Journaliste au Service des Grandes Enquêtes du Patriote, Alexandre Lebel Ilboudo vient de mettre sur le marché du livre un recueil de Nouvelles intitulé "Insurrection" qui met au goût du jour « les vilénies » qui ont précipité la Côte d'Ivoire dans une instabilité dont le paroxysme a été la récente crise postélectorale. Dans cette interview, le journaliste écrivain explique la contribution que doit être celle de son livre pour la paix et la réconciliation en Côte d'Ivoire.
Le Patriote : Comment vous est-il venue l'idée d'écrire "Insurrection"?
Alexandre Lebel Ilboudo : J'ai toujours adoré écrire depuis mes années collèges. C'est dire que j'avais déjà des prédispositions littéraires avant même d'embrasser le métier de journaliste en 2000. Le contexte sociopolitique ivoirien de ces dernières années m'a bien inspiré et motivé à passer donc du rêve au livre qui est une réalité depuis le 16 janvier 2012.
LP : Quels sont les obstacles que peut rencontrer un écrivain à ses débuts ? Dans votre cas, quels ont été les difficultés rencontrées?
ALI : Ecrire est une chose et pouvoir se faire éditer en est une autre. Beaucoup de jeunes écrivains ne franchissent jamais le pas qui sépare le manuscrit du livre faute d'une politique d'édition. Les maisons d'éditions préfèrent les auteurs déjà connus que de se risquer avec de nouvelles plumes. J'en ai fait les frais moi-même. Avant de prendre la décision d'éditer mon livre à compte d'auteur parce que d'autres avant moi l'ont fait et ça a marché pour eux. Je reste convaincu qu'une maison d'édition ne fait pas le succès d'un livre mais que le livre s'apprécie en fonction de son contenu.
LP : Pourquoi le titre « Insurrection » à votre recueil de Nouvelles?
ALI : Je n'aurais pas eu meilleur titre pour dépeindre la situation vécue par la Côte d'Ivoire ces dix dernières années que ce titre. L'esprit n'est pas de « choquer » par la violence qui pourrait se dégager du titre mais de restituer le contexte insurrectionnel qui a prévalu dans ce beau pays à un moment donné. Il a prévalu en Côte d'Ivoire et je le dis par devoir de mémoire, une instabilité qui a mis à mal la coexistence pacifique entre les Ivoiriens et les communautés étrangères vivant en terre ivoirienne. Il a prévalu à une époque où les ex-FDS (Forces de Défense et de sécurité) et une certaine jeunesse étaient assurés d'une impunité totale vis-à-vis d'actes de violation des droits humains. Fallait-il choisir « Fracture sociale » comme Titre, j'ai bien été tenté par cela avant d'opter pour « Insurrection».
LP : Laquelle des Nouvelles reflète un pan ou la vie de l'auteur que vous êtes ?
ALI : Généralement, l'écrivain communique sa vision du monde ou la réalité qu'il perçoit à travers son livre. Dans le cas de « Insurrection » je n'échappe pas à cette tradition qui part du regard critique de la corporation à laquelle j'appartiens, à la dénonciation des actes et des faits dont chacun de nous a pu être témoins, ces dernières années en Côte d'Ivoire, sans pouvoir rien y faire. Je crois que les journalistes ivoiriens méritent un meilleur traitement et je ne m'explique pas le fait que l'on fait difficulté à mettre les journalistes dans les meilleures conditions de travail. L'histoire d'Alfred dans «Plume et misère », c'est bien celle de tous ces journalistes qui vivent dans l'indigence et qui n'ont pas souvent conscience de leur sort et qui finissent parfois leur vie sans avoir rien réalisé. J'ai écris cette nouvelle en espérant qu'à la lecture, les choses changent.
LP : Et puis, pourquoi avoir choisi ce genre littéraire?
ALI : Il m'aurait été difficile de pouvoir résumer ce que nous avons vécu ces dix dernières années dans un roman. Les séquences des nouvelles se présentent mieux comme un tableau synoptique de quelques aspects de notre crise. Pour moi, ce livre est une sorte de reportage. Et c'est ma contribution à la recherche de la vérité et la paix en Côte d'Ivoire. C'est d'ailleurs pourquoi, je dédie l'œuvre aux victimes de la crise ivoirienne.
LP : Journaliste d'investigation, à quels moments sentez-vous l'inspiration pour écrire ?
ALI : A dire vrai, l'inspiration n'a ni heure ni jour. Je n'aurais jamais pu atteindre les performances auxquelles je suis parvenu dans le journalisme et, aujourd'hui avec le livre que je viens d'éditer si Le Patriote ne m'avait pas donné toute la latitude. J'y travaille sans contrainte, ni pression mais avec un résultat de rendement. Je crois que les rédactions devraient laisser parfois l'initiative aux Grands Reporters. Je dois mon statut actuel au contrat de confiance qui me lie au Directeur de publication et Gérant du Groupe Mayama Editions et production, Charles Sanga.
LP : Avez-vous un programme de promotion de l'oeuvre ?
ALI : Ce livre est très important pour moi, plus que toutes les belles enquêtes que j'ai écrites jusque-là. C'est d'ailleurs pour cela que je l'ai édité moi-même et dédié aux victimes de la crise ivoirienne. Après la dédicace que j'ai faite le jeudi 26 janvier dernier à Abidjan avec le soutien du Groupe Sifca, je vais présenter le livre courant février au Burkina Faso, puis au Mali en mars. Nous sommes interdépendants, et la paix doit être préservée à tout prix pour éviter les déchirures.
