Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny, était face à la presse hier au Golf Hôtel. Il a présenté sa méthodologie et son programme.
Le grand oral tant attendu par les Ivoiriens aura lieu. Ce forum qualifié de ‘’tribunal de la repentance’’ par Charles Konan Banny, devrait se tenir avant la fin de l’année. Pour Charles Konan Banny, cette étape à la fois délicate et décisive du processus de réconciliation mérite une bonne préparation. Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), a déroulé tout un programme d’actions devant les responsables d’organes de presse qu’il a rencontrés, hier, au Golf Hôtel. Il annonce pour la fin de ce mois le lancement de la cérémonie de prière et de purification à laquelle il tient beaucoup. L’ex-Premier ministre estime que la terre de Côte d’Ivoire a été trop souillée pendant la crise. Il annonce également des consultations nationales. Ce sont des échanges avec des corps ou corporations qui ont joué un rôle dans la crise et dont la contribution est indispensable à la réconciliation. Cette rencontre avec les dirigeants de médias en est un exemple. Mais c’est à partir du mois de mars que ces consultations débutent véritablement. Les agents des forces de l’ordre et les acteurs de la justice seront les premiers interlocuteurs de Konan Banny et son équipe. Parallèlement, l’installation des commissions locales de réconciliation sera finalisée. 36 commissions sont prévues dont 6 à Abidjan, 30 dans les chefs-lieux de régions. Les missions et la typologie des animateurs de ces commissions sont déjà connues. Ils seront désignés les jours à venir. Le président de la Cdvr souhaite une communication permanente et interactive aussi bien entre ces commissions locales, qu’entre elles et la commission centrale. Un appui financier est attendu de la Banque africaine de développement (Bad) pour la mise en place des moyens de cette interaction. Avant les débats publics, la Cdvr compte mener sa propre enquête. Elle entendra auteurs et victimes pour se prémunir des faits. Outre ces activités ponctuelles, d’autres qui ont cours depuis l’installation de la commission, vont se poursuivre. La commission poursuivra ses rencontres avec les populations. Elle continuera aussi de recevoir des personnalités qui viennent la soutenir. Pour Charles Konan Banny, ces visites ont leur utilité, contrairement à ce que pensent bien d’Ivoiriens. Le président de la Cdvr s’entretient régulièrement avec des dirigeants de l’ex-régime en détention : « nous leur demandons d’adhérer au processus de réconciliation.» Ces échanges téléphoniques ou physiques vont aussi se poursuivre. Pareil pour les voyages à l’extérieur du pays. Des délégations iront à la rencontre des exilés politiques pour leur demander de rentrer au pays. « On ne doit pas avoir peur de la justice de son pays, même si on doit la respecter », conseille l’ex-gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Lors des échanges avec les invités du jour, Konan Banny a été interrogé sur son silence devant les conflits récents telle la révolte contre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui s’est muée dimanche dernier en un affrontement intercommunautaire à Arrah. En réponse, il a rappelé que la mission confiée à sa structure est précise et différente, et qu’il n’entend pas se substituer aux autorités administratives et politiques. Quelle est le budget de la Cdvr et d’où viendront les financements ? Comme d’habitude, l’ex-Premier ministre est apparu agacé par cette question. « Ce n’est pas le plus important. La réconciliation coûte cher et les moyens viendront de la Nation ivoirienne », a-t-il répliqué.
Cette rencontre a été organisée de concert avec le Conseil national de la presse (Cnp). Son secrétaire général a appelé les médias à ne pas mettre de pression sur la Cdvr, mais à l’aider à consolider la réconciliation. Puis Me René Bourgoin d’énumérer une série de mots ou d’expressions qui sont à ses yeux contraires à l’apaisement et à l’éthique journalistique. Il a cité l’usage répétitif du seul prénom ‘’Dramane’’ pour désigner le chef de l’Etat. Le vice-président de la Cdvr, cheick Boikary Fofana, le commissaire central Aboulaye Koné et le président de la Haute autorité de la communication audio-visuelle (Haca), Ibrahim Sy Savané ont invité la presse à prendre conscience du rôle qu’elle peut jouer dans le succès ou l’échec du processus de réconciliation.
