Si, au vu des estimations de l’ONUSIDA, on note une baisse notable de la prévalence au sein de la population ivoirienne (de 4,7 % en 2005 à 3,4% en 2010), 19 000 nouvelles infections ont été détectées en 2011 dont 30 % provenant des rapports hétérosexuels occasionnels et près de la moitié chez les jeunes de 15 à 24 ans. Selon les mêmes estimations, en Côte d’Ivoire, la région du Moyen-Comoé est la zone la plus infectée du pays. Voici le dossier exclusif de ‘’Trait-d’Union’’.
Abengourou, capitale du Moyen-Comoé. Région située à l’Est de la Côte d’Ivoire et regroupant les départements d’Abengourou, d’Agnibilékrou et de Bettié, pour une superficie de 6 920 km² et une population estimée à 497 446 habitants. Nous sommes au quartier ‘’ Dioulakro-Ouest ’’, située au centre-ouest de la ville. Du carrefour de la SODECI au carrefour ‘’ Dunhill ‘’, longe une rue truffée de nids de poule et bordée cependant de nombreux maquis de part et d’autre. C’est la célèbre ‘’ rue princesse ‘’ d’Abengourou. Dans la journée, cet espace donne l’impression d’un endroit peu fréquentée. Et pourtant, une fois la nuit tombée et notamment les fins de semaine, de nombreux fêtards issus de toutes les couches socioprofessionnelles s’y retrouvent. Dans une ambiance bruyante entretenue par les sonorités en vogue. L’alcool y coule à flot. A l’évidence, le sexe aussi y circule sans tabou. Au demeurant, un véritable réseau animé par des professionnels du sexe a été identifié à cet endroit. Malheureusement, il est admis que de nombreuses contaminations au VIH/Sida se font par voie sexuelle.
Près d’un millier de professionnels du sexe dans la zone
Peu avant les années 90, des prostituées pour la plupart d’origine ghanéenne, étaient visibles sur de nombreux sites bien déterminés dans le département d’Abengourou. Mais à la suite de violents heurts survenus en Côte d’Ivoire entre ivoiriens et ghanéens après un match international de football, nombre de ces professionnelles du sexe ont dû regagner leur pays d’origine. Cependant, selon les données fournies par Dr Tanoh Méa Antoine le Conseiller régional VIH/Sida du Moyen-Comoé et responsable de la cellule technique d’appui aux initiatives locales (CTAIL), 994 professionnelles du sexe ont été de nouveau identifiées à Abengourou de 2009 à juin 2011. « Ce nombre n’est pas exhaustif. Ces professionnelles du sexe n’opèrent pas forcement à visage découvert et certaines d’entres elles se rendent directement aux domiciles de leurs clients à la demande de ces derniers. Nous avons donc pas la possibilité de les identifier toutes » a-t-il révélé. Toutefois, du constat fait de nos investigations dans le secteur, il ressort que la plupart de ces prostituées fréquentent la célèbre ‘’ rue princesse ‘’ d’Abengourou. Au demeurant, dans le secteur, elles ont des ‘’ collabos ‘’ qui les aident à établir des contacts avec d’éventuels clients. « Mon vieux, si tu veux ‘’t’enjailler’’, on peut arranger cela en un rien de temps. Ca, ce n’est pas un souci pour nous » nous a confié J.C, un jeune homme d’une vingtaine d’années que nous avons rencontré dans un célèbre maquis de cette rue princesse d’Abengourou. A l’en croire, ces accrocs du sexe n’ont pas de site précis où elles peuvent être localisées. « Elles sont fondues dans la population mais on peut les joindre facilement. Certaines mêmes ont leur photo dans les espaces hôteliers. Quand vous les repérez, vous discutez du prix avec elles selon votre choix » a indiqué notre informateur. Dans ses indiscrétions J.C. a révélé qu’au nombre de ces prostituées, on compte des femmes mariées « Celles-là ne sont pas disponibles à plein temps. Certaines viennent d’Abidjan et d’autres villes et arrivent à Abengourou soit à la fin du mois, soit à la faveur des grandes cérémonies. Après avoir honoré leur contrat avec leurs clients, elles empochent leur argent et regagnent tranquillement leur foyer et attendent une autre occasion. » a-t-il confié. Selon une source proche d’un ONG de lutte contre le Sida à Abengourou, les professionnels du sexe les plus chers, sont les hommes. « A Abengourou, l’homosexualité n’est pas très développé et ceux qui opèrent dans le secteur vendent chers leurs services. C’est le cas de ceux qui viennent d’Abidjan pour trouver des partenaires ici » a confié notre source. L’ennui, c’est que selon les statistiques fournies par les structures contre le VIH/Sida dans le Moyen Comoé, au sein de cette population des professionnels du sexe qui ont visité des centres de soin, la prévalence audit virus est de 27 %. Autant dire que les risques de contamination et de propagation du vih/sida par le biais de ce réseau sont grands dans la zone.
