La campagne de commercialisation du coton a démarré. Les prix bord champ sont appliqués au grand soulagement des paysans.
Les zones de production cotonnière respirent à pleins poumons. Ce vendredi 16 décembre, deux semaines après la fixation des prix, la commercialisation de coton-graine semble bien se dérouler. Sur le terrain, tous les acteurs respectent les règles du jeu. C’est du moins le constat fait par les producteurs de coton, maillon faible de la filière. Ils se réjouissent que les prix annoncés par les autorités, en l’occurrence l’interprofession, sont appliqués presque à la lettre par les acheteurs. Au lancement officiel de la campagne, le président Lacina Tuo avait fixé le kilo de coton, premier choix, à 265 Fcfa contre 240 Fcfa pour le second choix. «Le prix est vraiment respecté. Ce qui motive les producteurs à faire mieux cette année», témoigne Lanciné Koné, président du conseil d’administration de l’Union des coopératives des producteurs de Côte d’Ivoire (Ucop-ci).
Les paysans jubilent
Cette organisation qui revendique plus d’une cinquantaine de paysans, compte produire 1.600 tonnes pour la campagne en cours, doublant ainsi son niveau qui était de 800 tonnes la campagne précédente. Même si le déficit pluviométrique les a un peu contrariés, les planteurs apprécient au plus haut point l’appui du gouvernement. En début de campagne, l’Etat a dû débloquer 7 milliards Fcfa sous forme de subvention pour l’achat des intrants. Une bouffée d’oxygène qui aura permis aux acteurs de reprendre en main une filière mourante. Au siège de l’Union régionale des entreprises coopératives des savanes de la Côte d’Ivoire (Urecos-ci), la campagne est abordée sous de meilleurs auspices comme le reconnaît le directeur général. «La subvention des intrants par l’Etat, à n’en point douter, a redynamisé ce secteur économique du bassin cotonnier. Vu les premières statistiques, nous sommes confiants que nous allons atteindre nos estimations», affirme Vaméiké Méité. Pour la campagne précédente, cette structure coopérative a livré à la Sicosa, une société d’égrainage basée à Korhogo, 5.700 tonnes de coton-graine. Mais pour la campagne en cours, la faîtière compte doubler son rendement en atteignant 10.000 tonnes. Cependant, une inquiétude demeure. Celle liée au paiement des décades. Pour le moment, fait observer Lacina Koné, le paiement des décades (délai imparti pour reverser la part du paysan) n’est pas toujours respecté. «Cela va faire bientôt 3 voire 4 semaines que certains producteurs ont livré le coton. Nous sommes à 12 millions Fcfa. Et jusqu’à présent, ils n’ont pas reçu leur argent», se plaint-il. Raison pour laquelle il en appelle à la plus grande implication du ministère de l’Agriculture, afin d’interpeller les acheteurs dans la perspective de la célérité dans le paiement. Pour sa part, M. Méité assure que les producteurs avec lesquels sa structure est en collaboration seront rétribués dans les meilleurs délais. «Nous sommes en train de faire le point de la décade. Dès qu’on aura terminé, les producteurs seront payés immédiatement», lance le patron de l’Urecos-ci. Du côté des structures d’égrainage, ce n’est pas la même sérénité affichée. Si elles sont toutes unanimes pour dire que la campagne de commercialisation a bien démarré, elles redoutent néanmoins «le vol de coton ». En effet, le vol du coton qui consiste à enlever du coton encadré par une structure A par une structure B, qui n’a fourni aucun intrant au producteur de ce coton, est l’un des maux qui minent le bassin cotonnier depuis plusieurs années.
240.000 tonnes en 2012
A l’usine d’égrainage de Korhogo 1 et 2, un des responsables de la société cotonnière (Coic) que nous avons rencontré, sous le couvert de l’anonymat, est formel : «c’est la faute aux producteurs qui, pour des raisons qui leur sont propres, livrent le coton aux structures qui ne les ont pas encadrés. Si les producteurs jouent franc- jeu, il n’y pas de raison que nous ne puissions pas atteindre nos estimations», explique-t-il. Archi-faux, rétorquent en chœur les producteurs. Si l’on se fie à leurs propos, c’est un vol instauré et orchestré par les égreneurs, suite à la bataille souterraine qu’ils se livrent pour atteindre le maximum de tonnages. «Les usines sont leurs propriétés. Si un producteur vole du coton, où pensez-vous qu’il va le transformer», s’interroge Sékongo N., producteur dans la sous-préfecture de Napié. Pour une campagne commerciale apaisée, il propose que ces différentes sociétés cotonnières signent un pacte de «non vol de coton» entre elles. Ainsi, chacune d’elle s’engagera à ne pas égrener le coton qu’elle n’a pas encadré. Même s’il trouve qu’il est un peu trop tôt pour parler de vol de coton, Vaméiké Méité pense que le phénomène sera circonscrit cette année. Notamment grâce à la mise en place d’un système d’identification des producteurs et de la traçabilité de la production du coton (Sitracot). Avec toutes ces mesures, l’intercoton dit pouvoir atteindre une production nationale de 240.000 tonnes. Soit une hausse de 40% par apport à la campagne précédente. Une prévision qui pourra être revue à la hausse les années à venir. A condition que l’Etat poursuive la modernisation de la filière en octroyant, à travers les bailleurs de fonds, des outils modernes aux producteurs.
