Comment la bombe a été désamorcée
. L`Apc réconcilie les ex-protagonistes
Le sang a été versé à Arrah, localité située à 200 kilomètres d`Abidjan. Des affrontements entre population et Frci ont fait des morts. Si l`on a assisté ces derniers jours à une certaine accalmie, on craignait, toutefois, la reprise des hostilités. Mais le rapprochement entre les différentes communautés a désamorcé la bombe.
Magasins détruits et pillés, habitations pillées ou incendiés. Rues presque désertes. Quelques barrages encore perceptibles. C`est le triste visage que présentait la localité d`Arrah, ce vendredi 17 février 2012. Les communautés agni et malinké se regardaient avec hostilité ou se dévisageaient avec méfiance. «Les jeunes agni ont peur d`aller au quartier dioula (Malinké : Ndlr) », aveu d`un habitant de la ville qui traduisait toute la tension qui jusque-là était encore vive à Arrah, suite aux récents affrontements entre les populations autochtones et les Forces républicaines de Côte d`Ivoire, puis entre communautés agni et malinké. C`est pour apporter sa pierre à l`apaisement que l`Alliance pour le changement (Apc), dirigée par Soro Alphonse, conseiller du Premier ministre, s`y est rendue ce vendredi 17 février. Une action salutaire qui a porté des fruits. En effet, grâce à une médiation très active entreprise dans cette ville par l`Apc, ce jour-là à Arrah, les différentes communautés ont pris l`engagement de revire ensemble. La première étape de cette action de réconciliation a été la séance d`échanges entre la délégation de l`Apc et les jeunes agni. « Nous avons entendu beaucoup de choses. Tout le monde vous a donné tort. Alors, nous sommes venus vous écouter et porter votre message », a introduit Soro Alphonse, s`adressant ainsi à ces jeunes. Le président de la jeunesse communale Venance a expliqué que les jeunes agni s`en sont pris aux Frci dont ils ont demandé le départ d`Arrah pour la simple raison qu`ils ne pouvaient supporter les dérives de ces hommes en tenue. « Les Frci passaient leur temps à brimer les populations. Elles nous rackettaient, elles agressaient presque tout le monde ici. Et comme trop c`était trop, nous sommes allés exiger leur départ. C`est vrai que nous n`y avons pas mis la manière et nous nous excusons pour ce fait. Nous demandons donc leur départ ou qu`on les remplace par d`autres éléments », ont fait savoir les jeunes agni. En réponse à ces propos, Soro Alphonse a indiqué la nécessité pour toutes les communautés de s`entendre. «Vous n`avez pas d`autres choix que de vivre ensemble ainsi que le prône le chef de l’État. Le processus de faire partir les Frci est déjà enclenché. Soyez patients. Car, cela est du ressort de l`Autorité. Respectez l`Autorité et c`est à ce prix qu`une suite sera donnée à votre revendication. Quand on vit ensemble comme vous le faite avec vos frères malinké depuis 1944, il y a des palabres. Mais il faut savoir régler ces palabres», leur a fait savoir Alphonse Soro.
La deuxième étape a eu lieu à la grande mosquée d`Arrah avec la communauté malinké. Celle-ci a laissé entendre à la délégation de l`Apc qu`elle a subi la furia des jeunes agni qui l`ont prise pour cible dans leur démêlée avec les Frci. «Beaucoup de nos magasins ont été détruits et pillés, nous avons enregistré des blessés. Alors, nous avons réagi», ont expliqué les Malinké. Après avoir demandé pardon pour tout ce qui est arrivé, Soro Alphonse a reproché aux Malinké leur réaction disproportionnée et les a invités à pardonner les faits et gestes de leurs frères agni, tout en leur promettant que tout sera mis en œuvre pour réparer tous les préjudices subis. L`ultime étape, d`ailleurs la plus importante, a été la rencontre entre les jeunes agni et les jeunes malinké, en présence des responsables des Frci et ceux sous la houlette de la délégation de l`Apc. Les échanges ont permis de désamorcer la bombe de cette crise. Soro Alphonse a obtenu des différentes parties le fait de donner une nouvelle image de leur localité, la libre circulation des habitants qui peuvent désormais fréquenter tous les quartiers sans risque de représailles, l`engagement de vivre ensemble, le respect de l`Autorité. «Si on refuse d`écouter les jeunes, si on refuse de leur donner la parole, on se trompe. Nous vous avons écoutés et nous transmettrons vos différents messages», a conclu Alphonse Soro. Il faut noter que lors de cette médiation, la délégation de l`Apc a rendu les civilités au roi d`Arrah. Rappelons que des affrontements entre des jeunes agni et la section des Frci d`Arrah qui a viré à un affrontement entre jeunes agni et malinké a fait plusieurs blessés et des morts. A l`origine, les jeunes autochtones «fatigués», selon eux de subir les «exactions» des Frci, se sont révoltés et ont demandé le départ de ces forces. Ce à quoi se sont opposés les jeunes malinké.
