En cette circonstance douloureuse, il me revient la lourde responsabilité, au nom du personnel du Groupe Olympe, de perpétuer, ici, cette tradition Romaine, établie depuis l’an 457 avant Jésus-Christ. C'est-à-dire, faire une oraison funèbre à la mémoire d’un illustre disparu. Pourrai-je ne pas, à cet instant précis, dans le cas de Nady Rayess, qui nous réunit ce jour, penser qu’une fatalité inexorable pèse sur le Groupe de presse Olympe, tant la grande Faucheuse s’acharne sur lui, sème le deuil, la désolation, la consternation et même la panique dans nos rangs depuis quelque temps. A peine avons-nous séché nos larmes, suite aux décès de Criwa Zéli Paulin ( ex-président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire), Losseni Zoromé ( ex-conseiller spécial du Pdg du Groupe Olympe), que le vent de la mort est revenu à la charge, très fort, emportant, cette fois-ci, le « Dôme » de l’édifice, livrant le personnel, leur famille à toutes les intempéries. Comprenez et mesurez, Mesdames et Messieurs, l’intensité de notre douleur, la charge émotionnelle qui nous étreint ; car le tranchant de cette violente mort de Nady Rayess, nous lacère les cœurs. Oui, nos cœurs saignent !!! Notre douleur est d’autant plus incommensurable que c’est au deuxième jour de la nouvelle année 2012, célébrée par les Ivoiriens avec faste, dans un décor féerique de lumière, que cette maudite mort a choisi pour arracher à notre affection, de la plus cruelle des manières, celui-là même qui représentait l’âme, le corps et l’esprit du Groupe Olympe. En recommençant, ce vendredi 06 janvier 2012, le triste pèlerinage pour accompagner, à sa dernière demeure, ce pionnier de la presse ivoirienne, c’est avec une bien pénible émotion que je fais cet éloge solennel, en puisant dans les abîmes de mon cœur, pour saluer la mémoire de ce grand bâtisseur.
Qui est Nady Rayess ?
Nady Rayess, pour qui de longues années de vie sur terre semblaient être promises, que rien ne pouvait prédestiner à une fin tragique et prématurée, est né en 1962 à Divo, capitale du Djiboua. Deuxième né d’une famille qui en compte trois, Chady Rayess, l’ainé et Eugène Rayess, le cadet a connu un parcours scolaire et universitaire, jusqu’à la Maîtrise en Sciences économiques, sans faute. Son diplôme en poche, il prend la gérance, vers la fin des années 80, d’une petite unité d’imprimerie à Treichville, fondée par feu son père, opérateur économique très prospère, installé dans le Sud Bandama, à l’orée de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Mais, c’est en 1990, à la faveur du retour au multipartisme, avec ce que l’on a appelé le « printemps de la presse », que la vie de Nady Rayess va prendre un tournant décisif. Homme de courage et de conviction, il va s’imposer en pionnier idéaliste de la presse privée en Côte d’Ivoire, en acceptant, malgré une loi sur la presse des plus restrictives, d’imprimer des journaux de l’opposition, tels le Nouvel Horizon, la Voie, Bol-Koch, Liberté, la Tribune du Banco, le Jeune-Démocrate, Notre Temps, Chronique du Soir, pour ne citer que ces titres-là. C’est en imprimant ces journaux qu’il s’est laissé piquer par le virus de la presse dont il deviendra, jusqu’à sa mort le 2 janvier dernier, l’un des magnas. En 1993, il lance « Bonsoir », qui, suite à une divergence éditorialiste avec le Directeur de Publication, cesse ses parutions, après un an d’existence.
