La ville de Bettié va abriter pour la première fois les festivités marquant la lutte contre la lèpre le dimanche 05 février 2012. En prélude à cette journée, Dr Yao Raux Serge, Directeur départemental de la Santé d’Abengourou donne les raisons de cette manifestation : «d’abord il faut rappeler que dans la région de l’Indenié Djuablin, la fête qui consacrait les lépreux était régionale et tournante, puis devenue régionale parce qu’elle prenait en compte les deux districts qui étaient précisément Abengourou et Agnibilékrou. Mais le district d’Abengourou a été scindé en deux, (Abengourou et Béttié). Il y a deux ans, nous l’avions célébré à Agnibilekrou, donc il revenait à Abengourou de l’abriter, mais compte tenu de la crise, on n’a pas pu le faire. Donc cette année, nous allons le faire à Béttié». A propos de cette maladie, Raux Serge estime que des avancées notables ont été enregistrées quant à son éradication. «On a actuellement un cas pour 10.000. Mais actuellement, nous avons une vingtaine de malades qui sont sous traitement. Il y a aussi des malades qui se cachent. Parce que de par le passé, la lèpre était considérée comme une maladie honteuse. C’est ce qui explique que des familles cachent certains malades pour éviter d’être stigmatisées par la société.» Dans l’optique de briser définitivement ses préjugés, le praticien de la santé a invité à l’occasion cette célébration de la journée de lutte, l’ensemble des couches socio-professionnelles à s’investir dans la sensibilisation : «l’attente principale, c’est que les populations s’approprient cette fête pour aider nos parents qui sont atteints de la lèpre. Nous faisons en sorte de rapprocher cette fête des communautés villageoises. Il faut qu’on continue la lutte, parce que la santé n’est pas l’affaire des seuls professionnels», a-t-il conseillé.
Ernest Famin
Ernest Famin
