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Économie Publié le lundi 30 janvier 2012 | Trait d’Union

Exportation de fèves de cacao : Danse macabre autour des grains noirs

La filière café/cacao ne s’en déférera pas de sitôt des manies de certaines personnes qui se sucrent sur le dos des planteurs. De l’ancienne à la nouvelle Caistab, en passant par la libéralisation et sa pléthore de structures, de nombreux détournements et autres pratiques occultes continuent de secouer le binôme café/cacao. Quand est-ce que le cacao ivoirien profitera-t-il aux vrais producteurs ? Cette question reste pendante tellement les pratiques qui ont eu cours depuis belle lurette n’ont pas changé. Et que la crise depuis 2002 a ouvert grandement les vannes d’exportations parallèles, via les pays limitrophes. La fuite du cacao vers nos voisins comme le Ghana et le Burkina est un secret de polichinelle. Causant de grosses pertes pour les paysans et un manque à gagner considérable pour l’économie nationale. Une perte de l’ordre de 240 milliards FCFA, selon une source douanière, qui a requis l’anonymat. Cette pratique semble mettre à mal la première place de producteur mondial de cacao, qu’occupe la Côte d’Ivoire depuis les indépendances, avec une exportation annuelle de 1,2 million de tonnes. Pour se conformer aux normes internationales, le peu de produit qui continue de transiter par les ports ivoiriens est soumis à un système de contrôle. Objectif : améliorer le label ivoirien pour obtenir un cacao de qualité. Le bon cacao, selon les experts, est exempt de toute matière étrangère et répond aux normes de qualités suivantes : 8 % de taux d’humidité, 4 % de fèves moisies, 6 % de défectuosités et 8 % de fèves ardoisées. Qu’à cela ne tienne ! Le cacao noir ou déchets de cacao, également appelé résidu de cacao, inapproprié à l’exportation, est vendu aux industriels de produits cosmétiques, pharmaceutiques et autres fabricants de produits à base de cacao, moyennant le payement d’un forfait défini par le défunt Conseil de gestion de la filière café/cacao(Cgfcc). Les exportateurs, par ce canal, arrivent donc à écouler le produit jugé inapte à l’exportation. Mais le hic dans l’affaire, c’est le flou autour de la somme engrangée qui, en principe, devrait servir aux actions de portée sociale à l’endroit des producteurs. Le tonnage de résidus ou grains noirs vendu est méconnu aussi bien des producteurs que de leurs groupements. Et Chercher à avoir des chiffres où à savoir d’avantage sur les retombées de la vente est un crime de lèse majesté. C’est la politique de l’omerta. C’est un deal entre exportateurs, dirigeants de la filière et autres commis de l’administration cacaoyère, dans le grand secret des ‘‘initiés’’. Avec la mise sur pied du nouveau Conseil d’administration du Conseil du café-cacao, dirigé par Lambert Kouassi Konan, le 24 janvier 2011, les producteurs attendent beaucoup de ces réformes tant annoncées. Notamment la traque et le bannissement des ‘‘mauvaises graines’’ de la filière. Ce qui sera un véritable assainissement de la faitière. Campagne 2012-2013 : de grandes attentes… La nouvelle structure de la filière café-cacao (Conseil du café-cacao) suscite beaucoup d’espoir, de la part du monde paysan qui aspire à un mieux-être. Au dire de Sangafowa Coulibaly, ministre de l’Agriculture, tous leurs problèmes pourraient être résolus lors de la campagne prochaine. Car, il est fort possible qu’un prix bord champ garanti soit adopté. Selon lui, c’est le souhait du gouvernement et du chef de l’Etat qui militent en faveur d’un épanouissement du monde agricole. ‘‘A la campagne 2012-2013, nous devons aller à la stabilisation des prix’’, a indiqué Sangafowa Coulibaly. Qui entend faire du monde paysan, le premier bénéficiaire de la manne agricole. Pour l’heure, les producteurs broient du noir dans les campagnes. Le prix bord champ n’est pas respecté. Les acheteurs et autres pisteurs font la pluie et le beau temps. Même les exportateurs descendent dans l’arène pour acheter le produit, par le biais des intermédiaires et autres prêtes noms. La fuite du cacao continue et a quasiment trouvé un début de professionnalisationn
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