Le ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, Yoman N’dri Thérèse, a animé hier à son cabinet sis au 16è étage de la Tour C, une conférence de presse sur la mise en œuvre de la gratuité ciblée après l’arrêt de la gratuité généralisée. En effet, au sortir de la crise postélectorale, le gouvernement avait décidé d’offrir aux Ivoiriens et aux personnes vivant en Côte d’Ivoire la gratuité totale des soins. Après dix mois d’application, des évaluations ont été faites qui ont montré que cette mesure a été bénéfique pour tous. Toutefois , l’on a constaté des cas d’indiscipline de certains malades qui passaient dans les différents centres de santé pour constituer leur stock de médicaments qu’ils revendaient par la suite. Il fallait donc faire quelque chose pour remédier à cet état de fait. De nouvelles mesures ont donc été prises qui remplacent la mesure généralisée de la gratuité des soins dans tous les établissements sanitaires publics de Côte d’Ivoire. L’annonce officielle de la fin de cette mesure a été faite par Yoman N’dri Thérèse, ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida. ‘’J’annonce donc solennellement, au nom du gouvernement, la fin de la mesure de cette gratuité généralisée à compter de ce jour, jeudi 16 février 2012’’, a-t-elle indiqué. Par la même occasion, elle a annoncé la mise en œuvre d’une nouvelle mesure de gratuité, celle- là ciblée ou sélective qui entre en vigueur le 20 février prochain. Cette nouvelle mesure de gratuité concerne les femmes enceintes non assurées et les démunies ainsi que les enfants de 0 à 5 ans. Elle couvrira la période du mandat du président Alassane Ouattara. Les femmes enceintes pourront bénéficier de la gratuité des consultations prénatales et des examens complémentaires. L’accouchement normal ou par césarienne est gratuit. Elles bénéficieront également d’une prise en charge en cas de complications liées à l’accouchement. A la question de savoir comment reconnaitre qu’une femme est démunie. Madame la ministre a indiqué que les femmes enceintes qui arriveront dans un centre de santé public seront interrogées et les informations recueillies seront consignées dans un dossier. Ceci permettra non seulement de fidéliser les patientes mais également cela favorisera un meilleur suivi de celles –ci. Pour les enfants, il s’agit de la gratuité de la prise en charge des maladies les plus fréquentes, que ce soit au plan médical qu’au plan chirurgical. Quant à la population générale, la gratuité concerne les 48 premières heures des urgences médico-chirurgicales et du traitement du paludisme après confirmation du diagnostic. Par ailleurs, elle pourra bénéficier d’un abattement de 30% sur le coût de tous les actes supérieurs à 1000F. En d’autres termes, le malade adulte aura à payer 70% du coût des prestations. Abordant la question des circuits, elle a précisé qu’il en existe deux types. Un circuit interne du malade avec un reçu pour toutes les prestations et un circuit externe concernant le respect de la pyramide sanitaire. Le malade doit se rentre d’abord dans un centre de santé le plus proche. L’évacuation de celui-ci vers les hôpitaux généraux, les centres hospitaliers régionaux et les centres hospitaliers universitaires se fera selon les normes en vigueur à travers une fiche d’évacuation. Cela permettra d’éviter les engorgements du niveau tertiaire et d’obtenir des résultats satisfaisants. A la fin de la conférence, le Pr Yoman N’dri Thérése a invité la population à avoir un comportement citoyen vis-à-vis du personnel de santé et à respecter les dispositions arrêtées pour qu’elle puisse en bénéficier. Il faut préciser que la gratuité pour la population générale va s’arrêter quand l’on mettra en œuvre la couverture maladie universelle qui pourrait intervenir à la fin de l’année.
Affia Marie
Affia Marie