Jean Antoine Doudou
Le Patriote : Comment vous est-il venue l'idée d'écrire "Insurrection"?
Alexandre Lebel Ilboudo : J'ai toujours adoré écrire depuis mes années collèges. C'est dire que j'avais déjà des prédispositions littéraires avant même d'embrasser le métier de journaliste en 2000. Le contexte sociopolitique ivoirien de ces dernières années m'a bien inspiré et motivé à passer donc du rêve au livre qui est une réalité depuis le 16 janvier 2012.
LP : Quels sont les obstacles que peut rencontrer un écrivain à ses débuts ? Dans votre cas, quels ont été les difficultés rencontrées?
ALI : Ecrire est une chose et pouvoir se faire éditer en est une autre. Beaucoup de jeunes écrivains ne franchissent jamais le pas qui sépare le manuscrit du livre faute d'une politique d'édition. Les maisons d'éditions préfèrent les auteurs déjà connus que de se risquer avec de nouvelles plumes. J'en ai fait les frais moi-même. Avant de prendre la décision d'éditer mon livre à compte d'auteur parce que d'autres avant moi l'ont fait et ça a marché pour eux. Je reste convaincu qu'une maison d'édition ne fait pas le succès d'un livre mais que le livre s'apprécie en fonction de son contenu.
LP : Pourquoi le titre « Insurrection » à votre recueil de Nouvelles?
ALI : Je n'aurais pas eu meilleur titre pour dépeindre la situation vécue par la Côte d'Ivoire ces dix dernières années que ce titre. L'esprit n'est pas de « choquer » par la violence qui pourrait se dégager du titre mais de restituer le contexte insurrectionnel qui a prévalu dans ce beau pays à un moment donné. Il a prévalu en Côte d'Ivoire et je le dis par devoir de mémoire, une instabilité qui a mis à mal la coexistence pacifique entre les Ivoiriens et les communautés étrangères vivant en terre ivoirienne. Il a prévalu à une époque où les ex-FDS (Forces de Défense et de sécurité) et une certaine jeunesse étaient assurés d'une impunité totale vis-à-vis d'actes de violation des droits humains. Fallait-il choisir « Fracture sociale » comme Titre, j'ai bien été tenté par cela avant d'opter pour « Insurrection».
LP : Laquelle des Nouvelles reflète un pan ou la vie de l'auteur que vous êtes ?
ALI : Généralement, l'écrivain communique sa vision du monde ou la réalité qu'il perçoit à travers son livre. Dans le cas de « Insurrection » je n'échappe pas à cette tradition qui part du regard critique de la corporation à laquelle j'appartiens, à la dénonciation des actes et des faits dont chacun de nous a pu être témoins, ces dernières années en Côte d'Ivoire, sans pouvoir rien y faire. Je crois que les journalistes ivoiriens méritent un meilleur traitement et je ne m'explique pas le fait que l'on fait difficulté à mettre les journalistes dans les meilleures conditions de travail. L'histoire d'Alfred dans «Plume et misère », c'est bien celle de tous ces journalistes qui vivent dans l'indigence et qui n'ont pas souvent conscience de leur sort et qui finissent parfois leur vie sans avoir rien réalisé. J'ai écris cette nouvelle en espérant qu'à la lecture, les choses changent.
LP : Et puis, pourquoi avoir choisi ce genre littéraire?
ALI : Il m'aurait été difficile de pouvoir résumer ce que nous avons vécu ces dix dernières années dans un roman. Les séquences des nouvelles se présentent mieux comme un tableau synoptique de quelques aspects de notre crise. Pour moi, ce livre est une sorte de reportage. Et c'est ma contribution à la recherche de la vérité et la paix en Côte d'Ivoire. C'est d'ailleurs pourquoi, je dédie l'œuvre aux victimes de la crise ivoirienne.
LP : Journaliste d'investigation, à quels moments sentez-vous l'inspiration pour écrire ?
ALI : A dire vrai, l'inspiration n'a ni heure ni jour. Je n'aurais jamais pu atteindre les performances auxquelles je suis parvenu dans le journalisme et, aujourd'hui avec le livre que je viens d'éditer si Le Patriote ne m'avait pas donné toute la latitude. J'y travaille sans contrainte, ni pression mais avec un résultat de rendement. Je crois que les rédactions devraient laisser parfois l'initiative aux Grands Reporters. Je dois mon statut actuel au contrat de confiance qui me lie au Directeur de publication et Gérant du Groupe Mayama Editions et production, Charles Sanga.
LP : Avez-vous un programme de promotion de l'oeuvre ?
ALI : Ce livre est très important pour moi, plus que toutes les belles enquêtes que j'ai écrites jusque-là. C'est d'ailleurs pour cela que je l'ai édité moi-même et dédié aux victimes de la crise ivoirienne. Après la dédicace que j'ai faite le jeudi 26 janvier dernier à Abidjan avec le soutien du Groupe Sifca, je vais présenter le livre courant février au Burkina Faso, puis au Mali en mars. Nous sommes interdépendants, et la paix doit être préservée à tout prix pour éviter les déchirures.
Jean Antoine Doudou