Amédée Pierre élevé au rang de «Dignité de Grand Officier de l’ordre du mérite ivoirien»
Sous un standing ovation et sous un air nostalgique distillé – des chansons du disparu - par le Groupe ‘’Genesis’’, la Grande Chancelière Henriette Dagri Diabaté a élevé Nahounou Digbeu dit Amédée Pierre, au nom du Président de la République et à titre posthume, au grade de «Dignité de Grand Officier de l’ordre du mérite ivoirien », le mardi 10 janvier 2012, dans la salle Christian Lattier du Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville. Après les distinctions de chevalier et de commandeur dans l’ordre du mérite culturel ivoirien, Le ‘’Dopé National’’ vient de se voir décerné la plus haute distinction dans la République de Côte d’Ivoire. Le distinction a lui attribuée a été remise à Véronique Nahounou, fille aînée du défunt. Très fier de cette reconnaissance délivrée par l’Etat ivoirien, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, a expliqué qu’en décidant de célébrer Amédée Pierre, l’Etat de Côte d’Ivoire veut rendre hommage à «l’un des esprits les plus brillants et à l’un des créateurs les plus féconds» du milieu culturel et artistique ivoirien. Prenant à témoin toute la Nation et la grande famille des arts et de la culture, le ministre Maurice Bandaman s’est incliné respectueusement devant la mémoire d’Amédée Pierre qui, selon lui, est le père de la musique ivoirienne moderne, « l’homme aux multiples surnoms ». « C’est lui, jeune homme de 23 ans, qui écrivit les premières pages de la musique ivoirienne moderne en introduisant des instruments occidentaux dans la musique locale et en se payant le luxe de chanter pour la toute première fois en langue Bété et Kroumen. C’était le 7 août 1960, le jour même de l’indépendance de notre pays au Centre culturel de Treichville. C’est donc Amédée Pierre, à la suite du Président Félix Houphouët-Boigny, qui venait de la proclamer. C’est Amédée Pierre qui a signé l’acte de naissance de la musique ivoirienne moderne, le jour de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. C’est un symbole fort…», a commenté le ministre de la Culture et de la Francophonie. Aussi a-t-il rappelé la qualité de «syndicaliste engagé » qui a suscité la création du Burida (Bureau ivoirien des droits d’auteur) et d’«artiste novateur» en créant «le Bar dancing à l’Ivoirienne» à l’Oasis du désert. Qui est, pour le ministre Maurice Bandaman, un espace culturel original, fruit de la rencontre féconde entre la scène à l’Italienne et le cercle de danse villageois – haut lieu d’expression de la néo- culture ivoirienne. L’écrivain-ministre de la Culture et de la Francophonie a reconnu que l’orchestre d’Amédée Pierre est un centre de formation, qui a permis de révéler de nombreux artistes tels que Ernesto Djédjé. «Pionnier de la musique ivoirienne moderne, militant des droits d’auteur, fondateur d’artistes et poète chanteur engagé, Amédée Pierre a traversé les époques et les générations par la beauté de son chant et le charme de sa poésie. C’est cet artiste multidimensionnel, ce créateur trans-générationnel qu’il me plaît de saluer aujourd’hui pour sa haute contribution sans précédent à la naissance et au développement de la musique moderne ivoirienne», a qualifié le ‘’Dopé National’’, Amédée Pierre, décédé le 30 octobre 2011. Au cours du vernissage – exposition baptisée ‘’Amédée Pierre, un chemin d’homme’’, des événements de la vie du Dopé national en images ont été mises sur cimaises. Une vie «bien pleine de sens» répartie selon cinq (5) catégories dont ‘’la jeunesse de l’homme’’, du début à la gloire’’ (carrière et distinction), ‘’Amédée Pierre et sa famille’’, ‘’Amédée Pierre et ses amis’’ et enfin ‘’les textes de chansons traduits et des témoignages sur l’artiste’’. Etaient présents à cette cérémonie officielle d’hommage à Nahounou Digbeu (Amédée Pierre), la ministre Jeanne Peuhmond, représentant le Président Alassane Ouattara, le Professeur Seri Gnoléba ainsi que le ministre Babaud Darret des anciens combattants et des victimes de guerre et des personnalités issues du monde des arts et de la culture ivoirienne.
