Le procès des ex-barons de la filière café-cacao, accusés de détournement de fonds, incarcérés en juin 2008 et mis en liberté provisoire le 7 janvier 2011, peine à démarrer.
Le dossier est vieux de plus de quatre ans. Le procès des ex-barons de la filière café-cacao ressemble bien à un serpent de mer qui glisse entre les mains chaque fois qu’il est sur le point de s’ouvrir. Les reports du procès se succèdent, au point que l’on est à se demander s’il aura lieu un jour. Les prévenus, après avoir passé plus de 30 mois à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), ont été mis en liberté provisoire le 7 janvier 2011. La dernière comparution des prévenus devant le tribunal correctionnel d’Abidjan était le 16 février. Là encore, le procès ne s’est pas ouvert. Une nouvelle date (le 8 mars) a été décidée. Mais tout porte à croire que cette nouvelle échéance ne verra pas le début du procès. Le président du tribunal, Mme Messoum Dominique, a souligné qu’à ce nouveau rendez-vous, il sera question de délibérer sur les requêtes émises par les conseils des accusés, qui demandent que leurs comptes soient dégelés et que des restrictions sur leur liberté de mouvement soient levées. Une autre des raisons qui milite en faveur d’un autre report du procès est la demande introduite par le nouveau procureur général auprès du tribunal. Fofana Ibrahime demande que le tribunal lui accorde le temps de mieux s’imprégner du dossier des ex-barons de la filière, vu qu’il vient de prendre fonction. A en croire un des avocats des prévenus, cela risque de prendre au moins deux mois. Il n’exclut donc pas de voir le procès renvoyé encore en mai ou au delà. En sus, si le jugement doit commencer, des personnes telles que Moussa Bado de Forage expertise Ingénierie, Amon Jean Claude, Directeur de la société de fabrication de chocolat que l’Etat a achetée aux Etats-Unis, sous Laurent Gbgabo, et son trésorier, Agbré Gabriel, devraient être présents à la barre. Pourtant ils n’ont encore répondu à aucune des convocations du juge depuis leur mise sous mandat de dépôt en juin 2008. Ensuite, il ne faut pas exclure l’implication de certains hommes forts (ministres des Finances, de l’Agriculture et Directeurs), de l’ancien pouvoir et de l’actuel. Certains tombés en disgrâce avec le départ de Laurent Gbagbo pourraient tenter de fuir la justice. D’autres, appelés à de nouvelles fonctions par le pouvoir actuel, et qui ont occupé des postes importants au cours des années de détournement, ne semblent pas inquiétés de la tournure que pourraient prendre les choses. Pour l’éclatement de la vérité, toutes les personnes impliquées devraient, pourtant, donner leurs versions des faits. Et Tapé Do et ses camarades ont maintes fois menacé de faire le grand déballage. De citer des noms. De source sûre, Tapé Do aurait confié que s’ils doivent ‘’tomber’’, de grosses têtes les suivront. Peut-être c’est ce qui leur donne cette assurance.
Que deviennent les prévenus …
Car, en attendant que le procès s’ouvre un jour, les prévenus qui respirent l’air frais, hors des mûrs de la Maca depuis le 7 janvier 2011, vaquent à leurs occupations. Beaucoup se sont refait une certaine jeunesse que les longues journées dans les mûrs de la prison leur avaient arrachée. Ils viennent désormais au tribunal, plus coquins que du temps où ils étaient pensionnaires de la Maca. Le jeudi 16 février lorsqu’ils sont arrivés au tribunal pour la énième fois, Henri Kassy Amouzou, ex-président du Fonds de développement pour la promotion des producteurs de café-cacao (Fdppc), portait un costume bleu sombre assorti de chaussures impeccablement cirées. Tapé Do, fidèle à ses boubous et son chapeau, affichait lui aussi une bonne mine. Agéline Kili, ex-présidente du Conseil d’administration du Fonds de régulation du café-cacao (Frc), était, elle, modestement vêtue. N’empêche que, comme la plupart d’entre eux, elle tenait deux portables visiblement inaccessibles à des bourses moyennes. Des sources indiquent que beaucoup ont renoué avec leurs activités. La justice est lente mais elle va toujours à son terme, dit-on. Mais le temps n’attendra pas. Une des personnes citées dans l’affaire, en l’occurrence, Antoine Bohoun Bouabré, qui a été ministre de l’Economie et des Finances de Laurent Gbgabo, est décédée.
