Le Front Populaire Ivoirien, parti créé par Laurent Gbagbo, est au bord du gouffre depuis que cette formation politique a perdu le pouvoir d’Etat. Pis encore, ces derniers temps, la perte de ses cadres et ses prises de position inquiètent plus d’un. La question se pose donc de savoir si cette formation politique survivra dans ses nouveaux habits de parti d’opposition.
Des décès
Suite au deuxième tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre 2010, une grave crise postélectorale de près de cinq mois se déclenche, avec un bilan macabre de plus de 3000 morts. Outre le peuple qui a subi de plein fouet cette crise, le Fpi a également perdu certains de ses cadres. C’est le cas de l’ex-ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, décédé des suites d’une blessure par balle. Après cette mort tragique de l’un des caciques du régime, la disparition, mardi dernier, du ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré vient en rajouter aux malheurs des frontistes. Même si ce décès n’est pas directement lié à la crise postélectorale, quoique…, force est de reconnaître que ce coup du sort vient achever un malade agonisant qu’est le Fpi. Ce d’autant plus que l’Ouest, région favorable à ce parti, perd ses hommes forts. A ces pertes en vies humaines, s’ajoutent des départs massifs de certaines personnalités de premier plan.
La saignée continue
On se rappelle que le vice-président du Fpi et président intérimaire, Mamadou Koulibaly, après la crise postélectorale, a claqué la porte. Le président de l’Assemblée nationale, adulé par les jeunes patriotes pour ses thèses anti-françaises, a aujourd’hui créé son parti. Il en est de même de Gervais Coulibaly, proche collaborateur du « Woody de Mama », durant les périodes fastes. En dehors de ceux-ci, qui ont décidé de voler de leurs propres ailes, il faut citer Elie Halassou et autres, qui ont choisi le Rdr… Quand on adjoint à tous ces déboires les dissensions au sein du Cnrd, il y a lieu de s’inquiéter. En effet, les formations politiques alliées au Fpi, d’Appia Kabran, de Mel Théodore et de Gervais Coulibaly ont décidé de ne plus faire chemin ensemble avec le Cnrd, d’où la création de la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp). Cet état de fait vient mettre à nu les incohérences et les difficultés auxquelles est confronté le parti de Laurent Gbagbo. Dès lors, la question se pose de savoir quel avenir pour le Fpi et ses alliés face à l’ogre Rhdp.
Le refus de tourner la page Gbagbo
Au-delà de la perte de ses cadres, l’autre talon d’achille de l’ex-parti au pouvoir est son refus de tourner la page de son ancien leader. En réalité, malgré l’arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2010 et son transfert à la Cour pénale internationale (Cpi), à La Haye, nombreux sont ses partisans qui refusent de croire à cette évidence. Résultat, cette formation politique fonctionne comme si depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo la Côte d’Ivoire avait cessé de vivre. Hier, c’était Bédié qui était au pouvoir et par un coup d’Etat,
Robert Guéi a pris le pouvoir.
Ensuite, Laurent Gbagbo est aussi parvenu au pouvoir. A chacun de ces changements, la Côte d’Ivoire a continué de vivre. Aujourd’hui, Alassane Ouattara est président de la République et ce pays continuera sa marche en avant. Ne pas accepter cette réalité, c’est faire preuve de cécité politique. Les cadres du Fpi, qu’ils soient en Côte d’Ivoire ou en exil, doivent tourner le dos aux illusions du genre, « tant que Ouattara est au pouvoir, ce pays sera en crise». Il importe pour les Refondateurs de prendre leur place dans la construction de cet Etat, en participant au processus de réconciliation nationale, aux échéances électorales et en s’imposant comme une force qui mobilise et qui compte, afin de trouver des solutions à leurs revendications. Au total, le Fpi doit accepter de faire sa mue et se tourner vers l’avenir, afin de jouer sa partition pour l’émergence d’un véritable Etat de droit où s’expriment toutes les sensibilités. Il y va de la démocratie dans ce pays.
Ahua K.
Des décès
Suite au deuxième tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre 2010, une grave crise postélectorale de près de cinq mois se déclenche, avec un bilan macabre de plus de 3000 morts. Outre le peuple qui a subi de plein fouet cette crise, le Fpi a également perdu certains de ses cadres. C’est le cas de l’ex-ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, décédé des suites d’une blessure par balle. Après cette mort tragique de l’un des caciques du régime, la disparition, mardi dernier, du ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré vient en rajouter aux malheurs des frontistes. Même si ce décès n’est pas directement lié à la crise postélectorale, quoique…, force est de reconnaître que ce coup du sort vient achever un malade agonisant qu’est le Fpi. Ce d’autant plus que l’Ouest, région favorable à ce parti, perd ses hommes forts. A ces pertes en vies humaines, s’ajoutent des départs massifs de certaines personnalités de premier plan.
La saignée continue
On se rappelle que le vice-président du Fpi et président intérimaire, Mamadou Koulibaly, après la crise postélectorale, a claqué la porte. Le président de l’Assemblée nationale, adulé par les jeunes patriotes pour ses thèses anti-françaises, a aujourd’hui créé son parti. Il en est de même de Gervais Coulibaly, proche collaborateur du « Woody de Mama », durant les périodes fastes. En dehors de ceux-ci, qui ont décidé de voler de leurs propres ailes, il faut citer Elie Halassou et autres, qui ont choisi le Rdr… Quand on adjoint à tous ces déboires les dissensions au sein du Cnrd, il y a lieu de s’inquiéter. En effet, les formations politiques alliées au Fpi, d’Appia Kabran, de Mel Théodore et de Gervais Coulibaly ont décidé de ne plus faire chemin ensemble avec le Cnrd, d’où la création de la Ligue des mouvements pour le progrès (Lmp). Cet état de fait vient mettre à nu les incohérences et les difficultés auxquelles est confronté le parti de Laurent Gbagbo. Dès lors, la question se pose de savoir quel avenir pour le Fpi et ses alliés face à l’ogre Rhdp.
Le refus de tourner la page Gbagbo
Au-delà de la perte de ses cadres, l’autre talon d’achille de l’ex-parti au pouvoir est son refus de tourner la page de son ancien leader. En réalité, malgré l’arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2010 et son transfert à la Cour pénale internationale (Cpi), à La Haye, nombreux sont ses partisans qui refusent de croire à cette évidence. Résultat, cette formation politique fonctionne comme si depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo la Côte d’Ivoire avait cessé de vivre. Hier, c’était Bédié qui était au pouvoir et par un coup d’Etat,
Robert Guéi a pris le pouvoir.
Ensuite, Laurent Gbagbo est aussi parvenu au pouvoir. A chacun de ces changements, la Côte d’Ivoire a continué de vivre. Aujourd’hui, Alassane Ouattara est président de la République et ce pays continuera sa marche en avant. Ne pas accepter cette réalité, c’est faire preuve de cécité politique. Les cadres du Fpi, qu’ils soient en Côte d’Ivoire ou en exil, doivent tourner le dos aux illusions du genre, « tant que Ouattara est au pouvoir, ce pays sera en crise». Il importe pour les Refondateurs de prendre leur place dans la construction de cet Etat, en participant au processus de réconciliation nationale, aux échéances électorales et en s’imposant comme une force qui mobilise et qui compte, afin de trouver des solutions à leurs revendications. Au total, le Fpi doit accepter de faire sa mue et se tourner vers l’avenir, afin de jouer sa partition pour l’émergence d’un véritable Etat de droit où s’expriment toutes les sensibilités. Il y va de la démocratie dans ce pays.
Ahua K.