Plus de dix mille personnes infectées à Abengourou
Des études menées par l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) en 2006 et FHI (Family Health international) entre 2007 et 2009, il ressort que 48 % des garçons et 47 % des filles sont sexuellement actifs en Côte d’Ivoire. On note également de ces études que 16 % des jeunes garçons et 17 % des jeunes filles ont déjà entretenu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans. La région du Moyen-Comoé n’échappe pas à ces statistiques. Dans la zone, la prévalence était de 5,8 % en 2005 au moment où la moyenne nationale était à 4,7 %. A la faveur de la célébration de la 24ème journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida à Abengourou, Dr Tanoh Méa Antoine le conseiller régional VIH/Sida du Moyen-Comoé a soutenu que depuis dix (10) ans, ladite région reste de loin la région la plus touchée en Côte d’Ivoire avec 10 644 personnes vivant avec le virus du VIH. Au nombre de ces personnes infectées environ 5 000 dont près de 400 enfants sont sous ARV (antirétroviraux). Comme autre indicateur, on note en 2010 que sur les 15 150 femmes enceintes qui ont été testées dans les centres médicaux cette année, 558 ont été testées positives. Au niveau des orphelins et enfants vulnérables (OEV) 2924 ont été identifiés et 939 pris en charge. Si la présence des professionnelles du sexe indiquée plus haut a favorisé la propagation de la maladie, plusieurs autres facteurs ont fait le lit de cette pandémie dans le Moyen-Comoé. De fait, la situation de crise sociopolitique qui a intensifié la pauvreté au sein de la population ces dernières années a également freiné les activités des ONG de lutte qui ont du suspendre leurs activités. A en croire M. Ettien Jean-Claude, président de ‘’ Vision Nouvelle ‘’, une ONG qui lutte pour la préservation des droits des enfants, 117 cas d’abus sexuels non protégés dont 12 cas de viols d’enfants ont été enregistrés dans le moyen-Comoé dans le courant de l’année 2011. En somme, des facteurs divers, en plus de l’intense activité des professionnelles du sexe, ont favorisé la propagation du VIH/Sida à Abengourou. Toute situation qui a mis en branle une kyrielle d’ONG de lutte contre le fléau.
Plus de 50 millions de FCfa investis en 2010 pour lutter contre le fléau
Dans la région du Moyen-Comoé, une vaste campagne de lutte contre le VIH/sida a été engagée depuis quelques années par les plusieurs structures mises en place. Dans ladite région, on compte à ce jour 33 ONG et associations de lutte contre le SIDA organisées en collectif des ONG, plate forme des OEV et réseau des soins palliatifs. Au niveau sanitaire, la région dispose de 3 districts sanitaires (Abengourou, Agnibilékrou et Bettié) avec deux (2) centres de dépistages volontaires (CDV) autonomes, quarante-huit (48) centres de dépistage volontaires intégrés, quarante-huit (48) sites de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) et vingt-cinq (25) sites de dispensation des antirétroviraux (ARV). Depuis le 29 Mai 2008, la cellule technique d’appui aux initiatives locales (CTAIL) en matière de lutte contre le VIH/Sida a été installée par Madame Christine Adjobi anciennement Ministre de la Lutte contre le SIDA. Le comité régional de lutte contre le sida (CRLS) est donc fonctionnel depuis mai 2008 par ARRETE n° 22/ PA-SG-AG Portant création, organisation et fonctionnement du CRLS. Des comités villageois de lutte ont été installés dans plusieurs dizaines de bourgs même s’ils ne sont pas tous opérationnels. En termes de sensibilisation, 28 626 personnes ont été touchées en 2010 lors des séances de sensibilisation de proximité sur l’abstinence et/ou la fidélité. 