L’assemblée générale extraordinaire convoquée le samedi 28 janvier 2012 par le président du conseil d’administration du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), Abo Kadjo Fodjo, n’a pu atteindre ses objectifs. Rassemblés à la salle Niangoran Porquet, les membres de l’assemblée générale du Burida n’ont pu aplanir leurs différends. Annoncée pour 9 heures, l’assemblée générale extraordinaire qui a débuté après 11 heures, a clos ses portes au-delà de 21 heures. Aux environs de 15 heures samedi, aucun point à l’ordre du jour n’avait pu être abordé au moment où nous quittions les lieux. Des membres de l’assemblée qui n’appréciaient pas déjà le spectacle que leur offraient certains de leurs collègues, ne cachaient pas leur état d’esprit à l’extérieur de la salle qui les accueillait. «Rien n’avance. Il y a de la mauvaise foi dedans», fulmine un instrumentiste. Au finish : «Aucune décision n’a pu être prise. On s’est séparé en queue de poisson, dans un tohu-bohu»», s’est désolé hier dimanche Eboua Nestor dit Akowé. Joint au téléphone dans la journée d’hier, le président du conseil d’administration n’a pas voulu être bavard sur le sujet. «Il faut que je me repose. On a terminé tard la rencontre d’hier (Ndlr ; samedi), rappelez-moi dans la soirée», a-t-il répondu. Le blocage, selon des sources, sera constaté dès l’entame avec un membre du collège des auteurs, compositeurs, arrangeurs et adaptateurs d’œuvres musicales – soutenu par des artistes-chanteurs qui vont par la suite «blâmer» le conseil d’administration. Ces artistes qui selon des indiscrétions ont dit ne plus vouloir du conseil d’administration ont souhaité mettre en place un comité ad hoc qui organisera dans quinze jours une assemblée générale. L’assemblée devait siéger sur deux points majeurs dont le rapport général d’activités du conseil d’administration (moral et financier), le renouvellement des postes (4) d’administrateurs. Sur le premier point (rapport d’activité), Abo Kadjo Fodjo, dans son propos liminaire le samedi, a fait savoir certaines difficultés. «Les rapports d’audit ne nous sont pas encore parvenus. L’audit financier, lui, est toujours en cours. Nous attendons les recommandations qui seront faites à ce niveau», a-t-il dit en présence du représentant du ministre de la Culture et de la Francophonie, le directeur de cabinet Dembélé Fausseni. Dans l’attente du dépôt du rapport financier, le président du conseil d’administration a informé les membres de l’assemblée générale de la mise d’un «comité qui aura pour mission de proposer un plan d’action destiné à la mise en œuvre de toutes les recommandations». Cependant, sur ce sujet et conformément aux textes, le conseil pourra convoquer, en cas de nécessité, l’assemblée générale pour une intervention. «Rien ne sera ménagé à notre niveau (Conseil d’administration) pour appliquer à la lettre les résolutions que l’assemblée générale jugera utiles de prendre», avait expliqué Abo Kadjo Fodjo. Après lui, le représentant du ministre Maurice Bandama qui a rappelé aux artistes leur statut «d’élites» dans la société, a rapporté que «l’Etat veillera à ce que l’intérêt des artistes soit préservé». De la fin (samedi) de l’assemblée générale extraordinaire, le ministère de la Culture et de la Francophonie – par la voix du directeur de cabinet – dit attendre que le conseil d’administration «vienne rendre compte du déroulé de la rencontre». Cependant le ministère de tutelle, selon les «dispositions transitoires et diverses» prévues par l’article 67, peut «prendre par arrêté des mesures fonctionnelles et provisoires en vue de la sauvegarde de l'organisme» s’il constate des «dysfonctionnements partiels ou totals des organes du Burida». Depuis octobre 2010, aucune assemblée générale n’a pu être organisée. Avec le mandat du conseil qui expire dans trois mois, le ministère de tutelle selon certaines indiscrétions pourrait décider de la mise en place d’une administration provisoire.
Koné Saydoo
Koné Saydoo