Le 2 janvier 2012, Nady Rayess, Président-directeur général du groupe Olympe (Soir Info, L'inter et Star Magazine, disparaissait dans le crash de son aéronef privé, dans le village de Vitré I. Abidjan, ville où il s'est établit, vit au rythme de ses réalisations. Zoom sur le parcours et les œuvres de ce pionnier de la presse privée indépendante en Côte d'Ivoire. C'est en 1993 qu'il se lance véritablement dans l'édition avec le quotidien du soir « Bonsoir ». Un an plus tard, Nady Rayess, fin communicateur, crée « Soir Info » en rangeant aux calanques grecs « Bonsoir » suite à des querelles. Avec ce quotidien qui ne bénéficie d'aucune chapelle politique et dont la ligne éditoriale « épouse » la neutralité, l'accent est mis sur les faits divers pour trancher avec les autres titres créés à l'avènement du printemps de la presse. Viendra « Douze », pour permettre aux férus du sport de disposer d'informations pointues sur les différentes disciplines sportives. Quelques années plus tard, il lance « Star Magazine » pour tâter le milieu du show-business. C'est un coup de maître. Car, la gent féminine qui avait besoin d'informations people, fait de ce magazine le plus coté en Côte d’Ivoire. Cette expérience jalonnée de succès permet au Président directeur général du groupe Olympe de lancer, dans un laps de temps, « Fam Photo-roman ». Nady Rayess donne une fois encore l'occasion aux femmes de rêver. L'homme ne dort pas sur ces lauriers. En 1998, il crée L'inter, premier quotidien ivoirien d'informations internationales. Courageux, l'homme savait prendre le risque et ne rechignait devant rien. Par sa vision, sa clairvoyance et son don de l'anticipation, il a su bâtir le plus important groupe de presse privée indépendante de Côte d'Ivoire, avec les titres phares, « Soir Info », « L'inter » et « Star Magazine ». Il a ajouté à ce palmarès très élogieux, une grande imprimerie qui édite aussi bien les journaux de son groupe que ceux du pouvoir en place et de l'opposition. Nady Rayess n'avait pas seulement le flair pour les affaires. C'était un meneur d'hommes, attentif aux problèmes des autres. Il ne cessait de voler au secours de ses employés et tous pouvaient compter sur ses conseils avisés et sa largesse. Par ses actions, il a su construire une équipe cohérente et disciplinée de collaborateurs autour de lui. A travers ses entreprises, le président directeur général du groupe Olympe a contribué à la lutte contre le chômage. L'homme a également permis l'insertion socio-professionnelle des jeunes en créant des centaines d'emplois. Le groupe Olympe à lui seul compte plusieurs centaines de travailleurs. De jeunes étudiants devenus aujourd'hui cadres et responsables de familles et de communautés par son magnanime. On ne pourra pas parler de ce grand bâtisseur, sans faire un clin d’œil à ses actes posés en faveur du développement de la presse privée en Côte d'ivoire. Grâce à son soutien et à sa générosité, Nady Rayess a aidé et encadré des jeunes promoteurs qui ont émergé aujourd'hui. Le président du Groupe le Réveil, Dénis Kah Zion, n'a pas manqué de le signifier dans l'une de ses lettres adressée à son « grand-frère » , comme il aimait à appeler le défunt. « Nady Rayess fut effectivement pour moi un grand-frère. Nady Fut un bienfaiteur. Il fut surtout le promoteur discret et bienveillant du journal « Le Nouveau Réveil ». (…). Nady Rayess a été aussi l'inspirateur et le promoteur du groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire (Gepci). Si j'ai passé deux mandats à la tête du Gepci, c'était par la volonté de Nady qui s'est investi à sa création , mais qui n'était pas homme à vouloir prendre la tête des associations », a-t-il écrit. Hélas, Nady s'en est allé trop tôt. Mais il laisse derrière lui une œuvre de grande dimension. Il fut de l'envergure des grands bâtisseurs. L'un de ceux qui ont cru en l'avenir de la presse privée en Côte d'Ivoire. Adieu le bâtisseur.
Elysée YAO
Elysée YAO