Cheick Timité à Korhogo
Les zones de production cotonnière respirent à pleins poumons. Ce vendredi 16 décembre, deux semaines après la fixation des prix, la commercialisation de coton-graine semble bien se dérouler. Sur le terrain, tous les acteurs respectent les règles du jeu. C’est du moins le constat fait par les producteurs de coton, maillon faible de la filière. Ils se réjouissent que les prix annoncés par les autorités, en l’occurrence l’interprofession, sont appliqués presque à la lettre par les acheteurs. Au lancement officiel de la campagne, le président Lacina Tuo avait fixé le kilo de coton, premier choix, à 265 Fcfa contre 240 Fcfa pour le second choix. «Le prix est vraiment respecté. Ce qui motive les producteurs à faire mieux cette année», témoigne Lanciné Koné, président du conseil d’administration de l’Union des coopératives des producteurs de Côte d’Ivoire (Ucop-ci).
Les paysans jubilent
Cette organisation qui revendique plus d’une cinquantaine de paysans, compte produire 1.600 tonnes pour la campagne en cours, doublant ainsi son niveau qui était de 800 tonnes la campagne précédente. Même si le déficit pluviométrique les a un peu contrariés, les planteurs apprécient au plus haut point l’appui du gouvernement. En début de campagne, l’Etat a dû débloquer 7 milliards Fcfa sous forme de subvention pour l’achat des intrants. Une bouffée d’oxygène qui aura permis aux acteurs de reprendre en main une filière mourante. Au siège de l’Union régionale des entreprises coopératives des savanes de la Côte d’Ivoire (Urecos-ci), la campagne est abordée sous de meilleurs auspices comme le reconnaît le directeur général. «La subvention des intrants par l’Etat, à n’en point douter, a redynamisé ce secteur économique du bassin cotonnier. Vu les premières statistiques, nous sommes confiants que nous allons atteindre nos estimations», affirme Vaméiké Méité. Pour la campagne précédente, cette structure coopérative a livré à la Sicosa, une société d’égrainage basée à Korhogo, 5.700 tonnes de coton-graine. Mais pour la campagne en cours, la faîtière compte doubler son rendement en atteignant 10.000 tonnes. Cependant, une inquiétude demeure. Celle liée au paiement des décades. Pour le moment, fait observer Lacina Koné, le paiement des décades (délai imparti pour reverser la part du paysan) n’est pas toujours respecté. «Cela va faire bientôt 3 voire 4 semaines que certains producteurs ont livré le coton. Nous sommes à 12 millions Fcfa. Et jusqu’à présent, ils n’ont pas reçu leur argent», se plaint-il. Raison pour laquelle il en appelle à la plus grande implication du ministère de l’Agriculture, afin d’interpeller les acheteurs dans la perspective de la célérité dans le paiement. Pour sa part, M. Méité assure que les producteurs avec lesquels sa structure est en collaboration seront rétribués dans les meilleurs délais. «Nous sommes en train de faire le point de la décade. Dès qu’on aura terminé, les producteurs seront payés immédiatement», lance le patron de l’Urecos-ci. Du côté des structures d’égrainage, ce n’est pas la même sérénité affichée. Si elles sont toutes unanimes pour dire que la campagne de commercialisation a bien démarré, elles redoutent néanmoins «le vol de coton ». En effet, le vol du coton qui consiste à enlever du coton encadré par une structure A par une structure B, qui n’a fourni aucun intrant au producteur de ce coton, est l’un des maux qui minent le bassin cotonnier depuis plusieurs années.
240.000 tonnes en 2012
A l’usine d’égrainage de Korhogo 1 et 2, un des responsables de la société cotonnière (Coic) que nous avons rencontré, sous le couvert de l’anonymat, est formel : «c’est la faute aux producteurs qui, pour des raisons qui leur sont propres, livrent le coton aux structures qui ne les ont pas encadrés. Si les producteurs jouent franc- jeu, il n’y pas de raison que nous ne puissions pas atteindre nos estimations», explique-t-il. Archi-faux, rétorquent en chœur les producteurs. Si l’on se fie à leurs propos, c’est un vol instauré et orchestré par les égreneurs, suite à la bataille souterraine qu’ils se livrent pour atteindre le maximum de tonnages. «Les usines sont leurs propriétés. Si un producteur vole du coton, où pensez-vous qu’il va le transformer», s’interroge Sékongo N., producteur dans la sous-préfecture de Napié. Pour une campagne commerciale apaisée, il propose que ces différentes sociétés cotonnières signent un pacte de «non vol de coton» entre elles. Ainsi, chacune d’elle s’engagera à ne pas égrener le coton qu’elle n’a pas encadré. Même s’il trouve qu’il est un peu trop tôt pour parler de vol de coton, Vaméiké Méité pense que le phénomène sera circonscrit cette année. Notamment grâce à la mise en place d’un système d’identification des producteurs et de la traçabilité de la production du coton (Sitracot). Avec toutes ces mesures, l’intercoton dit pouvoir atteindre une production nationale de 240.000 tonnes. Soit une hausse de 40% par apport à la campagne précédente. Une prévision qui pourra être revue à la hausse les années à venir. A condition que l’Etat poursuive la modernisation de la filière en octroyant, à travers les bailleurs de fonds, des outils modernes aux producteurs.
Cheick Timité à Korhogo