300 planteurs ont été touchés dans les champs écoles-paysans initié par FHI, 20 261 personnes ont été touchées lors des campagnes de dépistages volontaires (CDV) mobiles de PEPFAR/ANADER. 600 jeunes filles déscolarisées et non scolarisées ont été touchées sur l’abstinence, la fidélité, le port correct du préservatif et la communication dans le couple par le programme SUPER GO. 118 875 préservatifs ont été distribués toujours dans le courant de l’année 2010 avec 11,3% de préservatifs féminins. Au niveau des financements, les fonds publics ont alloué en 2010 la somme de 340 000 de FCFA pour la lutte contre le fléau quand les fonds privés s’élevaient à la somme de 3 351 465 FCFA. Au niveau des partenaires au développement, les fonds alloués à la région en 2010 s’élèvent à 48 163 465 de FCFA. Soit un total de 51 854 930 de FCFA exécutés en croire les données fournies par le comité régional de lutte contre le Sida dans le Moyen-Comoé. Toute situation qui a entrainé une baisse du taux de prévalence dans la région. De fait, les proportions observées au niveau des centres de dépistages volontaires (CDV) et de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) donnent désormais le chiffre de 3,6 %. Si le taux d’infection dans les départements d’Abengourou, d’Agnibilékrou et de Bettié connait une baisse sensible, beaucoup d’efforts, de l’avis du conseiller régional, restent toutefois à faire dans la région. Malheureusement, en 2011, la crise post-électorale eu de graves répercutions sur les activités de lutte contre le Sida dans le Moyen-Comoé. Les structures en place ont eu en effet des difficultés à mener les activités de sensibilisation de proximité et les visites à domicile (VAD). Par ailleurs, l’insuffisance de matériel pour la sensibilisation (préservatifs, phallus, zoé…….) a été noté. Pis au mois d’avril dernier les locaux de la CTAIL ont été cambriolés. Pour l’occasion, tout le matériel informatique et autres équipements ont été emportés. En attendant une meilleure lisibilité de la situation sociopolitique, les partenaires ont suspendu leurs financements ou réduit le volume de leurs activités. Pour autant, les autorités et autres responsables locaux ne désespèrent pas. En tout cas, ils entendent mobiliser toutes les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du projet dénommée ‘’Ville et rue sans Sida ‘’. Pour ce faire, ils entendent entre autres, rendre opérationnel les organes de coordination de la lutte et renforcer les capacités des leaders d’opinion et des structures de lutte contre le Sida dans la région.
Joseph Kissy à Abengourou
Abengourou, capitale du Moyen-Comoé. Région située à l’Est de la Côte d’Ivoire et regroupant les départements d’Abengourou, d’Agnibilékrou et de Bettié, pour une superficie de 6 920 km² et une population estimée à 497 446 habitants. Nous sommes au quartier ‘’ Dioulakro-Ouest ’’, située au centre-ouest de la ville. Du carrefour de la SODECI au carrefour ‘’ Dunhill ‘’, longe une rue truffée de nids de poule et bordée cependant de nombreux maquis de part et d’autre. C’est la célèbre ‘’ rue princesse ‘’ d’Abengourou. Dans la journée, cet espace donne l’impression d’un endroit peu fréquentée. Et pourtant, une fois la nuit tombée et notamment les fins de semaine, de nombreux fêtards issus de toutes les couches socioprofessionnelles s’y retrouvent. Dans une ambiance bruyante entretenue par les sonorités en vogue. L’alcool y coule à flot. A l’évidence, le sexe aussi y circule sans tabou. Au demeurant, un véritable réseau animé par des professionnels du sexe a été identifié à cet endroit. Malheureusement, il est admis que de nombreuses contaminations au VIH/Sida se font par voie sexuelle.