Cissé Sindou
Le grand oral tant attendu par les Ivoiriens aura lieu. Ce forum qualifié de ‘’tribunal de la repentance’’ par Charles Konan Banny, devrait se tenir avant la fin de l’année. Pour Charles Konan Banny, cette étape à la fois délicate et décisive du processus de réconciliation mérite une bonne préparation. Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), a déroulé tout un programme d’actions devant les responsables d’organes de presse qu’il a rencontrés, hier, au Golf Hôtel. Il annonce pour la fin de ce mois le lancement de la cérémonie de prière et de purification à laquelle il tient beaucoup. L’ex-Premier ministre estime que la terre de Côte d’Ivoire a été trop souillée pendant la crise. Il annonce également des consultations nationales. Ce sont des échanges avec des corps ou corporations qui ont joué un rôle dans la crise et dont la contribution est indispensable à la réconciliation. Cette rencontre avec les dirigeants de médias en est un exemple. Mais c’est à partir du mois de mars que ces consultations débutent véritablement. Les agents des forces de l’ordre et les acteurs de la justice seront les premiers interlocuteurs de Konan Banny et son équipe. Parallèlement, l’installation des commissions locales de réconciliation sera finalisée. 36 commissions sont prévues dont 6 à Abidjan, 30 dans les chefs-lieux de régions. Les missions et la typologie des animateurs de ces commissions sont déjà connues. Ils seront désignés les jours à venir. Le président de la Cdvr souhaite une communication permanente et interactive aussi bien entre ces commissions locales, qu’entre elles et la commission centrale. Un appui financier est attendu de la Banque africaine de développement (Bad) pour la mise en place des moyens de cette interaction. Avant les débats publics, la Cdvr compte mener sa propre enquête. Elle entendra auteurs et victimes pour se prémunir des faits. Outre ces activités ponctuelles, d’autres qui ont cours depuis l’installation de la commission, vont se poursuivre. La commission poursuivra ses rencontres avec les populations. Elle continuera aussi de recevoir des personnalités qui viennent la soutenir. Pour Charles Konan Banny, ces visites ont leur utilité, contrairement à ce que pensent bien d’Ivoiriens. Le président de la Cdvr s’entretient régulièrement avec des dirigeants de l’ex-régime en détention : « nous leur demandons d’adhérer au processus de réconciliation.» Ces échanges téléphoniques ou physiques vont aussi se poursuivre. Pareil pour les voyages à l’extérieur du pays. Des délégations iront à la rencontre des exilés politiques pour leur demander de rentrer au pays. « On ne doit pas avoir peur de la justice de son pays, même si on doit la respecter », conseille l’ex-gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Lors des échanges avec les invités du jour, Konan Banny a été interrogé sur son silence devant les conflits récents telle la révolte contre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui s’est muée dimanche dernier en un affrontement intercommunautaire à Arrah. En réponse, il a rappelé que la mission confiée à sa structure est précise et différente, et qu’il n’entend pas se substituer aux autorités administratives et politiques. Quelle est le budget de la Cdvr et d’où viendront les financements ? Comme d’habitude, l’ex-Premier ministre est apparu agacé par cette question. « Ce n’est pas le plus important. La réconciliation coûte cher et les moyens viendront de la Nation ivoirienne », a-t-il répliqué.
Cette rencontre a été organisée de concert avec le Conseil national de la presse (Cnp). Son secrétaire général a appelé les médias à ne pas mettre de pression sur la Cdvr, mais à l’aider à consolider la réconciliation. Puis Me René Bourgoin d’énumérer une série de mots ou d’expressions qui sont à ses yeux contraires à l’apaisement et à l’éthique journalistique. Il a cité l’usage répétitif du seul prénom ‘’Dramane’’ pour désigner le chef de l’Etat. Le vice-président de la Cdvr, cheick Boikary Fofana, le commissaire central Aboulaye Koné et le président de la Haute autorité de la communication audio-visuelle (Haca), Ibrahim Sy Savané ont invité la presse à prendre conscience du rôle qu’elle peut jouer dans le succès ou l’échec du processus de réconciliation.
Cissé Sindou