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Société Publié le vendredi 20 janvier 2012 | Nord-Sud

Au chômage technique depuis trois mois : Ce que préparent les agents de la RTI

La fin de l’inactivité prévue le 10 janvier dernier, des agents de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), a été prorogée de deux mois. Toutefois, des agents réalistes font déjà le deuil de la maison bleue à travers d’autres projets.


«Arrêter de travailler à la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) n’est pas une fin en soi ». Cette réaction d’un agent de la maison bleue de Cocody est largement partagée par les 322 agents mis au chômage technique le 11 novembre dernier. En tout cas, ils ne veulent pas rester-là à se croiser les bras et à compter sur un hypothétique rappel. En effet, annoncé pour le 10 janvier dernier, le premier rendez-vous de reprise du service a foiré et a été fixé au mois de mars. « Nous savons que nombreux parmi nous ne seront pas repris», confie un autre agent. Conscient de cette réalité, des agents que nous avons joints ont décidé, tant bien que mal, de s’occuper autrement, voire à passer à autres choses. Barthélémy Inabo, par exemple, actuellement en France est en plein préparatif pour la réalisation d’émissions Prêts à diffuser (Pad). Des productions qui seront proposées à des chaînes de télévisions privées. Chose que nous a confirmée Fernand Dédeh, journaliste sportif touché lui-aussi par la mesure de chômage technique. « J’ai confiance en Barthélémy. C’est un grand producteur. Je dirais même, l’un des meilleurs producteurs de la télévision ivoirienne. Je ne vous apprends rien. C’est lui qui a produit les émissions telles que Variétoscope, Sacrée soirée et autres. Et d’ajouter, «moi-même, je suis agent de la télévision au chômage. Mais, je passe mes journées avec des amis. Ensemble, on se retrouve et on essaie de voir ce qu’il faut faire au cas où la Rti ne nous rappelle pas ». A ce niveau,  la tentation d’autres expériences bien qu’appartenant encore à la RTI, titille certains de nos interlocuteurs. Si quelqu’un me propose de travailler avec lui, j’analyse ce qu’il me promet et quelles sont les opportunités qui s’offrent à moi. Si cela peut me permettre de faire mon travail dans les meilleures conditions, je serai partant », ajoute Fernand Dédeh. Cette idée est partagée par le ‘’Tonton’’ de tous les petits ivoiriens, Aboubacar Touré dit ‘’Tonton Bouba’’. « Je prépare des émissions. Si la RTI me rappelle, tant mieux. Je leur proposerais ce que j’ai sous la main. Si elle ne me rappelle pas aussi, il faut que là où je serais, je puisse proposer des émissions », confie-t-il. Pour un autre agent de la maison bleue qui a requit l’anonymat, la libéralisation du secteur de l’audiovisuel est son seul espoir. « Moi, j’attends la libéralisation. Si le secteur est libéralisé, les Ivoiriens sauront désormais qui produit quoi », relève-t-il confiant. Comme ce travailleur mis au repos, la libéralisation du secteur de l’audiovisuel suscite l’espoir de nombreux agents. Le ministre de la Communication, Souleïmane Coty Diakité, annonce cette révolution pour le mois de mars. Délai confirmé par le président de la République Alassane Ouattara, lors de la présentation de vœux à la presse et aux médias. En attendant cette ouverture, les agents en voie de licenciement et même des travailleurs actuels de la maison bleue, prennent les bons contacts pour, soutiennent-ils, prouver sur d’autres chaînes de télévision qu’ils méritaient bien leurs postes à la Rti.

M.G (stagiaire)
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