Près d’un millier de professionnels du sexe dans la zone
Peu avant les années 90, des prostituées pour la plupart d’origine ghanéenne, étaient visibles sur de nombreux sites bien déterminés dans le département d’Abengourou. Mais à la suite de violents heurts survenus en Côte d’Ivoire entre ivoiriens et ghanéens après un match international de football, nombre de ces professionnelles du sexe ont dû regagner leur pays d’origine. Cependant, selon les données fournies par Dr Tanoh Méa Antoine le Conseiller régional VIH/Sida du Moyen-Comoé et responsable de la cellule technique d’appui aux initiatives locales (CTAIL), 994 professionnelles du sexe ont été de nouveau identifiées à Abengourou de 2009 à juin 2011. « Ce nombre n’est pas exhaustif. Ces professionnelles du sexe n’opèrent pas forcement à visage découvert et certaines d’entres elles se rendent directement aux domiciles de leurs clients à la demande de ces derniers. Nous avons donc pas la possibilité de les identifier toutes » a-t-il révélé. Toutefois, du constat fait de nos investigations dans le secteur, il ressort que la plupart de ces prostituées fréquentent la célèbre ‘’ rue princesse ‘’ d’Abengourou. Au demeurant, dans le secteur, elles ont des ‘’ collabos ‘’ qui les aident à établir des contacts avec d’éventuels clients. « Mon vieux, si tu veux ‘’t’enjailler’’, on peut arranger cela en un rien de temps. Ca, ce n’est pas un souci pour nous » nous a confié J.C, un jeune homme d’une vingtaine d’années que nous avons rencontré dans un célèbre maquis de cette rue princesse d’Abengourou. A l’en croire, ces accrocs du sexe n’ont pas de site précis où elles peuvent être localisées. « Elles sont fondues dans la population mais on peut les joindre facilement. Certaines mêmes ont leur photo dans les espaces hôteliers. Quand vous les repérez, vous discutez du prix avec elles selon votre choix » a indiqué notre informateur. Dans ses indiscrétions J.C. a révélé qu’au nombre de ces prostituées, on compte des femmes mariées « Celles-là ne sont pas disponibles à plein temps. Certaines viennent d’Abidjan et d’autres villes et arrivent à Abengourou soit à la fin du mois, soit à la faveur des grandes cérémonies. Après avoir honoré leur contrat avec leurs clients, elles empochent leur argent et regagnent tranquillement leur foyer et attendent une autre occasion. » a-t-il confié. Selon une source proche d’un ONG de lutte contre le Sida à Abengourou, les professionnels du sexe les plus chers, sont les hommes. « A Abengourou, l’homosexualité n’est pas très développé et ceux qui opèrent dans le secteur vendent chers leurs services. C’est le cas de ceux qui viennent d’Abidjan pour trouver des partenaires ici » a confié notre source. L’ennui, c’est que selon les statistiques fournies par les structures contre le VIH/Sida dans le Moyen Comoé, au sein de cette population des professionnels du sexe qui ont visité des centres de soin, la prévalence audit virus est de 27 %. Autant dire que les risques de contamination et de propagation du vih/sida par le biais de ce réseau sont grands dans la zone.
Plus de dix mille personnes infectées à Abengourou
Des études menées par l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) en 2006 et FHI (Family Health international) entre 2007 et 2009, il ressort que 48 % des garçons et 47 % des filles sont sexuellement actifs en Côte d’Ivoire. On note également de ces études que 16 % des jeunes garçons et 17 % des jeunes filles ont déjà entretenu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans. La région du Moyen-Comoé n’échappe pas à ces statistiques. Dans la zone, la prévalence était de 5,8 % en 2005 au moment où la moyenne nationale était à 4,7 %. A la faveur de la célébration de la 24ème journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida à Abengourou, Dr Tanoh Méa Antoine le conseiller régional VIH/Sida du Moyen-Comoé a soutenu que depuis dix (10) ans, ladite région reste de loin la région la plus touchée en Côte d’Ivoire avec 10 644 personnes vivant avec le virus du VIH. Au nombre de ces personnes infectées environ 5 000 dont près de 400 enfants sont sous ARV (antirétroviraux). Comme autre indicateur, on note en 2010 que sur les 15 150 femmes enceintes qui ont été testées dans les centres médicaux cette année, 558 ont été testées positives. Au niveau des orphelins et enfants vulnérables (OEV) 2924 ont été identifiés et 939 pris en charge. Si la présence des professionnelles du sexe indiquée plus haut a favorisé la propagation de la maladie, plusieurs autres facteurs ont fait le lit de cette pandémie dans le Moyen-Comoé. De fait, la situation de crise sociopolitique qui a intensifié la pauvreté au sein de la population ces dernières années a également freiné les activités des ONG de lutte qui ont du suspendre leurs activités. A en croire M. Ettien Jean-Claude, président de ‘’ Vision Nouvelle ‘’, une ONG qui lutte pour la préservation des droits des enfants, 117 cas d’abus sexuels non protégés dont 12 cas de viols d’enfants ont été enregistrés dans le moyen-Comoé dans le courant de l’année 2011. En somme, des facteurs divers, en plus de l’intense activité des professionnelles du sexe, ont favorisé la propagation du VIH/Sida à Abengourou. Toute situation qui a mis en branle une kyrielle d’ONG de lutte contre le fléau.