Nady Rayess ne jette pas pour autant le manche, après la cognée. Il recrute, dans la crème de la presse ivoirienne, des plumes de gros calibre et fonde le Groupe Olympe en 1994. Doté d’un sens managérial très pointu, grâce à son intelligence instinctive, une vision et un verbe clairs, Nady Rayess a toujours su par la persuasion, faire passer ses idées, sans les imposer à ses collaborateurs et partenaires. Il a développé un culte du travail bien fait qui se rapproche de l’adoration d’une divinité. Il a aussi et surtout développé en chaque travailleur du Groupe Olympe, et inculqué en celui-ci, un esprit de « Winner ». Aujourd’hui, le Groupe Olympe, l'un des plus gros imprimeurs de presse en Côte d’Ivoire, qui édite notamment les journaux Soir Info, L'inter et Star Magazine, a un réel poids social, avec environ cent cinquante employés. Nady Rayess l’a hissé, par de nombreuses distinctions, dont la dernière en date est le « Super Ebony », au sommet de la notoriété. Nous sommes donc fondés à dire qu’avec sa disparition, c’est une page historique de l’Histoire de la presse privée en Côte d’Ivoire qui se tourne… Nady Rayess est le pilier du Groupement des Editeurs de presse de Côte d’Ivoire ( Gepci). Il a participé, avec zèle, à la vie des organes de régulation et d’auto-régulation dans le secteur très sensible de la presse en Côte d’Ivoire. Au plan purement humain, Nady Rayess a consacré toutes ses facultés au bien envers son prochain. Il était un homme de bien, un homme généreux qui donne de la main droite sans que la main gauche n’en sache rien.
Saint-Exupéry (dans Terre des Hommes) qui situe le but de l'homme, déclare qu'en “travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-même notre prison. Nous nous enfermons, solitaire, avec notre monnaie de cendres qui ne procure rien qui vaille la peine de vivre”. Il tire cette conclusion importante : “Ce qui donne un sens à la vie, donne un sens à la mort”. Nous voulons dire que Nady Rayess ne s’était pas enfermé dans la prison de ses biens. Son grand cœur fait de lui l’ami de tous. Jamais, depuis près de vingt ans que je travaille au Groupe Olympe, je n’ai eu connaissance d’une quelconque infortune des employés, qui n’a pas trouvé de solution auprès de lui. Madame la Première Dame, tous ces travailleurs en pleur, sont venus aujourd’hui lui apporter le suprême hommage de leur reconnaissance… Comprenez que tout ce monde en larmes perd en Nady Rayess, un ferme et précieux soutien dont la disparition cause un grand désastre, un immense désastre. Nady Rayess s’est battu pour une presse ivoirienne digne, responsable et crédible… Il est mort à la tâche. Je voudrais, pour ce qu’il a apporté à la consolidation de la démocratie, à l’enracinement de l’expression plurielle, en votre nom à tous, remercier Dieu de ce qu’il a fait naître un tel homme dans la République de Côte d’Ivoire. Dans cette dynamique, je voudrais remercier les autorités de ce pays, avec à leur tête le président de la République, SEM Alassane Ouattara, son épouse, la Première Dame, Dominique Ouattara, le chef du Gouvernement Guillaume Soro, les présidents des Institutions de la République, les membres du gouvernement, les élus, les partis politiques, le président de la Chambre de commerce et d’industrie ainsi que les présidents et membres des chambres consulaires de Côte d’Ivoire, les Ambassadeurs accrédités dans notre pays, la Haute autorité de l’audiovisuel, le Cnp, l’Unjci, le Gepci, le Synappci, les journalistes Ivoiriens, les Familles alliées des Rayess pour les nombreuses marques de sympathie, de réconfort à notre endroit. Travailleurs du Groupe Olympe, séchons nos larmes. Tournons-nous résolument vers l’avenir pour perpétuer l’œuvre immense que le PDG nous laisse en héritage. Pour ce faire, laissons-nous habiter et guider par l’esprit de travailleurs infatigables et de sacrifice qu’il nous a inculqué. Les hommes naissent, grandissent, meurent et la vie demeure.
A Madame Rayess Imane et enfants, Kevin, Jade et Kenza Rayess, je voudrais dire que ce refrain de la célèbre ballade du poète allemand, Burger, « les morts vont vite », c'est-à-dire que les morts sont vite oubliés par les vivants, ne peut pas s’appliquer à votre défunt époux. Le Groupe Olympe lui survivra. Votre bien-aimé et tendre époux, qui vous gratifiait d’un grand amour, a franchi à jamais la porte sombre de la mort. Sachez, Madame, que nous ne sommes rien quand Dieu qui est souverain rappelle à lui les meilleurs de ses créatures. C’est sans doute parce que la mission que votre époux avait à remplir ici bas a pris fin, ou bien parce que Dieu trouve que l’âme de Nady Rayess est trop précieuse pour cette petite et courte vie des hommes, qu’il l’a rappelé à lui. Il est donc entré dans la vie éternelle. Soyons persuadés, Madame Rayess, que dans le monde des invisibles où il se trouve, dans son immatérialité, il veillera sur vous, sur ses enfants, sur sa famille, sur le Groupe Olympe en disant : « Ne pleurez pas sur moi. J’ai semé pour que vous, mes héritiers, ma famille, les travailleurs du Groupe Olympe, les Ivoiriens, récoltiez, après moi, dans l’allégresse ».
