Resté loin de la boxe pendant longtemps, Waby Spider est décidé à revenir. L’ancien champion de Côte d’Ivoire veut diriger la Fédération ivoirienne de boxe.
Après un long moment d’absence que devenez-vous ?
Je suis désormais le pasteur Waby Spider Paul David Adebayor. J’officie à l’église Winners Chapelle d’Adjamé. Je suis, tous les mercredis soirs, à la salle de mariage de la mairie d’Adjamé. Tous les dimanches, je fais des cultes au grand temple d’Akouédo.
De la boxe à la religion. Comment le changement s’est-il opéré ?
C’est un appel divin. J’étais prédisposé à être homme de Dieu. J’ai été appelé au sacerdoce en décembre 1990. J’étais en tournée musicale au Cameroun avec Yves Zogbo Junior, Consty Eka etc. J’ai résisté 8 ans durant. C’est en 1998 que j’ai finalement accepté de servir Dieu. A partir de 2002, j’ai commencé à servir pleinement le seigneur.
Qu’est-ce qui explique ce retour soudain à la boxe?
Ce n’est pas un retour soudain. En réalité, je n’étais pas parti. J’ai toujours été le président de l’Union boxing club d’Adjamé. Je suis également président d’honneur de plusieurs clubs que j’aide dans l’ombre. Je suis membre d’honneur de la grande famille du Stella Club d’Adjamé. Parce que j’ai été champion pour ce club. Je m’étais éloigné à cause de l’inorganisation, des incompréhensions et du manque de volonté des dirigeants. J’étais incompris. Ce que j’ai décrié à l’époque perdure. Mais aujourd’hui, avec ma connaissance, mes relations, je me dois de venir aider les boxeurs. C’est pour ça que j’ai accepté l’appel de la grande famille de la boxe.
Il semble que c’est la subvention qui vous fait courir…
Je ne viens pas à la tête de la fédération pour des miettes. Je viens pour susciter des milliards de Fcfa dans la boxe. Je veux voir les boxeurs vivre de leur art. Quand j’ai fait le tour des salles, j’avais les larmes aux yeux. Les jeunes boxeurs s’entraînent dans les rues.
A qui la faute ?
C’est le manque de vision des dirigeants. Si la parafiscalité sert à se partager entre copains, c’est clair que les boxeurs n’auront rien. Un exemple, c’est le fils du président de la Fib qui voyage au nom de la Côte d’Ivoire au détriment des boxeurs. Le beau fils est le commissaire au compte.
C’est donc ce qui se passe présentement ?
Malheureusement oui. L’équipe nationale est résumée en la personne du fils du président. La fille de l’actuel président a représenté la Côte d’Ivoire au championnat du monde de boxe féminin. Et pourtant il n’y a jamais eu d’organisation de championnat de boxe féminin en Côte d’Ivoire. Notre fédération est devenue un hôtel de passe. C’est toujours fermé et les boxeurs n’y ont pas accès. Du point de vue statutaire, un boxeur amateur doit boxer pour 50.000 Fcfa minimum, pour un néo pro, le minimum est de 100.000 Fcfa. Depuis l’existence de ce comité directeur, rien n’a été respecté. Ce n’est pas normal.
Quel est votre plan pour redresser la boxe ivoirienne alors?
Nous envisageons de créer une académie de boxe comme l’ont fait les footballeurs. Nous allons former les boxeurs sur un temps bien programmé et les orienter pour en faire des champions. Nous allons susciter le sponsoring, les assurances et créer une mutuelle pour les boxeurs professionnels. Nous allons insérer tous les enfants de la rue. Pour ce qui est des championnats, dès février, nous allons initier trois challenges : le challenge national « Koko N’Dri », le challenge national des boxeurs novices doté du trophée Raoul Rabé, et le challenge national amateur Henri Bourgoin. La boxe néo professionnelle va s’étendre sur une année sportive avec des galas tous les vendredis. Au plan international, nous allons renouer avec les jeux ivoiro-burkinabè etc. Nous allons rouvrir le siège, le rendre attractif. Nous allons rappeler toutes les compétences. Je ne viens pas pour gérer l’argent. Je viens avec de grandes idées et je mets les compétences pour les appliquer.