Plus de 50 millions de FCfa investis en 2010 pour lutter contre le fléau
Dans la région du Moyen-Comoé, une vaste campagne de lutte contre le VIH/sida a été engagée depuis quelques années par les plusieurs structures mises en place. Dans ladite région, on compte à ce jour 33 ONG et associations de lutte contre le SIDA organisées en collectif des ONG, plate forme des OEV et réseau des soins palliatifs. Au niveau sanitaire, la région dispose de 3 districts sanitaires (Abengourou, Agnibilékrou et Bettié) avec deux (2) centres de dépistages volontaires (CDV) autonomes, quarante-huit (48) centres de dépistage volontaires intégrés, quarante-huit (48) sites de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) et vingt-cinq (25) sites de dispensation des antirétroviraux (ARV). Depuis le 29 Mai 2008, la cellule technique d’appui aux initiatives locales (CTAIL) en matière de lutte contre le VIH/Sida a été installée par Madame Christine Adjobi anciennement Ministre de la Lutte contre le SIDA. Le comité régional de lutte contre le sida (CRLS) est donc fonctionnel depuis mai 2008 par ARRETE n° 22/ PA-SG-AG Portant création, organisation et fonctionnement du CRLS. Des comités villageois de lutte ont été installés dans plusieurs dizaines de bourgs même s’ils ne sont pas tous opérationnels. En termes de sensibilisation, 28 626 personnes ont été touchées en 2010 lors des séances de sensibilisation de proximité sur l’abstinence et/ou la fidélité. 300 planteurs ont été touchés dans les champs écoles-paysans initié par FHI, 20 261 personnes ont été touchées lors des campagnes de dépistages volontaires (CDV) mobiles de PEPFAR/ANADER. 600 jeunes filles déscolarisées et non scolarisées ont été touchées sur l’abstinence, la fidélité, le port correct du préservatif et la communication dans le couple par le programme SUPER GO. 118 875 préservatifs ont été distribués toujours dans le courant de l’année 2010 avec 11,3% de préservatifs féminins. Au niveau des financements, les fonds publics ont alloué en 2010 la somme de 340 000 de FCFA pour la lutte contre le fléau quand les fonds privés s’élevaient à la somme de 3 351 465 FCFA. Au niveau des partenaires au développement, les fonds alloués à la région en 2010 s’élèvent à 48 163 465 de FCFA. Soit un total de 51 854 930 de FCFA exécutés en croire les données fournies par le comité régional de lutte contre le Sida dans le Moyen-Comoé. Toute situation qui a entrainé une baisse du taux de prévalence dans la région. De fait, les proportions observées au niveau des centres de dépistages volontaires (CDV) et de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) donnent désormais le chiffre de 3,6 %. Si le taux d’infection dans les départements d’Abengourou, d’Agnibilékrou et de Bettié connait une baisse sensible, beaucoup d’efforts, de l’avis du conseiller régional, restent toutefois à faire dans la région. Malheureusement, en 2011, la crise post-électorale eu de graves répercutions sur les activités de lutte contre le Sida dans le Moyen-Comoé. Les structures en place ont eu en effet des difficultés à mener les activités de sensibilisation de proximité et les visites à domicile (VAD). Par ailleurs, l’insuffisance de matériel pour la sensibilisation (préservatifs, phallus, zoé…….) a été noté. Pis au mois d’avril dernier les locaux de la CTAIL ont été cambriolés. Pour l’occasion, tout le matériel informatique et autres équipements ont été emportés. En attendant une meilleure lisibilité de la situation sociopolitique, les partenaires ont suspendu leurs financements ou réduit le volume de leurs activités. Pour autant, les autorités et autres responsables locaux ne désespèrent pas. En tout cas, ils entendent mobiliser toutes les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du projet dénommée ‘’Ville et rue sans Sida ‘’. Pour ce faire, ils entendent entre autres, rendre opérationnel les organes de coordination de la lutte et renforcer les capacités des leaders d’opinion et des structures de lutte contre le Sida dans la région.
Joseph Kissy à Abengourou