Boss !!! Que la terre ivoirienne, qui t’as vu naitre, que tu as tant aimée et servie avec abnégation, te soit légère. Repose en paix.
Je vous remercie
Fait à Abidjan, le vendredi 06 Janvier 2012
Par Armand B. DEPEYLA (Journaliste)
Porte-parole des Employés du Groupe Olympe
Qui est Nady Rayess ?
Nady Rayess, pour qui de longues années de vie sur terre semblaient être promises, que rien ne pouvait prédestiner à une fin tragique et prématurée, est né en 1962 à Divo, capitale du Djiboua. Deuxième né d’une famille qui en compte trois, Chady Rayess, l’ainé et Eugène Rayess, le cadet a connu un parcours scolaire et universitaire, jusqu’à la Maîtrise en Sciences économiques, sans faute. Son diplôme en poche, il prend la gérance, vers la fin des années 80, d’une petite unité d’imprimerie à Treichville, fondée par feu son père, opérateur économique très prospère, installé dans le Sud Bandama, à l’orée de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Mais, c’est en 1990, à la faveur du retour au multipartisme, avec ce que l’on a appelé le « printemps de la presse », que la vie de Nady Rayess va prendre un tournant décisif. Homme de courage et de conviction, il va s’imposer en pionnier idéaliste de la presse privée en Côte d’Ivoire, en acceptant, malgré une loi sur la presse des plus restrictives, d’imprimer des journaux de l’opposition, tels le Nouvel Horizon, la Voie, Bol-Koch, Liberté, la Tribune du Banco, le Jeune-Démocrate, Notre Temps, Chronique du Soir, pour ne citer que ces titres-là. C’est en imprimant ces journaux qu’il s’est laissé piquer par le virus de la presse dont il deviendra, jusqu’à sa mort le 2 janvier dernier, l’un des magnas. En 1993, il lance « Bonsoir », qui, suite à une divergence éditorialiste avec le Directeur de Publication, cesse ses parutions, après un an d’existence.
Nady Rayess ne jette pas pour autant le manche, après la cognée. Il recrute, dans la crème de la presse ivoirienne, des plumes de gros calibre et fonde le Groupe Olympe en 1994. Doté d’un sens managérial très pointu, grâce à son intelligence instinctive, une vision et un verbe clairs, Nady Rayess a toujours su par la persuasion, faire passer ses idées, sans les imposer à ses collaborateurs et partenaires. Il a développé un culte du travail bien fait qui se rapproche de l’adoration d’une divinité. Il a aussi et surtout développé en chaque travailleur du Groupe Olympe, et inculqué en celui-ci, un esprit de « Winner ». Aujourd’hui, le Groupe Olympe, l'un des plus gros imprimeurs de presse en Côte d’Ivoire, qui édite notamment les journaux Soir Info, L'inter et Star Magazine, a un réel poids social, avec environ cent cinquante employés. Nady Rayess l’a hissé, par de nombreuses distinctions, dont la dernière en date est le « Super Ebony », au sommet de la notoriété. Nous sommes donc fondés à dire qu’avec sa disparition, c’est une page historique de l’Histoire de la presse privée en Côte d’Ivoire qui se tourne… Nady Rayess est le pilier du Groupement des Editeurs de presse de Côte d’Ivoire ( Gepci). Il a participé, avec zèle, à la vie des organes de régulation et d’auto-régulation dans le secteur très sensible de la presse en Côte d’Ivoire. Au plan purement humain, Nady Rayess a consacré toutes ses facultés au bien envers son prochain. Il était un homme de bien, un homme généreux qui donne de la main droite sans que la main gauche n’en sache rien.
