Au Lycée moderne Inagohi de San Pedro, les professeurs d’éducation physique et sportive (Eps), contrairement à la réglementation en vigueur, vendent les maillots de sport à leurs élèves à 3.500 Fcfa l’ensemble.
Il est 9 h 20 ce vendredi. Les terrains de sport du Lycée moderne Inagohi de San Pedro connaissent leur animation habituelle. Mais fait intrigant, les tenues de sport arborées par les élèves sont identiques et estampillées « Lycée moderne Inagohi ». Interrogé, Serges Koffi, élève en 3ème, est sans équivoque : «Toutes les tenues que vous voyez sont vendues sur place par les professeurs d’Eps. On achète le T. Shirt à 2.000 Fcfa et le short à 1.500 F. Je ne sais pas depuis quand cette pratique dure, mais je l’ai trouvée depuis que j’ai fait mon entrée en 6ème dans ce lycée.
Durant toutes les années que j’ai passées ici, tout élève qui n’a pas la tenue de sport, sortie de la boutique des profs, n’est pas admis au cours d’Eps. Cette année, je n’ai pas encore acheté ma tenue même si pour le moment je participe au cours de sport ». A quelques mètres de là, notre équipe de reportage tombe à pic sur un cas pratique. Il s’agit de deux élèves nouvellement inscrits en 6ème. Saliatou Bourahima de la 6ème 9 et son condisciple se rendaient à la salle des profs d’Eps pour se procurer la tenue exigée. Malheureusement pour ces apprenants, le magasin est fermé. « On va repasser dans l’après-midi », indique Saliatou.
Et son ami de renchérir : « C’est ici que j’ai acheté ma tenue à 3.500F parce que les anciens disent que sans ça, les profs nous chasseront des cours d’Eps ». Les témoignages recueillis sur un échantillon de dix élèves au terrain de basket ne disent pas autre chose : « Pourquoi les profs nous imposent-ils des tricots imprimés par eux. Chaque année, il nous faut prévoir 3.500 Fcfa pour une tenue de sport que, du reste chacun peut se trouver à bas prix dans la friperie », se plaignent-ils.
Dans cette veine, un professeur de sciences physiques qui a requis l’anonymat s’est déchaîné contre ses collègues chargés d’enseigner le sport. Selon cet enseignant, c’est une situation anormale, car ses collègues de sport n’hésitent pas à mettre dehors des enfants de professeur au cas où ceux-ci ne s’habillent pas dans ces tenues.
Dans un souci d’équilibre de l’info, nous avons approché un professeur d’Eps. Et D. Momin Daniel, visiblement embarrassé par le sujet des « tricots vendus », s’est dérobé : « Je ne suis pas autorisé à parler d’un tel sujet. Allez voir la direction », nous éconduit-il. Le nouveau proviseur du lycée, Ouattara Daouda, qui nous reçoit à son bureau ne nie pas l’existence du phénomène des «T. Shirt vendus par les profs». Selon lui, cette situation n’est pas de son fait, car il l’a héritée de l’ancien proviseur de l’établissement.
«Selon les règlements, la vente des tricots est interdite ; j’ai pris fonction le jeudi 5 janvier. Mon prédécesseur avait déjà lancé la rentrée depuis le 24 octobre 2011. Quand j’ai constaté cette situation, j’ai convoqué les profs d’Eps pour marquer ma désapprobation. Ils m’ont affirmé que c’est avec l’accord de l’ancien proviseur qu’ils ont instauré cela. Dans le souci de ne pas perturber le fonctionnement de l’école, je me garde de prendre pour le moment des mesures sensationnelles pour abolir cette pratique. Je vais gérer la situation jusqu’à la prochaine rentrée scolaire.
Toutefois, j’ai mis en garde les profs d’Eps de ne point expulser d’enfant au motif que ce dernier ne porterait pas le tricot imprimé par eux », se dédouane-t-il. Poursuivant, le patron du lycée Inagohi indique qu’un tricot est un tricot même s’il vient du marché aux puces. L’important, a-t-il souligné, est que le maillot de l’élève respecte la couleur exigée pour le niveau d’enseignement. Selon une source introduite au sein de l’établissement, l’argent soutiré aux 5.300 élèves par le deal commercial instauré par le syndicat des professeurs d’Eps, de connivence avec le proviseur sortant Guissa Ambroise, depuis plusieurs années n’est jamais entré dans les caisses du plus grand établissement de la ville.
Dosso Mourlaye Abdoulaye, Correspondant régional
Il est 9 h 20 ce vendredi. Les terrains de sport du Lycée moderne Inagohi de San Pedro connaissent leur animation habituelle. Mais fait intrigant, les tenues de sport arborées par les élèves sont identiques et estampillées « Lycée moderne Inagohi ». Interrogé, Serges Koffi, élève en 3ème, est sans équivoque : «Toutes les tenues que vous voyez sont vendues sur place par les professeurs d’Eps. On achète le T. Shirt à 2.000 Fcfa et le short à 1.500 F. Je ne sais pas depuis quand cette pratique dure, mais je l’ai trouvée depuis que j’ai fait mon entrée en 6ème dans ce lycée.
Durant toutes les années que j’ai passées ici, tout élève qui n’a pas la tenue de sport, sortie de la boutique des profs, n’est pas admis au cours d’Eps. Cette année, je n’ai pas encore acheté ma tenue même si pour le moment je participe au cours de sport ». A quelques mètres de là, notre équipe de reportage tombe à pic sur un cas pratique. Il s’agit de deux élèves nouvellement inscrits en 6ème. Saliatou Bourahima de la 6ème 9 et son condisciple se rendaient à la salle des profs d’Eps pour se procurer la tenue exigée. Malheureusement pour ces apprenants, le magasin est fermé. « On va repasser dans l’après-midi », indique Saliatou.
Et son ami de renchérir : « C’est ici que j’ai acheté ma tenue à 3.500F parce que les anciens disent que sans ça, les profs nous chasseront des cours d’Eps ». Les témoignages recueillis sur un échantillon de dix élèves au terrain de basket ne disent pas autre chose : « Pourquoi les profs nous imposent-ils des tricots imprimés par eux. Chaque année, il nous faut prévoir 3.500 Fcfa pour une tenue de sport que, du reste chacun peut se trouver à bas prix dans la friperie », se plaignent-ils.
Dans cette veine, un professeur de sciences physiques qui a requis l’anonymat s’est déchaîné contre ses collègues chargés d’enseigner le sport. Selon cet enseignant, c’est une situation anormale, car ses collègues de sport n’hésitent pas à mettre dehors des enfants de professeur au cas où ceux-ci ne s’habillent pas dans ces tenues.
Dans un souci d’équilibre de l’info, nous avons approché un professeur d’Eps. Et D. Momin Daniel, visiblement embarrassé par le sujet des « tricots vendus », s’est dérobé : « Je ne suis pas autorisé à parler d’un tel sujet. Allez voir la direction », nous éconduit-il. Le nouveau proviseur du lycée, Ouattara Daouda, qui nous reçoit à son bureau ne nie pas l’existence du phénomène des «T. Shirt vendus par les profs». Selon lui, cette situation n’est pas de son fait, car il l’a héritée de l’ancien proviseur de l’établissement.
«Selon les règlements, la vente des tricots est interdite ; j’ai pris fonction le jeudi 5 janvier. Mon prédécesseur avait déjà lancé la rentrée depuis le 24 octobre 2011. Quand j’ai constaté cette situation, j’ai convoqué les profs d’Eps pour marquer ma désapprobation. Ils m’ont affirmé que c’est avec l’accord de l’ancien proviseur qu’ils ont instauré cela. Dans le souci de ne pas perturber le fonctionnement de l’école, je me garde de prendre pour le moment des mesures sensationnelles pour abolir cette pratique. Je vais gérer la situation jusqu’à la prochaine rentrée scolaire.
Toutefois, j’ai mis en garde les profs d’Eps de ne point expulser d’enfant au motif que ce dernier ne porterait pas le tricot imprimé par eux », se dédouane-t-il. Poursuivant, le patron du lycée Inagohi indique qu’un tricot est un tricot même s’il vient du marché aux puces. L’important, a-t-il souligné, est que le maillot de l’élève respecte la couleur exigée pour le niveau d’enseignement. Selon une source introduite au sein de l’établissement, l’argent soutiré aux 5.300 élèves par le deal commercial instauré par le syndicat des professeurs d’Eps, de connivence avec le proviseur sortant Guissa Ambroise, depuis plusieurs années n’est jamais entré dans les caisses du plus grand établissement de la ville.
Dosso Mourlaye Abdoulaye, Correspondant régional