Avec quels moyens comptez-vous les réaliser?
Je suis partiellement européen. J’appartiens à un groupe africain d’Europe, la Nouvelle génération africaine (Nga). La boxe est un sport aimé par les bourgeois mais pratiqué par les pauvres. Il y a beaucoup de bonnes volontés dans ce pays qui veulent voir la boxe redécoller. Mais ils ne veulent pas injecter leur argent n’importe comment. Ces personnes attendent des gens sérieux. Toutes les sociétés sont de retour, il y a une bonne place pour le sponsoring de la boxe. Il faut simplement proposer un programme cohérent.
Que pensez-vous de vos adversaires, Yoboué Arsène et Alain Polneau…
Ils peuvent se tromper de bonne foi ou par ignorance. La boxe aux vrais boxeurs. Les vrais boxeurs, c’est nous.
Qu’est-ce que la boxe vous a apporté ?
La boxe m’a donné un esprit combatif. La boxe est comme la prostitution. On vient par plaisir, ensuite on fait plaisir aux autres et on continue pour survivre. La boxe ne m’a rien apporté socialement. Mais j’ai eu l’estime de beaucoup d’Ivoiriens. Je pense que je dois beaucoup à la boxe. C’est pour ça que j’ai envie de donner la possibilité aux jeunes qui viennent après moi de réaliser le rêve que nous n’avons pas pu réaliser.
Après la boxe, vous avez chanté, où en êtes-vous ?
Je fais beaucoup de choses discrètement. J’ai produit beaucoup d’artistes. J’ai un studio d’enregistrement. Je ne suis plus au premier plan à cause de mon engagement religieux. La boxe est le symbole de l’opposition acharnée avec un cœur d’amour. Je demande donc à tous ceux qui ont été exclus de se mobiliser pour le changement et la réconciliation. Après les élections, on ira en séminaire. Je ne viens pas pour m’éterniser, je viens juste remettre la boxe sur les rails et je me retire.
Réalisée par Moïse N’Guessan
Après un long moment d’absence que devenez-vous ?
Je suis désormais le pasteur Waby Spider Paul David Adebayor. J’officie à l’église Winners Chapelle d’Adjamé. Je suis, tous les mercredis soirs, à la salle de mariage de la mairie d’Adjamé. Tous les dimanches, je fais des cultes au grand temple d’Akouédo.
De la boxe à la religion. Comment le changement s’est-il opéré ?
C’est un appel divin. J’étais prédisposé à être homme de Dieu. J’ai été appelé au sacerdoce en décembre 1990. J’étais en tournée musicale au Cameroun avec Yves Zogbo Junior, Consty Eka etc. J’ai résisté 8 ans durant. C’est en 1998 que j’ai finalement accepté de servir Dieu. A partir de 2002, j’ai commencé à servir pleinement le seigneur.
Qu’est-ce qui explique ce retour soudain à la boxe?
Ce n’est pas un retour soudain. En réalité, je n’étais pas parti. J’ai toujours été le président de l’Union boxing club d’Adjamé. Je suis également président d’honneur de plusieurs clubs que j’aide dans l’ombre. Je suis membre d’honneur de la grande famille du Stella Club d’Adjamé. Parce que j’ai été champion pour ce club. Je m’étais éloigné à cause de l’inorganisation, des incompréhensions et du manque de volonté des dirigeants. J’étais incompris. Ce que j’ai décrié à l’époque perdure. Mais aujourd’hui, avec ma connaissance, mes relations, je me dois de venir aider les boxeurs. C’est pour ça que j’ai accepté l’appel de la grande famille de la boxe.
Il semble que c’est la subvention qui vous fait courir…
Je ne viens pas à la tête de la fédération pour des miettes. Je viens pour susciter des milliards de Fcfa dans la boxe. Je veux voir les boxeurs vivre de leur art. Quand j’ai fait le tour des salles, j’avais les larmes aux yeux. Les jeunes boxeurs s’entraînent dans les rues.
