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Editorial Publié le lundi 6 février 2012 | Le Mandat

L’Editorial de Ulrich Mouahet/La critique politique et l’art de la gouvernance

© Le Mandat Par DR
Coopération : le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade répond à l`invitation de son homologue ivoirien
Photo d`archives: la famille Wade
La critique est aisée mais l’art difficile. Ce propos lâché en 1732 par l’auteur dramatique français Philippe Néricault s’applique bien au comportement de l’actuel président du Sénégal, Abdoulaye Wade. Son zèle de démocrate donneur de leçons s’est brusquement noyé dans le chagrin que suscitent la fin de son règne, l’abandon du pouvoir au profit d’un autre. Les signes de son divorce d’avec le peuple sénégalais sont de plus en plus visibles, mais lui refuse de le reconnaître et s’accroche désespérément au pouvoir par des manipulations de la Constitution. Au point où le président choyer hier par la communauté internationale se voit tirer les oreilles de part et d’autre. Son obstination à se maintenir au pouvoir, à 86 ans, a fini par retourner ses soutiens contre lui et, comme Laurent Gbagbo, il se surprend à dénoncer des ingérences de puissances occidentales dans la politique intérieure de son pays. Pourtant, il s’était élevé contre le refus de l’ex-chef de l’Etat ivoirien de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, proclamé vainqueur de la présidentielle de novembre 2010 par la Commission électorale indépendante (Cei) et a été le premier président africain à demander au Colonel Kadhafi de quitter le pouvoir parce qu’il aurait perdu toute légitimité. Pour joindre l’acte à la parole, il n’a pas hésité à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) , maître d’œuvre de la révolution. A propos de légitimité, Me Wade, l’avocat, ne s’était pas appuyé sur un texte de loi pour sanctionner Mouammar Kadhafi mais sur l’action de révolte populaire menée par le peuple pour mettre fin à la dictature de l’autoproclamé guide de la Jamahiriya libyenne. Or, si l’action menée par le peuple sénégalais n’a pas encore atteint l’ampleur de la révolution du CNT, en terme de violence ou de mort, elle ne demeure pas moins similaire dans le fond. La manifestation du refus de la dictature d’un chef usé par l’âge et le pouvoir mais qui se croit irremplaçable, inamovible. Des groupes sociaux ne cessent de se mettre en évidence avec, chaque fois, ds pertes en vies humaines. Mais, Wade ne les voit pas ou trouve le nombre de morts insuffisant pour motiver son départ du pouvoir. En fait, les expériences d’hier doivent servir à éviter les erreurs et les fautes de demain. Mais, ce n’est pas l’opinion d’Abdoulaye Wade qui ne sait que faire des expériences des autres. Il veut construire sa propre histoire, avec tous les risques que cela comporte. Les critiques, c’est pour et contre les autres. Certainement qu’il est lié par le sort réservé aux hommes politiques admirablement traduit par ce proverbe italien : « On entre en politique avec un bel avenir devant soi et on en sort avec un terrible passé ».
Ulrich Mouahet
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