Nouvel an : Ce que les acteurs culturels attendent pour 2012

Après une année 2011 particulièrement pénible pour eux et l’ensemble des Ivoiriens, les acteurs du monde culturel souhaitent, pour 2012, pour un véritable regain de leurs activités.

Alpha Blondy (Chanteur): “Le bonheur pour les Ivoiriens et beaucoup d’inspiration pour les artistes”
« Pour 2012, je souhaite avant tout le bonheur pour tous les Ivoiriens, dans la paix, l’unité et le pardon. Que Dieu fasse que cette nouvelle année soit l’occasion pour tous les jeunes d’avoir du boulot. Que les feux d’artifices et les lumières d’Abidjan brillent de mille feux et illuminent nos cœurs pour qu’on tourne définitivement cette page triste que nous avons vécue. Aux artistes, je souhaite beaucoup d’inspirations afin de hisser la Côte d’Ivoire au 1er rang. Je souhaite aussi, en plus des talents comme Tiken Jah, Magic System, la naissance d’autres leaders d’opinion. Que les artistes ivoiriens mettent en valeur leur inspiration et leur art. »

Tonton Bouba (Présentateur télé): “Plus de grandes chorégraphies et d’expositions avec des peintres de renom”
« Qu’il y ait des choses de qualité. Si sur le plan musical, il y a quelques initiatives, en revanche pour les autres disciplines artistiques singulièrement pour le théâtre, les arts visuels ou la danse, la Côte d’Ivoire a baissé les bras. Je souhaite donc pour 2012 plus de grandes chorégraphies, d’expositions avec les grands peintres. Qu’à la télé, il y ait des émissions culturelles. En ce moment, on ne voit que des débats et les journaux télévisés.»

Adama Dahico (humoriste): “Que la culture prenne sa place dans la reconstruction du pays”
« Que la culture prenne véritablement sa place dans la reconstruction de la nation. Qu’il y ait beaucoup de places pour les créateurs, plus d’espaces de création, afin de permettre aux artistes d’être plus présents. Enfin, que la réconciliation soit effective dans le cœur des Ivoirien pour qu’on passe au développement.»

Ahmed Souané (Secrétaire général de l’ACAP-CI, Association des comédiens et acteurs professionnels de Côte d’Ivoire); “Une loi qui fixe le statut des artistes en Côte d’Ivoire”
« Pour 2012, je souhaite une vitalité dans la création théâtrale et cinématographique. Que la Côte d’Ivoire prenne sa place sur le plan international, qu’il y ait plus de productions pour une vitalité de la culture ivoirienne. A la Côte d’Ivoire, je souhaite également un climat de paix et surtout que les nouvelles autorités prennent une loi qui fixe enfin le statut des artistes en Côte d’Ivoire. »

Fadiga Kramo Lanciné (Cinéaste) : “La paix et l’amour entre les Ivoiriens”
« Je souhaite qu’il y ait la paix et l’amour entre les Ivoiriens, qui puissent conduire à une stabilité permettant à toutes les activités de se faire. Nous sortons d’une crise où rien n’était possible. Ce qui ne favorisait pas l’éclosion culturelle. Je souhaite la paix, la concorde, l’amour entre les Ivoiriens. Comme l’a dit le Chef de l’Etat, la Côte d’Ivoire culturelle peut vraiment étonner le monde. »

Arantess de Bonalii (Promoteur du GPACT, Grand Prix Africain du Cinéma et de la Télévision) : “Un deuxième burida”
« J’espère qu’il y aura beaucoup de productions. Je souhaite aussi la création d’une deuxième maison de droits d’auteurs. Il faut qu’il y ait deux burida : l’un pour des artistes chanteurs et l’autre pour les autres corps de métier de l’art parce que ceux qui gèrent le burida ne sont formés à gérer les droits des artistes chanteurs. »

Sami Zarour (Artiste peintre) : “Mettre l’accent sur la promotion des artistes et leurs œuvres”
« A l’orée de la nouvelle année, je ne peux que souhaiter tout le bonheur pour les artistes et particulièrement pour les artistes plasticiens. Qu’ils continuent de travailler pour produire des œuvres de qualité et qu’ils en vendent au maximum. Aux autorités, qu’elles mettent l’accent sur la promotion des artistes et de leurs œuvres. Au public ivoirien, qu’il mette tout en œuvre pour découvrir un plus grand nombres d’œuvres.»

DJ Volcano (Chorégraphe) : “Une confiance aux chorégraphes locaux”
« L’une de nos préoccupations est que les artistes chorégraphes soient représentés au Bureau Ivoirien du droit d’Auteur (BURIDA). Aussi, nous autres, si nous n’avons pas voulu aller en Europe, c’est parce que nous aimons notre pays. Donc les autorités doivent nous faire confiance en nous confiant des tâches, puisque les meilleurs chorégraphes d’Afrique sont de la Côte d’Ivoire. Si nous sommes sollicités pour monter des chorégraphies dans des pays de la sous- région, c’est que nous avons effectivement de la valeur. Personnellement, j’ai foi au chef de l’Etat et au gouvernement pour la promotion des chorégraphes ivoiriens. »

Diallo Ticouaï Vincent (Metteur en scène, acteur de Théâtre) : « Une place de choix pour le théâtre »
« A l’occasion de la nouvelle année, mes vœux de santé et de réussite accompagnent le chef de l’Etat et le gouvernement. Mon souhait est que le président Ouattara accorde une place de choix au théâtre. Et le public ivoirien, toutes classes d’âge confondues, doit s’intéresser au théâtre. Autant il y a des maisons de Dieu dans presque tous les quartiers, qu’il y ait des maisons de culture et de théâtre. »

Guébo Josué (Président de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire) : “Que les gouvernants ouvrent les autoroutes du développement par le livre”
« Nous plaçons l’an 2012 sous le signe du livre. Car, il permet au citoyen livre de s’élever pour avoir accès aux grandes valeurs qui font l’humanité. Il n’y a pas de développement sans une civilisation du livre. Les grandes nations ont pu se construire en donnant au livre sa place d’incubateur de développement. En réalité, c’est le livre qui précède le développement, contrairement à ce que l’opinion pense en disant que la route précède le développement. En tout cas, que les gouvernants aident à ouvrir les autoroutes du développement par le livre.»

Isabelle Kassi Fofana (Présidente d’Akwaba Culture) : “Beaucoup plus de soutien à la promotion du livre”
« Le domaine du livre est un secteur très difficile. C’est pour cela que tous les événements liés au livre meurent après quelques éditions seulement. Les mécènes sont rares et réticents quand au financement du secteur. Mais, Dieu merci, nous avons au pouvoir des autorités qui ont une haute idée du rôle du livre pour l’évolution de la société. Nous sommes donc confiants que la Côte d’Ivoire ira de l’avant dans le domaine du livre. Le plaidoyer à l’endroit du public est qu’il s’intéresse davantage à la lecture, si nous voulons être un pays émergent comme le Président de la République le souhaite. »

Recueillis par Y. Sangaré
et Jean- Antoine Doudou