’arrêter ce phénomène et d’avoir accès aux victimes. Celles-ci ne pouvaient pas se rendre à l’hôpital, car elles en ont également été empêchées. Depuis la semaine dernière, une petite fille est décédée des suites d’une anémie sévère. On peut dire qu’elle aurait saigné abondamment et elle en serait décédée », a déploré le coordonnateur régional à Bouaké du Fnuap.
Amputées d’une partie de leur organe génital, mises à l’écart de toute assistance médicale du fait de leur parent, une cinquantaine de jeunes filles vivent dans la souffrance permanente, a révélé le responsable onusien. « Depuis le 10 octobre, nous avions été alertés par une série d’excisions à Dabakala, dans le canton de Kotolo. C’est un problème endémique et tous les six cantons de Dabakala sont touchés. C’est un grand problème social et il se trouve que ces excisions massives se font avec la bénédiction des grands chefs communautaires. Si bien que malgré les années de sensibilisation, il y a de fortes résistances», a déploré Dr Ané.
Une fille née de mère séropositive parmi les victimes
Le représentant du Fnuap s’est également inquiété du fait que la lame, ayant servi à exciser une petite fille née d’une mère séropositive, a été utilisée pour exciser plusieurs autres jeunes filles. Pour lui, si la situation a pris des proportions aussi inquiétantes, cela est dû à la résistance des leaders communautaires. « Nous avons approché les gens pour leur dire que ces pratiques ne pouvaient plus avoir cours. Nous nous sommes heurtés à la résistance de ces grands chefs de canton qui sont craints du point de vue mystique surtout. Ils ont une grande emprise sur les populations.
Résultat, les Ong n’ont pas pu arrêter le drame. Pire, on a interdit l’accès de plusieurs villages aux Ong dont celui de Kotolo », a-t-il regretté. Ainsi saisi, l’orateur du jour informe que le système des Nations Unies et les hautes autorités judiciaires du pays, se sont mis en branle. Six axes d’interventions ont été arrêtés pour mettre fin à ce drame. « Avec l’appui des autorités préfectorales, nous avons procédé à la sensibilisation des chefs communautaires. Le second axe d’intervention concerne la prise en charge médicale des victimes.
Il va y avoir des consultations sur place. Puisque nous avons la bénédiction des chefs, nous envoyons sur le terrain des équipes mobiles d’agents de santé. Pour faire le suivi médical. On va procéder à une vaccination du tétanos et on va faire beaucoup de sensibilisation… L’axe d’intervention suivant est lié à la prise en charge psychosociale. Ensuite, on a formé 60 leaders communautaires dont 20 jeunes para-juristes. Enfin, nous prévoyons une batterie d’actions pendant les 16 jours d’activisme. Jusqu’au 10 décembre, une caravane de sensibilisation sur le thème ‘’Loi ivoirienne et mutilations génitales’’ sillonnera tout le département de Dabakala », a expliqué Dr Ané Ambroise.
Marcel Konan, Correspondant régional
Légende : Les exciseuses ont sévi dans le canton de Kotolo à Dabakala.
Les jeunes filles du pays djimini vivent un calvaire permanent depuis le 10 octobre. Depuis cette date, 50 jeunes filles ont été excisées dans le canton de Kotolo à Dabakala. Dans la foulée, l’une des filles a rendu l’âme des suites d’une anémie sévère. Pour dénoncer ce fléau qui prend de l’ampleur, Dr Ané Ambroise, coordonnateur régional à Bouaké du Fonds des nations unies pour la population (Fnuap), est monté au créneau dimanche au cours d’un point de presse. « Au sein de la communauté internationale, l’annonce de ces vagues d’excisions de jeunes filles dans la contrée de Dabakala a eu les mêmes effets que la tuerie des femmes à Abobo perpétrée au plus fort de la crise postélectorale.
On nous a empêchés d’arrêter ce phénomène et d’avoir accès aux victimes. Celles-ci ne pouvaient pas se rendre à l’hôpital, car elles en ont également été empêchées. Depuis la semaine dernière, une petite fille est décédée des suites d’une anémie sévère. On peut dire qu’elle aurait saigné abondamment et elle en serait décédée », a déploré le coordonnateur régional à Bouaké du Fnuap.
Amputées d’une partie de leur organe génital, mises à l’écart de toute assistance médicale du fait de leur parent, une cinquantaine de jeunes filles vivent dans la souffrance permanente, a révélé le responsable onusien. « Depuis le 10 octobre, nous avions été alertés par une série d’excisions à Dabakala, dans le canton de Kotolo. C’est un problème endémique et tous les six cantons de Dabakala sont touchés. C’est un grand problème social et il se trouve que ces excisions massives se font avec la bénédiction des grands chefs communautaires. Si bien que malgré les années de sensibilisation, il y a de fortes résistances», a déploré Dr Ané.
Une fille née de mère séropositive parmi les victimes
Le représentant du Fnuap s’est également inquiété du fait que la lame, ayant servi à exciser une petite fille née d’une mère séropositive, a été utilisée pour exciser plusieurs autres jeunes filles. Pour lui, si la situation a pris des proportions aussi inquiétantes, cela est dû à la résistance des leaders communautaires. « Nous avons approché les gens pour leur dire que ces pratiques ne pouvaient plus avoir cours. Nous nous sommes heurtés à la résistance de ces grands chefs de canton qui sont craints du point de vue mystique surtout. Ils ont une grande emprise sur les populations.
Résultat, les Ong n’ont pas pu arrêter le drame. Pire, on a interdit l’accès de plusieurs villages aux Ong dont celui de Kotolo », a-t-il regretté. Ainsi saisi, l’orateur du jour informe que le système des Nations Unies et les hautes autorités judiciaires du pays, se sont mis en branle. Six axes d’interventions ont été arrêtés pour mettre fin à ce drame. « Avec l’appui des autorités préfectorales, nous avons procédé à la sensibilisation des chefs communautaires. Le second axe d’intervention concerne la prise en charge médicale des victimes.
Il va y avoir des consultations sur place. Puisque nous avons la bénédiction des chefs, nous envoyons sur le terrain des équipes mobiles d’agents de santé. Pour faire le suivi médical. On va procéder à une vaccination du tétanos et on va faire beaucoup de sensibilisation… L’axe d’intervention suivant est lié à la prise en charge psychosociale. Ensuite, on a formé 60 leaders communautaires dont 20 jeunes para-juristes. Enfin, nous prévoyons une batterie d’actions pendant les 16 jours d’activisme. Jusqu’au 10 décembre, une caravane de sensibilisation sur le thème ‘’Loi ivoirienne et mutilations génitales’’ sillonnera tout le département de Dabakala », a expliqué Dr Ané Ambroise.
Marcel Konan, Correspondant régional
Légende : Les exciseuses ont sévi dans le canton de Kotolo à Dabakala.