A qui la faute ?
C’est le manque de vision des dirigeants. Si la parafiscalité sert à se partager entre copains, c’est clair que les boxeurs n’auront rien. Un exemple, c’est le fils du président de la Fib qui voyage au nom de la Côte d’Ivoire au détriment des boxeurs. Le beau fils est le commissaire au compte.
C’est donc ce qui se passe présentement ?
Malheureusement oui. L’équipe nationale est résumée en la personne du fils du président. La fille de l’actuel président a représenté la Côte d’Ivoire au championnat du monde de boxe féminin. Et pourtant il n’y a jamais eu d’organisation de championnat de boxe féminin en Côte d’Ivoire. Notre fédération est devenue un hôtel de passe. C’est toujours fermé et les boxeurs n’y ont pas accès. Du point de vue statutaire, un boxeur amateur doit boxer pour 50.000 Fcfa minimum, pour un néo pro, le minimum est de 100.000 Fcfa. Depuis l’existence de ce comité directeur, rien n’a été respecté. Ce n’est pas normal.
Quel est votre plan pour redresser la boxe ivoirienne alors?
Nous envisageons de créer une académie de boxe comme l’ont fait les footballeurs. Nous allons former les boxeurs sur un temps bien programmé et les orienter pour en faire des champions. Nous allons susciter le sponsoring, les assurances et créer une mutuelle pour les boxeurs professionnels. Nous allons insérer tous les enfants de la rue. Pour ce qui est des championnats, dès février, nous allons initier trois challenges : le challenge national « Koko N’Dri », le challenge national des boxeurs novices doté du trophée Raoul Rabé, et le challenge national amateur Henri Bourgoin. La boxe néo professionnelle va s’étendre sur une année sportive avec des galas tous les vendredis. Au plan international, nous allons renouer avec les jeux ivoiro-burkinabè etc. Nous allons rouvrir le siège, le rendre attractif. Nous allons rappeler toutes les compétences. Je ne viens pas pour gérer l’argent. Je viens avec de grandes idées et je mets les compétences pour les appliquer.
Avec quels moyens comptez-vous les réaliser?
Je suis partiellement européen. J’appartiens à un groupe africain d’Europe, la Nouvelle génération africaine (Nga). La boxe est un sport aimé par les bourgeois mais pratiqué par les pauvres. Il y a beaucoup de bonnes volontés dans ce pays qui veulent voir la boxe redécoller. Mais ils ne veulent pas injecter leur argent n’importe comment. Ces personnes attendent des gens sérieux. Toutes les sociétés sont de retour, il y a une bonne place pour le sponsoring de la boxe. Il faut simplement proposer un programme cohérent.
Que pensez-vous de vos adversaires, Yoboué Arsène et Alain Polneau…
Ils peuvent se tromper de bonne foi ou par ignorance. La boxe aux vrais boxeurs. Les vrais boxeurs, c’est nous.
Qu’est-ce que la boxe vous a apporté ?
La boxe m’a donné un esprit combatif. La boxe est comme la prostitution. On vient par plaisir, ensuite on fait plaisir aux autres et on continue pour survivre. La boxe ne m’a rien apporté socialement. Mais j’ai eu l’estime de beaucoup d’Ivoiriens. Je pense que je dois beaucoup à la boxe. C’est pour ça que j’ai envie de donner la possibilité aux jeunes qui viennent après moi de réaliser le rêve que nous n’avons pas pu réaliser.
Après la boxe, vous avez chanté, où en êtes-vous ?
Je fais beaucoup de choses discrètement. J’ai produit beaucoup d’artistes. J’ai un studio d’enregistrement. Je ne suis plus au premier plan à cause de mon engagement religieux. La boxe est le symbole de l’opposition acharnée avec un cœur d’amour. Je demande donc à tous ceux qui ont été exclus de se mobiliser pour le changement et la réconciliation. Après les élections, on ira en séminaire. Je ne viens pas pour m’éterniser, je viens juste remettre la boxe sur les rails et je me retire.
Réalisée par Moïse N’Guessan