Amédée Pierre, un chemin d’homme
Amédée Pierre, un chemin d’homme. C’est l’énoncé de l’exposition qui rend depuis hier mardi 10 janvier un hommage de quatre (4) jours à l’artiste disparu, Amédée Pierre. 30 mars 1937 – 30 octobre 2012, l’artiste a rangé le micro à l’âge de 75 ans. En référence au texte introductif de Y. Tata Cissé et Wa Kamissoko, extrait de la page 26 de «Soundjata, la gloire du Mali» paru aux éditions Khartala en 1991, le visiteur pourra lire : «Je viens d’accomplir l’un des actes sacrés qui soient dans les choses de ce monde : reconnaître et magnifier le mérite de son semblable». En dessous du texte, les hommages transcrits de Maurice Bandama et Séry Bailly. Un curriculum vitae débute la présentation de Amédée Pierre. Infirmier de formation, l’homme laisse la seringue pour le micro. Les images exposées orientent sur le chemin artistique de Amédée Pierre qui se définissait lui-même comme un «chasseur de chansons et de rythmes». L’illustration de cette image de sa personne (Amédée Pierre) est faite par une photo qui le montre fusil de chasse en main, pointé verticalement. Mais, l’homme a adopté différents styles : style de coiffure Lumumba, chevelure abondante et chevelure moyenne. Sur le plan vestimentaire (scénique), son premier impresario Zadi Bottey Zaourou dit de lui qu’il «avait l’art de la tenue de scène». Cependant, au départ son père Wassa Nahounou (qui apparaît sur une photo assis auprès de lui) qui «ne voulait pas d’un fils artiste» va se présenter au Centre culturel de Treichville le 6 août 1960 avec un fusil. Ce jour, Amédée Pierre présentait l’Ivoire Orchestre plus connu sous le nom Ivoiro Star au sein duquel Kpéné Gogoua, Gba Eugène et Tagro Djinan composaient le chœur qui l’accompagnait. L’histoire de l’achat de ses instruments de musique financés par Félix Houphouët-Boigny est contenue dans une image qui le montre avec Assovié Dagbeu Bernard dit Aspro Bernard et Angbacou Ludovic, en Italie. Sur le parcours, les images montrent l’artiste dans des moments de gloire où il donne un concert devant le Score (Cash Center aujourd’hui) au Plateau avec à ses côtés Lougah François. Il côtoie Manu Dibango et a pour amis, Séka Jean-Baptiste, Ndouba Kadjo, Anouma Brou Félix, Adja Sœur Comoé. Lors d’une réception à son domicile, l’on aperçoit dans le fond de la photo, Tiburce Koffi (alors journaliste à Fraternité Matin) et Viet, «la bassiste émérite». Père de famille, Amédée Pierre est présenté en compagnie de son ex-épouse Marie Jeanne Guéi et un portrait est consacré à lui et Badié Yvonne épouse Nahounou.
Que retenir succinctement d’Amédée Pierre ? René Babi qui a signé sa biographie répond : « C’est un artiste hors norme, un compositeur prolixe et fécond ». Son répertoire alphabétique compte 174 œuvres musicales. Oleyé – Diapositive Amédée Hier et Aujourd’hui, Réconciliation, Lettieba Blihouan, etc. comptent parmi les vinyles présentés à l’exposition. Pour comprendre ses œuvres, une traduction en français de certains chants a été faite : Lorougnon Rabé, Toi qui en a deux, Sôkleupeu, Obrou, Joséphine. Les chercheurs du Groupement de recherche sur la tradition orale (Grto) de l’Université de Cocody lui ont consacré d’importants travaux scientifiques car «tout au long de sa carrière, Amédée Pierre a fait de nombreux articles et études», peut-on lire. Par ailleurs, une des caractéristiques de l’artiste, c’est sans nul doute son statut d’Oleyé qui veut dire le «créateur». Car, Amédée Pierre s’il est le «précurseur» de la musique d’inspiration moderne ivoirienne, est à l’origine de la création du Bureau ivoirien des droits d’auteur. Tout au long de sa carrière, l’homme est comblé de distinctions. Reconnu «Doyen de la musique ivoirienne» et décoré le 7 août 2001, Amédée reçoit la Médaille du mérite dans l’ordre ivoirien. Entre autres prix, il obtient le Trophée de La nuit des AS (2è et 3è édition), le Trophée Top d’Or en 2004, le Trophée RTI Music Awards en 2006. L’exposition ferme ses portes le 14 janvier 2012.
Koné Saydoo
Sous un standing ovation et sous un air nostalgique distillé – des chansons du disparu - par le Groupe ‘’Genesis’’, la Grande Chancelière Henriette Dagri Diabaté a élevé Nahounou Digbeu dit Amédée Pierre, au nom du Président de la République et à titre posthume, au grade de «Dignité de Grand Officier de l’ordre du mérite ivoirien », le mardi 10 janvier 2012, dans la salle Christian Lattier du Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville. Après les distinctions de chevalier et de commandeur dans l’ordre du mérite culturel ivoirien, Le ‘’Dopé National’’ vient de se voir décerné la plus haute distinction dans la République de Côte d’Ivoire. Le distinction a lui attribuée a été remise à Véronique Nahounou, fille aînée du défunt. Très fier de cette reconnaissance délivrée par l’Etat ivoirien, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, a expliqué qu’en décidant de célébrer Amédée Pierre, l’Etat de Côte d’Ivoire veut rendre hommage à «l’un des esprits les plus brillants et à l’un des créateurs les plus féconds» du milieu culturel et artistique ivoirien. Prenant à témoin toute la Nation et la grande famille des arts et de la culture, le ministre Maurice Bandaman s’est incliné respectueusement devant la mémoire d’Amédée Pierre qui, selon lui, est le père de la musique ivoirienne moderne, « l’homme aux multiples surnoms ». « C’est lui, jeune homme de 23 ans, qui écrivit les premières pages de la musique ivoirienne moderne en introduisant des instruments occidentaux dans la musique locale et en se payant le luxe de chanter pour la toute première fois en langue Bété et Kroumen. C’était le 7 août 1960, le jour même de l’indépendance de notre pays au Centre culturel de Treichville. C’est donc Amédée Pierre, à la suite du Président Félix Houphouët-Boigny, qui venait de la proclamer. C’est Amédée Pierre qui a signé l’acte de naissance de la musique ivoirienne moderne, le jour de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. C’est un symbole fort…», a commenté le ministre de la Culture et de la Francophonie. Aussi a-t-il rappelé la qualité de «syndicaliste engagé » qui a suscité la création du Burida (Bureau ivoirien des droits d’auteur) et d’«artiste novateur» en créant «le Bar dancing à l’Ivoirienne» à l’Oasis du désert. Qui est, pour le ministre Maurice Bandaman, un espace culturel original, fruit de la rencontre féconde entre la scène à l’Italienne et le cercle de danse villageois – haut lieu d’expression de la néo- culture ivoirienne. L’écrivain-ministre de la Culture et de la Francophonie a reconnu que l’orchestre d’Amédée Pierre est un centre de formation, qui a permis de révéler de nombreux artistes tels que Ernesto Djédjé. «Pionnier de la musique ivoirienne moderne, militant des droits d’auteur, fondateur d’artistes et poète chanteur engagé, Amédée Pierre a traversé les époques et les générations par la beauté de son chant et le charme de sa poésie. C’est cet artiste multidimensionnel, ce créateur trans-générationnel qu’il me plaît de saluer aujourd’hui pour sa haute contribution sans précédent à la naissance et au développement de la musique moderne ivoirienne», a qualifié le ‘’Dopé National’’, Amédée Pierre, décédé le 30 octobre 2011. Au cours du vernissage – exposition baptisée ‘’Amédée Pierre, un chemin d’homme’’, des événements de la vie du Dopé national en images ont été mises sur cimaises. Une vie «bien pleine de sens» répartie selon cinq (5) catégories dont ‘’la jeunesse de l’homme’’, du début à la gloire’’ (carrière et distinction), ‘’Amédée Pierre et sa famille’’, ‘’Amédée Pierre et ses amis’’ et enfin ‘’les textes de chansons traduits et des témoignages sur l’artiste’’. Etaient présents à cette cérémonie officielle d’hommage à Nahounou Digbeu (Amédée Pierre), la ministre Jeanne Peuhmond, représentant le Président Alassane Ouattara, le Professeur Seri Gnoléba ainsi que le ministre Babaud Darret des anciens combattants et des victimes de guerre et des personnalités issues du monde des arts et de la culture ivoirienne.