Saint-Exupéry (dans Terre des Hommes) qui situe le but de l'homme, déclare qu'en “travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-même notre prison. Nous nous enfermons, solitaire, avec notre monnaie de cendres qui ne procure rien qui vaille la peine de vivre”. Il tire cette conclusion importante : “Ce qui donne un sens à la vie, donne un sens à la mort”. Nous voulons dire que Nady Rayess ne s’était pas enfermé dans la prison de ses biens. Son grand cœur fait de lui l’ami de tous. Jamais, depuis près de vingt ans que je travaille au Groupe Olympe, je n’ai eu connaissance d’une quelconque infortune des employés, qui n’a pas trouvé de solution auprès de lui. Madame la Première Dame, tous ces travailleurs en pleur, sont venus aujourd’hui lui apporter le suprême hommage de leur reconnaissance… Comprenez que tout ce monde en larmes perd en Nady Rayess, un ferme et précieux soutien dont la disparition cause un grand désastre, un immense désastre. Nady Rayess s’est battu pour une presse ivoirienne digne, responsable et crédible… Il est mort à la tâche. Je voudrais, pour ce qu’il a apporté à la consolidation de la démocratie, à l’enracinement de l’expression plurielle, en votre nom à tous, remercier Dieu de ce qu’il a fait naître un tel homme dans la République de Côte d’Ivoire. Dans cette dynamique, je voudrais remercier les autorités de ce pays, avec à leur tête le président de la République, SEM Alassane Ouattara, son épouse, la Première Dame, Dominique Ouattara, le chef du Gouvernement Guillaume Soro, les présidents des Institutions de la République, les membres du gouvernement, les élus, les partis politiques, le président de la Chambre de commerce et d’industrie ainsi que les présidents et membres des chambres consulaires de Côte d’Ivoire, les Ambassadeurs accrédités dans notre pays, la Haute autorité de l’audiovisuel, le Cnp, l’Unjci, le Gepci, le Synappci, les journalistes Ivoiriens, les Familles alliées des Rayess pour les nombreuses marques de sympathie, de réconfort à notre endroit. Travailleurs du Groupe Olympe, séchons nos larmes. Tournons-nous résolument vers l’avenir pour perpétuer l’œuvre immense que le PDG nous laisse en héritage. Pour ce faire, laissons-nous habiter et guider par l’esprit de travailleurs infatigables et de sacrifice qu’il nous a inculqué. Les hommes naissent, grandissent, meurent et la vie demeure.
A Madame Rayess Imane et enfants, Kevin, Jade et Kenza Rayess, je voudrais dire que ce refrain de la célèbre ballade du poète allemand, Burger, « les morts vont vite », c'est-à-dire que les morts sont vite oubliés par les vivants, ne peut pas s’appliquer à votre défunt époux. Le Groupe Olympe lui survivra. Votre bien-aimé et tendre époux, qui vous gratifiait d’un grand amour, a franchi à jamais la porte sombre de la mort. Sachez, Madame, que nous ne sommes rien quand Dieu qui est souverain rappelle à lui les meilleurs de ses créatures. C’est sans doute parce que la mission que votre époux avait à remplir ici bas a pris fin, ou bien parce que Dieu trouve que l’âme de Nady Rayess est trop précieuse pour cette petite et courte vie des hommes, qu’il l’a rappelé à lui. Il est donc entré dans la vie éternelle. Soyons persuadés, Madame Rayess, que dans le monde des invisibles où il se trouve, dans son immatérialité, il veillera sur vous, sur ses enfants, sur sa famille, sur le Groupe Olympe en disant : « Ne pleurez pas sur moi. J’ai semé pour que vous, mes héritiers, ma famille, les travailleurs du Groupe Olympe, les Ivoiriens, récoltiez, après moi, dans l’allégresse ».
Boss !!! Que la terre ivoirienne, qui t’as vu naitre, que tu as tant aimée et servie avec abnégation, te soit légère. Repose en paix.
Je vous remercie
Fait à Abidjan, le vendredi 06 Janvier 2012
Par Armand B. DEPEYLA (Journaliste)
Porte-parole des Employés du Groupe Olympe