Ivosep de Treichville, salle prestige. Ce vendredi 13 janvier 2012, l’émotion était à son comble à la levée du corps du ministre d’Etat Bamba Mamadou. Une cohue de personnalités, de figures bien connues, que côtoyaient dans le silence, la dignité et la douleur, parents, amis, et personnes anonymes, sont venues dire adieu à l’illustre disparu. Mais surtout, cet adieu émouvant de l’Etat qui a suivi l’oraison funèbre dite pour le repos de l’âme du défunt, dans la pure tradition musulmane. Son excellence Doh Gilbert, ambassadeur et inspecteur des postes diplomatiques, a égrené la biographie de celui qui fut ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme administrative, le 5 août 2002. Puis reconduit au Gouvernement avec rang de ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères. A ces divers titres et grades reconnus, l’Etat a voulu témoigner toute sa reconnaissance. Ainsi, Daniel Kablan Duncan, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement Ouattara, a élevé à titre posthume cet ardent serviteur de l’Etat au rang de commandeur de l’ordre national. Né en 1951 dans la commune d’Adjamé, Bamba Mamadou est titulaire d’un doctorat en Monnaie, finances et croissance de l’Université Paris X. Enseignant-chercheur à l’Université d’Abidjan, il manifeste son désir de faire une carrière politique pour œuvrer au bien-être de ses compatriotes. Ce qui le pousse à participer aux activités des mouvements associatifs et politiques. Président de l’Association des élèves et étudiants ressortissants de Touba en 1975, il adhère au Pdci-Rda où il gravit tous les échelons. Elu député de Koumassi à 35 ans en 1985, il intègre la haute direction du parti en qualité de membre du Bureau politique et délégué du Pdci-Rda de la commune de Koumassi. En 1989, il est présenté au président Félix Houphouët-Boigny par le président Henri Konan Bédié. Il devient alors le plus jeune vice-président de l’Assemblée nationale. En 1995, le président du parti lui confie la Coordination des commissions techniques permanentes comme animateur du creuset de l’intelligentsia du Pdci-Rda. C’est cet intellectuel de haut niveau que perdent, certes, le Pdci-Rda et la Côte d’Ivoire. Mais son nom ne disparaîtra certainement pas avec lui dans la brume du temps. L’Etat de Côte d’Ivoire a su l’immortaliser par sa décoration officielle posthume.
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE