Le ministre Cissé Ibrahim Bacongo a décidé, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée hier à son cabinet, de faire la lumière sur les remous concernant le concours d’entrée à l’Inphb de Yamoussoukro. «Ceux qui veulent marcher, qu’ils marchent mais nous ne reprendrons pas les épreuves, il n’y aura pas de nouvelles corrections et on ne proposera pas de nouvelles épreuves. J’ai reproché à la directrice de l’Enseignement supérieur que des solutions alternatives soient trouvées pour eux. Pour ceux des années antérieures, on n’a pas fait ça pour eux» a tranché le ministre de l’Enseignement supérieur. Cissé Bacongo s’est voulu très clair quant à la qualité des étudiants en année préparatoire : «Ils ne sont pas étudiants de l’Inhb, ils sont aspirants et ils entrent en classe préparatoire qui prépare à entrer à l’Inhb dans la formation d’ingénieur. C’est après 2 années passées en classe préparatoire qu’ils sont soumis à un concours pour entrer à l’Inphb». Et d’ajouter, «Comme pour tout concours, il y a des gens qui sont admis et des gens qui ne le sont pas. Ceux qui ont été recrutés il y a 2, 3 ans l’ont été sur des bases qui n’étaient pas saines. Mais à l’époque, bien vrai qu’on soit là depuis 2006, j’avais les mains liées. Beaucoup ont été recrutés sans avoir le profil. Vous ne pouvez aller dans une filière scientifique sans avoir de bonnes notes en math et en physique. Les sujets ont été donnés et corrigés par les enseignants de l’Inphb. Dans certaines matières, les enseignants ont proposé un seul sujet. Là où il fallait 3 sujets. Nous avons donc pris des sujets qui étaient dans la base de données des sujets des enseignants et ça a été la catastrophe. La moyenne pour passer en classe d’ingénieurs est de 12. Quand vous n’avez pas ça, vous ne pouvez pas aller en classe d’ingénieurs. Mais vu la situation, nous avons pris 10 de moyenne et nous sommes même allés en dessous de 10 de moyenne. Donc ceux qui manifestent avec leurs parents sont ceux qui ont entre 2, 3 voire 5 de moyenne. Comment voulez-vous qu’on fasse de l’Inphb une école d’élite, une école d’excellence avec de telles moyennes? Je suis offusqué que des parents viennent se plaindre, c’est la honte. Pour nous, le départ nouveau veut dire rupture totale avec le passé. L’enseignement supérieur et la recherche sont pour nous des moyens puissants qui vont contribuer à faire en sorte que ce pays devienne un pays émergent à l’horizon 2020».
Jean Prisca
Jean Prisca