Alain BOUABRE
Envoyé spécial
. L`Apc réconcilie les ex-protagonistes
Le sang a été versé à Arrah, localité située à 200 kilomètres d`Abidjan. Des affrontements entre population et Frci ont fait des morts. Si l`on a assisté ces derniers jours à une certaine accalmie, on craignait, toutefois, la reprise des hostilités. Mais le rapprochement entre les différentes communautés a désamorcé la bombe.
Magasins détruits et pillés, habitations pillées ou incendiés. Rues presque désertes. Quelques barrages encore perceptibles. C`est le triste visage que présentait la localité d`Arrah, ce vendredi 17 février 2012. Les communautés agni et malinké se regardaient avec hostilité ou se dévisageaient avec méfiance. «Les jeunes agni ont peur d`aller au quartier dioula (Malinké : Ndlr) », aveu d`un habitant de la ville qui traduisait toute la tension qui jusque-là était encore vive à Arrah, suite aux récents affrontements entre les populations autochtones et les Forces républicaines de Côte d`Ivoire, puis entre communautés agni et malinké. C`est pour apporter sa pierre à l`apaisement que l`Alliance pour le changement (Apc), dirigée par Soro Alphonse, conseiller du Premier ministre, s`y est rendue ce vendredi 17 février. Une action salutaire qui a porté des fruits. En effet, grâce à une médiation très active entreprise dans cette ville par l`Apc, ce jour-là à Arrah, les différentes communautés ont pris l`engagement de revire ensemble. La première étape de cette action de réconciliation a été la séance d`échanges entre la délégation de l`Apc et les jeunes agni. « Nous avons entendu beaucoup de choses. Tout le monde vous a donné tort. Alors, nous sommes venus vous écouter et porter votre message », a introduit Soro Alphonse, s`adressant ainsi à ces jeunes. Le président de la jeunesse communale Venance a expliqué que les jeunes agni s`en sont pris aux Frci dont ils ont demandé le départ d`Arrah pour la simple raison qu`ils ne pouvaient supporter les dérives de ces hommes en tenue. « Les Frci passaient leur temps à brimer les populations. Elles nous rackettaient, elles agressaient presque tout le monde ici. Et comme trop c`était trop, nous sommes allés exiger leur départ. C`est vrai que nous n`y avons pas mis la manière et nous nous excusons pour ce fait. Nous demandons donc leur départ ou qu`on les remplace par d`autres éléments », ont fait savoir les jeunes agni. En réponse à ces propos, Soro Alphonse a indiqué la nécessité pour toutes les communautés de s`entendre. «Vous n`avez pas d`autres choix que de vivre ensemble ainsi que le prône le chef de l’État. Le processus de faire partir les Frci est déjà enclenché. Soyez patients. Car, cela est du ressort de l`Autorité. Respectez l`Autorité et c`est à ce prix qu`une suite sera donnée à votre revendication. Quand on vit ensemble comme vous le faite avec vos frères malinké depuis 1944, il y a des palabres. Mais il faut savoir régler ces palabres», leur a fait savoir Alphonse Soro.
La deuxième étape a eu lieu à la grande mosquée d`Arrah avec la communauté malinké. Celle-ci a laissé entendre à la délégation de l`Apc qu`elle a subi la furia des jeunes agni qui l`ont prise pour cible dans leur démêlée avec les Frci. «Beaucoup de nos magasins ont été détruits et pillés, nous avons enregistré des blessés. Alors, nous avons réagi», ont expliqué les Malinké. Après avoir demandé pardon pour tout ce qui est arrivé, Soro Alphonse a reproché aux Malinké leur réaction disproportionnée et les a invités à pardonner les faits et gestes de leurs frères agni, tout en leur promettant que tout sera mis en œuvre pour réparer tous les préjudices subis. L`ultime étape, d`ailleurs la plus importante, a été la rencontre entre les jeunes agni et les jeunes malinké, en présence des responsables des Frci et ceux sous la houlette de la délégation de l`Apc. Les échanges ont permis de désamorcer la bombe de cette crise. Soro Alphonse a obtenu des différentes parties le fait de donner une nouvelle image de leur localité, la libre circulation des habitants qui peuvent désormais fréquenter tous les quartiers sans risque de représailles, l`engagement de vivre ensemble, le respect de l`Autorité. «Si on refuse d`écouter les jeunes, si on refuse de leur donner la parole, on se trompe. Nous vous avons écoutés et nous transmettrons vos différents messages», a conclu Alphonse Soro. Il faut noter que lors de cette médiation, la délégation de l`Apc a rendu les civilités au roi d`Arrah. Rappelons que des affrontements entre des jeunes agni et la section des Frci d`Arrah qui a viré à un affrontement entre jeunes agni et malinké a fait plusieurs blessés et des morts. A l`origine, les jeunes autochtones «fatigués», selon eux de subir les «exactions» des Frci, se sont révoltés et ont demandé le départ de ces forces. Ce à quoi se sont opposés les jeunes malinké.
Alain BOUABRE
Envoyé spécial