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Politique Publié le samedi 14 janvier 2012 | AFP

Le juge garde toute la confiance du frère de Guy-André Kieffer

© AFP
Affaire Kieffer : Mme Silou-Kieffer
PARIS - L'exhumation d'un squelette le 6 janvier à l'ouest d'Abidjan n'aura pas permis de résoudre le mystère Guy-André Kieffer, mais cette fausse piste n'a rien entamé de la confiance que le frère du journaliste disparu en 2004 voue à l'enquête menée par un magistrat français.

Bernard Kieffer a concédé vendredi lors d'une conférence de presse à Paris sa "déception" en apprenant la veille que le corps déterré en Côte d'Ivoire n'était pas celui de son frère, comme l'ont montré les analyses ADN d'un laboratoire de Nantes.

Pour autant, il est convaincu que si elle est "longue" et "compliquée", l'enquête du juge d'instruction Patrick Ramaël, actuellement en Côte d'Ivoire, ne cesse de progresser.

"On a l'impression parfois vu d'ici que l'affaire stagne", a-t-il dit.
"C'est faux, elle n'a jamais cessé d'avancer depuis le début."

Guy-André Kieffer, qui a disparu le 16 avril 2004 sur un parking d'Abidjan, enquêtait notamment à l'époque sur des malversations présumées dans la filière cacao, des travaux qui pourraient avoir gêné les autorités ivoiriennes de l'époque.

A en croire Me Alexis Gublin, l'avocat de Bernard Kieffer, la piste privilégiée mène toujours aujourd'hui à des "proches de la garde rapprochée de Simone Gbagbo", l'épouse de l'ex président Laurent Gbagbo renversé en avril.

"Si l'on pouvait concevoir que sous le régime politique précédent, les différents témoins hésitent par peur, par crainte, à témoigner, ce n'est plus le cas aujourd'hui", a estimé l'avocat, qui a demandé à être reçu par le président ivoirien Alassane Ouattara lors de sa prochaine visite en France.

"Il y a trop de personnes qui savent la vérité pour que nous ne puissions pas dans les semaines ou les mois qui viennent connaître enfin la vérité sur la disparition de Guy-André Kieffer", a-t-il dit.

Le squelette retrouvé à 360 km à l'ouest d'Abidjan était une fausse piste. Mais être parvenu à le déterminer constitue une bonne nouvelle pour la famille, comme une hypothèse de moins à vérifier.

Pour Me Alexis Gublin, il faudra toutefois déterminer si le "haut responsable politique" ivoirien qui le premier a évoqué en avril 2008 l'existence de ce squelette a cherché à manipuler le juge.
L'avocat a refusé de donner l'identité de ce dirigeant, dont le témoignage a été corroboré en novembre par un témoin, d'où la décision prise d'exhumer ce squelette.

Difficile selon Bernard Kieffer "d'éviter l'intoxication au milieu de l'information".

"Le juge fait un travail absolument remarquable. Je suis très impressionné par son engagement, son opiniâtreté, son courage", a-t-il dit. "Il a travaillé dans des conditions qui sont peut-être plus faciles maintenant mais qui étaient très difficiles voire dangereuses auparavant."

Le changement de régime aura indéniablement contribué à faire avancer M.Ramaël, qui s'est rendu au moins trois fois en Côte d'Ivoire depuis avril 2011.

M. Kieffer a ainsi révélé vendredi que le magistrat avait pu "visiter" peu
après la chute de Laurent Gbagbo le palais présidentiel d'Abidjan, et trouvé dans ses sous-sols la cellule où le journaliste franco-canadien pourrait avoir été détenu après son enlèvement.

Selon son frère, Guy-André Kieffer aurait été extrait de cette geôle deux jours plus tard, puis exécuté, et sa trace est ensuite perdue.

Près de huit années d'enquête ont d'ores et déjà permis à Patrick Ramaël d'écarter de nombreuses hypothèses quant au lieu où se trouverait la dépouille du reporter, allant jusqu'à casser la dalle d'une villa d'Abidjan.

"Le juge a fait beaucoup d'investigations de ce type", observe Bernard Kieffer. Ce n'est pas la première et il y en aura peut-être d'autres."

jac/ng/fm
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