Dire de Mamadou Koulibaly qu’il est apparu affecté par la nouvelle de la disparition de Paul Antoine Bohoun Bouabré relèverait d’un doux euphémisme : les deux personnalités avaient tellement de choses en partage. « J’ai appris avec tristesse (son) décès. Il a été mon collègue à la faculté, mon directeur de cabinet aux ministères du Budget puis de l’Economie et des Finances. Nous avons été camarades de parti pendant deux décennies. C’est avec peine que j’ai pris note des accusations portées contre lui ces dernières années. Je présente mes sincères condoléances à son épouse, ses enfants et toute sa famille et leur souhaite de trouver la force de surmonter l’épreuve douloureuse qu’est la perte d’un être cher », nous a signifié Mamadou Koulibaly, dans un message écrit. L’ancien président de l’Assemblée nationale et ami du défunt apprécie modérément l’attitude des autorités ivoiriennes : « Au-delà (de ce décès), je pense à tous les Ivoiriens qui sont morts ou en train de mourir en exil ou dans des camps de réfugiés, en silence et dans l’indifférence la plus totale, sans que le gouvernement de Côte d’Ivoire ne se sente concerné ou ne s’en préoccupe ». Koulibaly pense intimement que quelque chose aurait pu être fait pour sauver un Bohoun Bouabré qu’on savait très malade et dont les avoirs étaient gelés. Au gouvernement et à la Communauté internationale, Mamadou Koulibaly a lancé un appel pressant « pour que toutes les conditions soient mises en œuvre afin que les exilés puissent rentrer rapidement et en toute quiétude en Côte d’Ivoire ». Koulibaly plaide enfin pour que l’ancien chef d’Etat incarcéré à La Haye bénéficie de la liberté provisoire. L’ancien n°2 du régime de la Refondation croit cette mesure possible. Il dit : « je plaide ainsi en faveur d’une libération provisoire du Président Gbagbo et je souhaite que le gouvernement se fasse l’avocat de cette requête auprès de la Cour pénale internationale. Cela contribuerait grandement à la détente et à l’accalmie nécessaires à la réconciliation des Ivoiriens ». Mamadou Koulibaly presse les autorités de son pays pour qu’elles mettent tout en œuvre afin d’éviter que le fossé ne se creuse davantage entre Ivoiriens.
Kisselminan COULIBALY
Kisselminan COULIBALY