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Économie Publié le jeudi 15 décembre 2011 | Nord-Sud

Wayne Camard, représentant-résident du Fmi en Côte d’Ivoire : “Ppte, ce sera en mai 2012”

© Nord-Sud Par DR
Activités du ministères des Affaires étrangères et de l`Intégration africaine - Le nouveau Représentant Résident du FMI, M. Wayne Camard a présenté ses Lettres d’Accréditation
Le représentant-résident du Fonds monétaire international, Wayne Camard, a été reçu en audience, hier, au palais présidentiel du Plateau par le président, Alassane Ouattara.
La confiance se renforce chaque jour et les nuages se dissipent à une vitesse exponentielle. Le couple Côte d’Ivoire-institutions de Brettons Woods regarde désormais dans la même direction, celle de la relance et de la croissance économique. C’est le sens que l’on peut donner à l’audience que le chef de l’Etat a accordé, hier, à Wayne Camard, le re­pré­sentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi) en Côte d’Ivoire. A sa sortie, l’hôte du jour qui affichait une certaine sérénité s’est prononcé sur le point d’achèvement de l’initiative des Pays pauvres très endettés (Ppte). «Le mois de mars va être très difficile pour le point d’achèvement mais, mai 2012 sera tout à fait raisonnable pour la Côte d’Ivoire. Cependant, il y a un certain nombre de mesures qui ont été établies par le passé. Maintenant, c’est une question de rythme de mise en œuvre de ces différentes mesures», a indiqué le patron-résident du Fmi.

Améliorer les conditions des plus démunis

Convaincu qu’aucune raison ne pourra véritablement retarder l’échéance, l’année prochaine. Même si à ses yeux, tout dépend du timing exact des efforts du gouvernement ivoirien. Et sur ce plan, les différentes actions qui sont menées promettent de bons résultats. Pour Wayne Camard, c’est une période cruciale pour le pays, puisque le Ppte va porter sur une réduction d’au moins 1.500 milliards de Fcfa (3 milliards de dollars US) voire plus, d’autant qu’il y aura des efforts supplémentaires de certains partenaires dont la France. En effet, Paris entend convertir la dette ivoirienne, l’équivalent de 1.300 milliards de Fcfa (2 milliards d’euros), en projets de développement. Des possibilités qui devraient pouvoir améliorer les conditions de vie des Ivoiriens. Actualité oblige, M. Camard et le président Ouattara ont également passé en revue le programme économique et financier dont un support financier a été préparé le mois dernier. «Nous som­mes dans la phase de mise en œuvre. C’est pourquoi on a discuté avec le président des voies et moyens pour augmenter la croissance économi­que », a précisé le chef du Fmi. Estimant que ce processus doit amener tous les partis à répondre à certaines interrogations : comment trouver les ressources financières pour l’investissement nécessaire ? Qu’est-ce qu’il faut faire en même temps pour protéger les plus démunis ? « On a donc parlé des cantines scolaires, des mesures pour les étudiants, de la réforme et du financement du système bancaire pour mettre des crédits à la disposition des opérateurs économiques», a-t-il renchéri. C’est à juste titre qu’il est revenu sur le crédit de 300 milliards de Fcfa sur 3 ans que son institution a approuvé au mois de novembre à la Côte d’Ivoire. Il rentre précisément dans le cadre de la facilité élargie de crédit et d’un allègement de dette intérimaire additionnel en faveur d’Abidjan. Si pour cet accord triennal, un premier décaissement immédiat de 60 milliards de Fcfa a lieu, les autres suivront selon une certaine cadence et se feront en conformité avec le programme présidentiel, initié par Alassane Ouattara, rassure M. Camard. En réalité, c’est un ambitieux programme de redressement de l’activité économique tiré par l’investissement qui a été lancé depuis plusieurs mois par le locataire du palais présidentiel. Au dire du représentant du Fmi, c’était l’une des préoccupations du secteur privé. «C’est vrai que notre appui financier va dans les caisses du trésor public et est redistribué selon les priorités du budget national. Si on ne fait rien directement pour le secteur privé, on préconise tout de même un environnement plus propice pour les affaires à travers notamment la réforme du système bancaire», a-t-il conclu.

Cissé Cheick Ely
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