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Société Publié le mercredi 18 janvier 2012 | Le Patriote

Bakayoko Vamory Ba, ayant-droit de Bakayoko Moussa : “Nous n’avons pas reçu les 100 millions qui nous reviennent de droit”

Bakayoko Vamory Ba est l’ayant-droit légal de Moussa, son frère cadet, décédé à la suite de l’inhalation des déchets toxiques. Depuis 2008, ce dernier affirme n’avait pas encore été indemnisé.

Le Patriote : Vous êtes le frère de Bakayoko Moussa, décédé à la suite du déversement des déchets toxiques. Comment s’est faite la reconnaissance de la cause de son décès ?
Bakayoko Moussa : Comme la plupart des malades, mon frère avait été suivi dans un hôpital où il s’est fait enregistré. Il a eu des boutons sur tout le corps, il toussait beaucoup et il avait les yeux toujours rouges. Ce sont des symptômes qu’il a développés après l’inhalation des déchets toxiques. On a passé tout le temps entre l’hôpital et la maison. Jusqu’à ce qu’il décède. Après son décès, le gouvernent a publié le nom des personnes décédées dans les journaux et le nom de mon petit frère y était.

LP : Quels sont les documents qui vous ont été demandés ensuite ?
BV : Ils ont d’abord demandé un certificat de décès. Après, nous sommes passés à l’audition à la justice. Mais avant l’audition, nous avons eu une concertation en famille. Et la famille a décidé que je suis l’ayant-droit. Il me revenait de suivre le dossier. A la justice, le juge qui a étudié notre dossier s’appelle Ouattara Romain. Nous étions nombreux mais le jour où j’ai été reçu, le juge m’a confié que nous avions le dossier le plus complet. Il m’a aussitôt délivré l’acte d’hérédité. J’avais pris un avocat et c’est ce dernier qui a pris la procédure en main, mais jusqu’à ce jour, ça n’a pas abouti.

LP : Vous n’avez donc pas reçu un centime des cent millions qui vous revient à titre d’indemnisation ?
BV : Je n’ai reçu aucun centime.

LP : Pourquoi ?
BV : Mon avocat qui suivait le dossier venait chaque jour me dire que telle personne demandait tel montant. A tous les niveaux de l’évolution du dossier, les gens demandaient leur part. Mon avocat refusait cette corruption et nous avons décidé de ne pas céder au chantage. Cette indemnisation est de l’argent qui nous revient de droit et nous n’entendons pas concéder des pourcentages à des gens qui oublient que nous avons perdu quelqu’un. Depuis 2007, je me traite moi-même au Xylo-Mepha parce que j’ai les narines toujours bouchées. C’est parce que mon avocat et moi avons refusé la corruption que nous n’avons pas encore reçu notre argent. C’était du marchandage.

LP : Vous avez connaissance des cas similaires au vôtre parmi les bénéficiaires?
BV : J’avoue que chacun suit son dossier. Au tribunal, nous étions nombreux mais on ne se connaît pas vraiment. Donc je ne peux pas parler du cas des autres. Mais en ce qui me concerne, je n’ai pas reçu les cent millions auxquels nous avons droit.

LP : Vous abandonnez ou que comptez-vous faire maintenant?
BV : Nous avons d’abord compté sur les journalistes pour nous défendre mais jusque-là, les journaux dénoncent mais rien ne change. C’est un cri de cœur que je lance aujourd’hui aux nouvelles autorités. Ça fait six ans que les déchets toxiques ont semé la mort à Abidjan. Il y a cinq ans que l’on nous a promis les indemnisations. Comment comprendre que jusque-là nous n’ayons pas reçu l’argent ? Si le gouvernement n’a pas pu empêcher le déversement des déchets à Abidjan, le minimum, c’est de nous remettre sans difficultés ce qui nous revient. Je supplie le président Ouattara de se pencher sur ce dossier en faisant payer aux vrais bénéficiaires leur argent. Il rendrait service à de nombreuses familles qui vivent dans la souffrance et la douleur. Nous regardons les nouvelles autorités et nous attendons de voir si elles nous rendront justice.

Propos recueillis par A. Lebel
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