La nouvelle réforme sur la filière café-cacao de Côte d’Ivoire est attendue avec impatience par les acteurs. Les producteurs, soucieux de leur avenir économique, n’hésitent pas, quand on les rencontre, à faire savoir avec "empressement et sincérité" leur vision que les résolutions contenues dans le document à venir devraient permettre de réaliser. Ils pensent que la nouvelle réforme ne peut obtenir les résultats souhaités sans les associer pleinement. "Nous ne doutons pas de la bonne foi du Gouvernement. Toutefois, nous croyons que dans notre position, les choses doivent se faire avec nous, cacaoculteurs, parce que notre avenir économique nous tient absolument à cœur", déclarent-ils. En sus des producteurs, cette réforme ne laisse pas certains "sachants" indifférents. Leur apport ne contribuerait, d’ailleurs, pas moins à "la confection" de bonnes décisions qui boosteraient la cacaoculture et la caféiculture en Côte d’Ivoire. Au dire donc d’un spécialiste des matières premières au ministère de l’Economie et des finances, ayant requis l’anonymat, "pour que la réforme à venir soit acceptable pour tous les intervenants de la filière, une bonne coopération entre les industriels locaux et l’administration doit être de mise. Le président de la République accorde une place de choix au secteur privé qu’il considère comme la locomotive de l’économie nationale, il est par conséquent raisonnable qu’une plate-forme d’échanges fructueux Etat-secteur privé permettra de régler l’essentiel des problèmes rencontrés dans le milieu. On ne saurait oublier qu’avec la libéralisation, les industriels ont pris une part active dans l’amélioration globale du fonctionnement de la filière, notamment dans le cadre de vie des producteurs. Aussi tout en intégrant les paysans, faut-il que le Gouvernement priorise la transformation sur place en allant au-delà de la déclaration d’intention. En concrétisant l’objectif de transformation de 50% de la production nationale grâce une politique de partenariat public-privé afin de rétablir la confiance de part et d’autre. Car, la transformation du cacao réduit les fèves sur le marché international et met le paysan à l’abri d’un marché spéculatif récalcitrant et lui assure un revenu constant et rémunérateur".
Création de valeur ajoutée, d’emplois…
Le contexte international du commerce recommande que la Côte d’Ivoire prenne ses responsabilités en tant que premier producteur mondial de cacao. Le Gouvernement ivoirien ne l’ignore pas. Et dans sa volonté affichée de créer des emplois et faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en quelques années seulement, le pouvoir sait pertinemment qu’une politique certaine de transformation du cacao sur place offrira des emplois aux populations. Pour l’Etat, ce sera une nette occasion de collectes de nouvelles taxes. Le paysan ivoirien, premier essentiel de la chaîne de la production, ne se sentira que mieux face aux résultats de cette politique nationale hardie de transformation. En tout cas, les cacaoculteurs et caféiculteurs ne veulent plus se laisser conter dans "la nouvelle création économique de leur vie". Par ailleurs, concernant le retour annoncé d’une structure unique de gestion, les langues se délient. La Caisse de stabilisation (Caistab) a, certes, laissé de bons résultats que les Ivoiriens continuent d’apprécier, mais dans le contexte actuel, peut-on la reconduire? Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, en demandant au Comité de gestion de la filière café-cacao (Cgfcc) de mettre en place un organe fiable de gestion, ne visait-il pas autre chose? En effet, les informations provenant de personnes ressources de la filière indiquent que le contexte actuel ne permet pas de recopier la Caistab d’avant. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) l’accepteraient-ils ? Des experts proposent une institution incorporant certaines dispositions de l’ex-Caistab afin de mieux épouser la réalité du terrain. On se rappelle que "la libéralisation totale", dès 2000, n’a pas produit les effets escomptés. Quoique "exigée" par les bailleurs de fonds. Elle a "engendré plusieurs organes de gestion et de régulation qui ont occasionné une hausse de taxes fiscales et parafiscales doublée d’un moindre encadrement des paysans". Les moyens, dit-on, ont manqué au Cnra et à l’Anader pour les missions à eux confiées. Conséquence : dégradation de la qualité des produits, vieillissement des vergers et prolifération des maladies…Cependant, relève-t-on, la libéralisation aurait aidé à réduire considérablement le nombre d’intervenants de la filière, et l’avènement du Cgfcc "a engendré une baisse sensible des coûts de fonctionnement en agissant sur la chaîne de commercialisation depuis le producteur jusqu’au port". C’est pourquoi, des acteurs du secteur estiment que "les acquis (formation des coopératives, des producteurs individuels aux bonnes pratiques agricoles, contribution au programme nutritionnel des enfants pour les maintenir à l’école, création d’infrastructures communautaires (écoles, forages, reprofilage de routes…) ne doivent pas être négligés, mais considérés et pérennisés."
Parfait Tadjau
Création de valeur ajoutée, d’emplois…
Le contexte international du commerce recommande que la Côte d’Ivoire prenne ses responsabilités en tant que premier producteur mondial de cacao. Le Gouvernement ivoirien ne l’ignore pas. Et dans sa volonté affichée de créer des emplois et faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en quelques années seulement, le pouvoir sait pertinemment qu’une politique certaine de transformation du cacao sur place offrira des emplois aux populations. Pour l’Etat, ce sera une nette occasion de collectes de nouvelles taxes. Le paysan ivoirien, premier essentiel de la chaîne de la production, ne se sentira que mieux face aux résultats de cette politique nationale hardie de transformation. En tout cas, les cacaoculteurs et caféiculteurs ne veulent plus se laisser conter dans "la nouvelle création économique de leur vie". Par ailleurs, concernant le retour annoncé d’une structure unique de gestion, les langues se délient. La Caisse de stabilisation (Caistab) a, certes, laissé de bons résultats que les Ivoiriens continuent d’apprécier, mais dans le contexte actuel, peut-on la reconduire? Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, en demandant au Comité de gestion de la filière café-cacao (Cgfcc) de mettre en place un organe fiable de gestion, ne visait-il pas autre chose? En effet, les informations provenant de personnes ressources de la filière indiquent que le contexte actuel ne permet pas de recopier la Caistab d’avant. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) l’accepteraient-ils ? Des experts proposent une institution incorporant certaines dispositions de l’ex-Caistab afin de mieux épouser la réalité du terrain. On se rappelle que "la libéralisation totale", dès 2000, n’a pas produit les effets escomptés. Quoique "exigée" par les bailleurs de fonds. Elle a "engendré plusieurs organes de gestion et de régulation qui ont occasionné une hausse de taxes fiscales et parafiscales doublée d’un moindre encadrement des paysans". Les moyens, dit-on, ont manqué au Cnra et à l’Anader pour les missions à eux confiées. Conséquence : dégradation de la qualité des produits, vieillissement des vergers et prolifération des maladies…Cependant, relève-t-on, la libéralisation aurait aidé à réduire considérablement le nombre d’intervenants de la filière, et l’avènement du Cgfcc "a engendré une baisse sensible des coûts de fonctionnement en agissant sur la chaîne de commercialisation depuis le producteur jusqu’au port". C’est pourquoi, des acteurs du secteur estiment que "les acquis (formation des coopératives, des producteurs individuels aux bonnes pratiques agricoles, contribution au programme nutritionnel des enfants pour les maintenir à l’école, création d’infrastructures communautaires (écoles, forages, reprofilage de routes…) ne doivent pas être négligés, mais considérés et pérennisés."
Parfait Tadjau