Kuyo Anderson
Le dossier est vieux de plus de quatre ans. Le procès des ex-barons de la filière café-cacao ressemble bien à un serpent de mer qui glisse entre les mains chaque fois qu’il est sur le point de s’ouvrir. Les reports du procès se succèdent, au point que l’on est à se demander s’il aura lieu un jour. Les prévenus, après avoir passé plus de 30 mois à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), ont été mis en liberté provisoire le 7 janvier 2011. La dernière comparution des prévenus devant le tribunal correctionnel d’Abidjan était le 16 février. Là encore, le procès ne s’est pas ouvert. Une nouvelle date (le 8 mars) a été décidée. Mais tout porte à croire que cette nouvelle échéance ne verra pas le début du procès. Le président du tribunal, Mme Messoum Dominique, a souligné qu’à ce nouveau rendez-vous, il sera question de délibérer sur les requêtes émises par les conseils des accusés, qui demandent que leurs comptes soient dégelés et que des restrictions sur leur liberté de mouvement soient levées. Une autre des raisons qui milite en faveur d’un autre report du procès est la demande introduite par le nouveau procureur général auprès du tribunal. Fofana Ibrahime demande que le tribunal lui accorde le temps de mieux s’imprégner du dossier des ex-barons de la filière, vu qu’il vient de prendre fonction. A en croire un des avocats des prévenus, cela risque de prendre au moins deux mois. Il n’exclut donc pas de voir le procès renvoyé encore en mai ou au delà. En sus, si le jugement doit commencer, des personnes telles que Moussa Bado de Forage expertise Ingénierie, Amon Jean Claude, Directeur de la société de fabrication de chocolat que l’Etat a achetée aux Etats-Unis, sous Laurent Gbgabo, et son trésorier, Agbré Gabriel, devraient être présents à la barre. Pourtant ils n’ont encore répondu à aucune des convocations du juge depuis leur mise sous mandat de dépôt en juin 2008. Ensuite, il ne faut pas exclure l’implication de certains hommes forts (ministres des Finances, de l’Agriculture et Directeurs), de l’ancien pouvoir et de l’actuel. Certains tombés en disgrâce avec le départ de Laurent Gbagbo pourraient tenter de fuir la justice. D’autres, appelés à de nouvelles fonctions par le pouvoir actuel, et qui ont occupé des postes importants au cours des années de détournement, ne semblent pas inquiétés de la tournure que pourraient prendre les choses. Pour l’éclatement de la vérité, toutes les personnes impliquées devraient, pourtant, donner leurs versions des faits. Et Tapé Do et ses camarades ont maintes fois menacé de faire le grand déballage. De citer des noms. De source sûre, Tapé Do aurait confié que s’ils doivent ‘’tomber’’, de grosses têtes les suivront. Peut-être c’est ce qui leur donne cette assurance.
Que deviennent les prévenus …
Car, en attendant que le procès s’ouvre un jour, les prévenus qui respirent l’air frais, hors des mûrs de la Maca depuis le 7 janvier 2011, vaquent à leurs occupations. Beaucoup se sont refait une certaine jeunesse que les longues journées dans les mûrs de la prison leur avaient arrachée. Ils viennent désormais au tribunal, plus coquins que du temps où ils étaient pensionnaires de la Maca. Le jeudi 16 février lorsqu’ils sont arrivés au tribunal pour la énième fois, Henri Kassy Amouzou, ex-président du Fonds de développement pour la promotion des producteurs de café-cacao (Fdppc), portait un costume bleu sombre assorti de chaussures impeccablement cirées. Tapé Do, fidèle à ses boubous et son chapeau, affichait lui aussi une bonne mine. Agéline Kili, ex-présidente du Conseil d’administration du Fonds de régulation du café-cacao (Frc), était, elle, modestement vêtue. N’empêche que, comme la plupart d’entre eux, elle tenait deux portables visiblement inaccessibles à des bourses moyennes. Des sources indiquent que beaucoup ont renoué avec leurs activités. La justice est lente mais elle va toujours à son terme, dit-on. Mais le temps n’attendra pas. Une des personnes citées dans l’affaire, en l’occurrence, Antoine Bohoun Bouabré, qui a été ministre de l’Economie et des Finances de Laurent Gbgabo, est décédée.
Kuyo Anderson