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Diplomatie Publié le lundi 23 janvier 2012 | Le Devoir

La visite de la secretaire d’etat américain Hillary Clinton demande une grande ouverture à l’opposition : Le départ de Soro réclamé

Loin d’être une rencontre de réjouissance, la visite de la secrétaire d’Etat américain commence à livrer tous ses secrets.

Sur instruction du président américain de concert avec ses pairs de la Russie et de la Chine, de la France, Mme Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américain a effectué, la semaine dernière, une visite en terre ivoirienne. Porteuse de quatre messages fermes, l’envoyée de Barack Obama a livré les exigences de son pays, de la Chine, de la Russie et de la France. Selon une source proche du dossier, il ne s’agit pas d’un satisfecit accordé au régime d’Abidjan. Bien au contraire, des exigences ayant tout l’air de sommation. Quatre points ont meublé la rencontre avec l’exécutif ivoirien.

Economie

L’économie, la démocratie, la justice et la sécurité. En matière d’économie, ces différents pays traumatisés par la crise financière mondiale, n’entendraient plus appuyer le régime actuel d’Abidjan. Ce d’autant plus que le candidat leur aurait promis que tout irait très bien, avec son élection. D’où leur soutien à lui. Malheureusement, le constat est tout autre. L’incapacité du pouvoir à faire naître la confiance aura été au centre du débat. Toujours au même chapitre, ces pays auraient critiqué la reforme diffuse de la filière café-cacao. Filière dans laquelle les négoces américaines et françaises risqueraient de perdre gros au profit de certaines sociétés dont on démêle difficilement leur lien avec certains proches du pouvoir. En réponse, le chef de l’Etat a rassuré « La reforme de la filière est quasiment terminée. J’ai signé tous les décrets relatifs à l’organisation de la nouvelle structure qui s’appelle le conseil du café-cacao » a-t-il dit. Et d’ajouter que le pays a décidé de restaurer un prix garanti aux planteurs. La Côte d’Ivoire qui attend décrocher un important allègement de sa dette dans le programme du FMI et de la Banque Mondiale est donc conditionnée par la fiabilité et la transparence de cette reforme.

Démocratie et justice

Sur le plan de la démocratie, la secrétaire d’Etat américain a déploré le manque de démocratie en Côte d’Ivoire. Aussi a-t-elle enjoint le chef de l’Etat de pratiquer un débat inclusif. Allusion faite au mépris contre l’opposition pour étouffer la liberté d’expression. « Inclure toutes les voix dans le dialogue politique » a insisté Mme Clinton. Au niveau de la justice, l’émissaire de Barack Obama qui doute de l’impartialité de notre justice a particulièrement insisté sur « une justice équitable et transparente pour tous ».

Sécurité

Point focal de la rencontre, la question sécuritaire a, à en croire nos sources, été le point saillant de l’entretien. Aux dires de notre informateur proche du dossier, les USA, la France, la Chine et la Russie ont dénoncé le banditisme des treillis qui fait rage en Côte d’Ivoire. Ce d’autant que la plupart de leurs investissements en Côte d’Ivoire ne produisent pas les résultats escomptés. Du fait de la grande insécurité. Aussi aurait elle exprimé la volonté de ses mandants à M. Ouattara. Celle de la mise à l’écart de M. Soro Guillaume, ministre de la Défence qui laisserait prospérer le désordre au lieu de le contrer par ses hommes afin de rassurer les investisseurs. Et la source de poursuivre. M. Soro ne serait pas innocent dans les crimes commis dans ce pays. La nécessité pour ces pays de voir le chef de gouvernement comparaitre à la CPI ne serait qu’une question de temps. D’où l’embarras du chef de l’Etat. Au total, le départ de Soro a été réclamé.
K. Zéguédoua Tano
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