Amédée Pierre, un chemin d’homme
Amédée Pierre, un chemin d’homme. C’est l’énoncé de l’exposition qui rend depuis hier mardi 10 janvier un hommage de quatre (4) jours à l’artiste disparu, Amédée Pierre. 30 mars 1937 – 30 octobre 2012, l’artiste a rangé le micro à l’âge de 75 ans. En référence au texte introductif de Y. Tata Cissé et Wa Kamissoko, extrait de la page 26 de «Soundjata, la gloire du Mali» paru aux éditions Khartala en 1991, le visiteur pourra lire : «Je viens d’accomplir l’un des actes sacrés qui soient dans les choses de ce monde : reconnaître et magnifier le mérite de son semblable». En dessous du texte, les hommages transcrits de Maurice Bandama et Séry Bailly. Un curriculum vitae débute la présentation de Amédée Pierre. Infirmier de formation, l’homme laisse la seringue pour le micro. Les images exposées orientent sur le chemin artistique de Amédée Pierre qui se définissait lui-même comme un «chasseur de chansons et de rythmes». L’illustration de cette image de sa personne (Amédée Pierre) est faite par une photo qui le montre fusil de chasse en main, pointé verticalement. Mais, l’homme a adopté différents styles : style de coiffure Lumumba, chevelure abondante et chevelure moyenne. Sur le plan vestimentaire (scénique), son premier impresario Zadi Bottey Zaourou dit de lui qu’il «avait l’art de la tenue de scène». Cependant, au départ son père Wassa Nahounou (qui apparaît sur une photo assis auprès de lui) qui «ne voulait pas d’un fils artiste» va se présenter au Centre culturel de Treichville le 6 août 1960 avec un fusil. Ce jour, Amédée Pierre présentait l’Ivoire Orchestre plus connu sous le nom Ivoiro Star au sein duquel Kpéné Gogoua, Gba Eugène et Tagro Djinan composaient le chœur qui l’accompagnait. L’histoire de l’achat de ses instruments de musique financés par Félix Houphouët-Boigny est contenue dans une image qui le montre avec Assovié Dagbeu Bernard dit Aspro Bernard et Angbacou Ludovic, en Italie. Sur le parcours, les images montrent l’artiste dans des moments de gloire où il donne un concert devant le Score (Cash Center aujourd’hui) au Plateau avec à ses côtés Lougah François. Il côtoie Manu Dibango et a pour amis, Séka Jean-Baptiste, Ndouba Kadjo, Anouma Brou Félix, Adja Sœur Comoé. Lors d’une réception à son domicile, l’on aperçoit dans le fond de la photo, Tiburce Koffi (alors journaliste à Fraternité Matin) et Viet, «la bassiste émérite». Père de famille, Amédée Pierre est présenté en compagnie de son ex-épouse Marie Jeanne Guéi et un portrait est consacré à lui et Badié Yvonne épouse Nahounou.
Que retenir succinctement d’Amédée Pierre ? René Babi qui a signé sa biographie répond : « C’est un artiste hors norme, un compositeur prolixe et fécond ». Son répertoire alphabétique compte 174 œuvres musicales. Oleyé – Diapositive Amédée Hier et Aujourd’hui, Réconciliation, Lettieba Blihouan, etc. comptent parmi les vinyles présentés à l’exposition. Pour comprendre ses œuvres, une traduction en français de certains chants a été faite : Lorougnon Rabé, Toi qui en a deux, Sôkleupeu, Obrou, Joséphine. Les chercheurs du Groupement de recherche sur la tradition orale (Grto) de l’Université de Cocody lui ont consacré d’importants travaux scientifiques car «tout au long de sa carrière, Amédée Pierre a fait de nombreux articles et études», peut-on lire. Par ailleurs, une des caractéristiques de l’artiste, c’est sans nul doute son statut d’Oleyé qui veut dire le «créateur». Car, Amédée Pierre s’il est le «précurseur» de la musique d’inspiration moderne ivoirienne, est à l’origine de la création du Bureau ivoirien des droits d’auteur. Tout au long de sa carrière, l’homme est comblé de distinctions. Reconnu «Doyen de la musique ivoirienne» et décoré le 7 août 2001, Amédée reçoit la Médaille du mérite dans l’ordre ivoirien. Entre autres prix, il obtient le Trophée de La nuit des AS (2è et 3è édition), le Trophée Top d’Or en 2004, le Trophée RTI Music Awards en 2006. L’exposition ferme ses portes le 14 janvier 2012.
Koné Saydoo