Depuis le 2 janvier 2012, Nady Rayess, Président directeur général du groupe Olympe n'est plus. Il s'en est allé suite au crash de son avion privé. Une vive émotion s'est emparée des travailleurs de ce groupe de presse. Étreints par la douleur, ils apprécient la mobilisation des Ivoiriens à leurs côtés. De même, ils se réconfortent mutuellement et se remémorent les temps forts passés avec leur « capitaine ». Que retenir du pèlerinage terrestre de Nady Rayess en ce qui concerne sa vie professionnelle? Outre les nombreuses qualités humaines, notamment, que l'on lui reconnaissait, ce chef d'entreprise était un travailleur acharné qui ne se satisfaisait pas des « à peu près » mais bien au contraire, du travail bien fait. Toujours à la tâche. Nady Rayess savait se rendre chaque fois disponible pour ce qui avait trait au travail. Quotidiennement il « bombardait » les boîtes mail des journalistes, des informations glanées ça et là sur les sites internet et d'autres sources. Son ordinateur, ont confirmé ses proches, n'était presque jamais fermé. Un winer qui s'est employé à stimuler ses collaborateurs en instituant en interne de nombreuses primes dont celle de la « meilleure Une du mois ». Il savait apprécier l'effort et récompenser le méritant. « J'ai doublé la prime d'Irène Barth (journaliste à L'Inter et Super Ebony 2010, ndlr) d'un million de francs Cfa. Je l'ai élevé au rang de chef de service bien sûr avec effets financiers. Ramenez -moi des prix et je vous récompenserai », avait-il souligné le 26 novembre 2011. C'était à l'ouverture d'un séminaire que les journalistes de Soir Info avaient organisé dans le but de booster les chiffres de vente et rafler les prix d'excellence et de meilleures plumes en Côte d'Ivoire et dans le monde entier. Une initiative que Nady Rayess avait trouvé très bonne et avait dit en attendre les résolutions. La direction générale, s'était-il engagé, trouvera les moyens pour accompagner les journalistes mais attendra en retour des résultats concrets. Aussi, ne manquait-il pas d'occasions de fouetter l'orgueil des journalistes de Soir Info en leur montrant le poster géant de la lauréate du dernier Ebony placardé à l'entrée du groupe. « J'attends le vôtre », aimait-il à dire en les taquinant. D'ailleurs, les largesses faites à Irène Barth ne sont pas un cas isolé. Chaque fois qu'un journaliste a remporté un prix (prestigieux), le Pdg a ainsi réagi. Un encouragement certes, mais surtout, un moyen de stimuler la saine émulation. Condescendant à l'humaine condition, Nady Rayess avait des défauts qui ne sauraient retenir notre attention, au moment où nous lui rendons cet hommage. Au contraire nous voulons garder pour nous et nous en inspirer, le témoignage d'un homme d'affaires amoureux du travail et du travail bien fait. En effet, ce 2 janvier, plutôt que de se laisser aller à la contemplation du paysage exotique de la cité balnéaire d'Assinie et de s'octroyer un jour férié, comme de nombreux Ivoiriens, il lui tardait à Nady, de reprendre le service. Aussi, s'était-il empressé de retourner à Abidjan. Mais les défaillances techniques de l'oiseau de fer (d'après les témoignages) ne lui permettront pas d'arriver à bon port. Merci Patron pour tout. Merci surtout de nous avoir montré ce bel exemple : « le travail d'abord ». Nous ne t'oublierons pas !
Jonas BAIKEH
Jonas BAIKEH