Est-ce reparti pour un nouvel épisode de drame dans les quartiers précaires ? En tout cas, tout porte à le croire. Malgré les promesses à hue et à dia des autorités, les sites à risque n’ont pas encore été déguerpis. La pluie d’hier a encore ravivé les craintes d’éboulements et d’inondation.
Ce n’était pas une encore grande pluie en soit. Mais, au Banco, un quartier précaire de Yopougon, l’averse d’hier a ravivé de très mauvais souvenirs. Bâtie sur les flancs de collines friables et engoncées dans des sortes de ‘‘V’’, la centaine de maisons précaires qui s’étend le long de l’autoroute, subit chaque année les affres des pluies mortifères. Les années précédentes ont été douloureuses en évènements. Dont 21 morts en 2009. Le plan Organisation des secours (Osec), piloté par le préfet d’Abidjan, Diakité Sidiki, avait promis le déguerpissement de ces populations et leur relocalisation sur des sites sécurisés. Récemment, Sanogo Mamadou, le ministre de la Construction et de l’urbanisme a récupéré le palabre de Diakité Sidiki, en affirmant que des mises en demeure seront remises aux populations installées sur les sites à risques. Mais, depuis, rien de concret au Banco. Les riverains affirment qu’ils ont juste entendu parler de ces fameuses mises en demeure. Et il leur tarde d’avoir très vite une discussion sérieuse avec les autorités à ce sujet. Car, les pluies diluviennes avec leurs lots de malheurs pointent du nez. L’imam Mory Fofana qui s’est toujours chargé des négociations ainsi que le chef de village Ako Yapo sont en attente. Mourlaye Kamagaté, l’un des résidents est plutôt pessimiste: «Chaque année, c’est pareil : on dit de belles choses dès que les pluies approchent, mais on ne fait jamais rien.» Le Banco n’est pas le seul site menacé par les pluies diluviennes. Il est difficile d’oublier le glissement de terrain de 2010 dans un quartier précaire situé sur la route du zoo qui a causé 7 morts. Là aussi, la population estime qu’elle n’a reçu aucune mise en demeure pour quitter les lieux. Moussa Fofana qui habite le site, s’étonne qu’on parle de mise en demeure alors qu’aucun site n’est encore trouvé pour les relocaliser. Si l’année 2011 a été relativement calme en éboulement dans les quartiers précaires, la population d’Attécoubé-Mossikro ne peut pas en dire autant. En mai de la même année, un glissement de terrain a décimé presqu’une famille dans ce quartier précaire d’Adjamé. A la suite d’une pluie diluvienne, une femme et ses deux enfants ont été ensevelis sous les décombres de leur maison construite sur le flanc d’une colline. Seul le père a miraculeusement échappé au drame. Le soir de ce samedi noir, il était allé chercher sa télévision chez le réparateur. Là aussi le déguerpissement ressemble à un mythe. La plupart des habitants estiment qu’elle n’a reçu aucune mise en demeure pour un éventuel déguerpissement. Sur la liste des sites à risques, il faut également citer Gobelet, aux II Plateaux, Abobo-Agbékoi, etc. Pendant que l’ «Opération pays propre» bat son plein avec l’assainissement des grandes artères, il serait temps, d’en finir une fois pour toutes avec le feuilleton des quartiers précaires et leur corollaire de malheur.
Raphaël Tanoh
Ce n’était pas une encore grande pluie en soit. Mais, au Banco, un quartier précaire de Yopougon, l’averse d’hier a ravivé de très mauvais souvenirs. Bâtie sur les flancs de collines friables et engoncées dans des sortes de ‘‘V’’, la centaine de maisons précaires qui s’étend le long de l’autoroute, subit chaque année les affres des pluies mortifères. Les années précédentes ont été douloureuses en évènements. Dont 21 morts en 2009. Le plan Organisation des secours (Osec), piloté par le préfet d’Abidjan, Diakité Sidiki, avait promis le déguerpissement de ces populations et leur relocalisation sur des sites sécurisés. Récemment, Sanogo Mamadou, le ministre de la Construction et de l’urbanisme a récupéré le palabre de Diakité Sidiki, en affirmant que des mises en demeure seront remises aux populations installées sur les sites à risques. Mais, depuis, rien de concret au Banco. Les riverains affirment qu’ils ont juste entendu parler de ces fameuses mises en demeure. Et il leur tarde d’avoir très vite une discussion sérieuse avec les autorités à ce sujet. Car, les pluies diluviennes avec leurs lots de malheurs pointent du nez. L’imam Mory Fofana qui s’est toujours chargé des négociations ainsi que le chef de village Ako Yapo sont en attente. Mourlaye Kamagaté, l’un des résidents est plutôt pessimiste: «Chaque année, c’est pareil : on dit de belles choses dès que les pluies approchent, mais on ne fait jamais rien.» Le Banco n’est pas le seul site menacé par les pluies diluviennes. Il est difficile d’oublier le glissement de terrain de 2010 dans un quartier précaire situé sur la route du zoo qui a causé 7 morts. Là aussi, la population estime qu’elle n’a reçu aucune mise en demeure pour quitter les lieux. Moussa Fofana qui habite le site, s’étonne qu’on parle de mise en demeure alors qu’aucun site n’est encore trouvé pour les relocaliser. Si l’année 2011 a été relativement calme en éboulement dans les quartiers précaires, la population d’Attécoubé-Mossikro ne peut pas en dire autant. En mai de la même année, un glissement de terrain a décimé presqu’une famille dans ce quartier précaire d’Adjamé. A la suite d’une pluie diluvienne, une femme et ses deux enfants ont été ensevelis sous les décombres de leur maison construite sur le flanc d’une colline. Seul le père a miraculeusement échappé au drame. Le soir de ce samedi noir, il était allé chercher sa télévision chez le réparateur. Là aussi le déguerpissement ressemble à un mythe. La plupart des habitants estiment qu’elle n’a reçu aucune mise en demeure pour un éventuel déguerpissement. Sur la liste des sites à risques, il faut également citer Gobelet, aux II Plateaux, Abobo-Agbékoi, etc. Pendant que l’ «Opération pays propre» bat son plein avec l’assainissement des grandes artères, il serait temps, d’en finir une fois pour toutes avec le feuilleton des quartiers précaires et leur corollaire de malheur.
Raphaël Tanoh