Ayant déjà vécu en direct la crise postélectorale en Côte d’Ivoire en 2010, les Sénégalais vivant à Abidjan expriment leur inquiétude.
Une crise pré-électorale se joue dans leur pays, avec déjà 6 morts.
Les Sénégalais vivant en Côte d'Ivoire ont le cœur serré par l’angoisse. Les échos de la campagne électorale avant le scrutin du 26 février montrent qu’il y a péril en la demeure. La tension monte un peu plus chaque jour. L’opposition et la société civile manifestent contre la validation d'une troisième candidature du président sortant. On enregistre déjà 6 morts dans les manifestations de rue. A Abidjan, qu’ils soient supporters d’Abdoulaye Wade ou partisans de l’opposition, ils demandent aux politiciens et aux populations de leur pays d'origine de préserver la paix. Lundi, nous nous sommes rendus dans certaines communes de la capitale économique pour suivre de près la campagne de la présidentielle, qui s’achève aujourd’hui. Ce ne sont vraiment pas les arguments de campagne qui passionnent les Sénégalais mais ils restent préoccupés par la situation au pays. Les ressortissants de la Teranga sont vraiment très anxieux. Noguoye Sylla, présidente communale des femmes de Treichville, se dit très attristée par la situation que vit son pays. «Je suis préoccupée par ces violences pré-électorales au Sénégal. Cela est très dur pour moi et je ne veux pas que cela dégénère», souhaite-t-elle. Quant au secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Treichville, Alassane N’diaye, il s’inquiète davantage de la tournure que prennent les choses. «Les opposants, même s’ils n’aiment pas Wade doivent avoir un peu d’amour pour le Sénégal. Ces derniers, en lieu et place des manifestations pour mettre à mal la démocratie et la cohésion sociale, doivent montrer leur mécontentement dans les urnes», laisse-t-il entendre. Les compatriotes d’Abdoulaye Wade vivant à Yopougon, une autre commune d’Abidjan, vivent également la peur au ventre. Pape Diouf, commerçant de son état, vit, ces derniers jours, une peur bleue. Chaque jour il appelle au pays pour avoir des nouvelles des siens. Il ne souhaite pas de schéma de crise à l’ivoirienne pour son pays.
Appel à la retenue
Le commerçant préconise donc le dialogue. N’étant ni partisan du président-candidat Abdoulaye Wade, ni de l’opposition, il lance un appel citoyen au calme. «Je demande pardon à mes frères de s’asseoir pour discuter et trouver une solution pacifique à cette crise qui n’honore pas le Sénégal», exhorte M.Diouf. Pour lui, il faut vraiment tout mettre dans la balance pour préserver la vie des Sénégalais. Eviter à tout prix le chaos. Par ailleurs, il demande de suivre l’exemple des candidats qui font campagne sans grand tapage. Moustapha Kane, résidant à Abobo, souffre également dans sa chair. Il a encore en mémoire la souffrance vécue par les populations d’Abobo, lors de la crise post-électorale. Et il ne souhaite pas cela à son pays. «Aujourd’hui, je suis peiné de voir mon pays qui était vu comme une nation paisible, au bord du gouffre», s’indigne-t-il. Moustapha Kane espère que les leaders politiques trouveront les ressources nécessaires en eux-mêmes pour ramener le calme avant l’élection du 26. Il ne peut s’empêcher de déplorer le fait que ses compatriotes ne se bousculent pas pour retirer leurs cartes d’électeur. Selon les échos qui lui parviennent du pays, les gens se préoccupent peu d’aller récupérer le document qui doit leur permettre d’exercer leur droit de citoyen ce dimanche. Une situation qui fait craindre un fort taux d’abstention lors de la présidentielle du 26 février. Témoins oculaires de la crise postélectorale ivoirienne qui a fait plus de 3 000 morts selon l’ONU, les Sénégalais de Côte d’Ivoire disent pouvoir compter sur les guides religieux pour une solution pacifique à la crise naissante dans leur pays. Ce sont au total, 67 bureaux de vote dont 42 à Abidjan qui acceuilleront les 14.20 électeurs sénégalais inscrits la liste électorale en Côte d’Ivoire.
K.D. (stagiaire)
Une crise pré-électorale se joue dans leur pays, avec déjà 6 morts.
Les Sénégalais vivant en Côte d'Ivoire ont le cœur serré par l’angoisse. Les échos de la campagne électorale avant le scrutin du 26 février montrent qu’il y a péril en la demeure. La tension monte un peu plus chaque jour. L’opposition et la société civile manifestent contre la validation d'une troisième candidature du président sortant. On enregistre déjà 6 morts dans les manifestations de rue. A Abidjan, qu’ils soient supporters d’Abdoulaye Wade ou partisans de l’opposition, ils demandent aux politiciens et aux populations de leur pays d'origine de préserver la paix. Lundi, nous nous sommes rendus dans certaines communes de la capitale économique pour suivre de près la campagne de la présidentielle, qui s’achève aujourd’hui. Ce ne sont vraiment pas les arguments de campagne qui passionnent les Sénégalais mais ils restent préoccupés par la situation au pays. Les ressortissants de la Teranga sont vraiment très anxieux. Noguoye Sylla, présidente communale des femmes de Treichville, se dit très attristée par la situation que vit son pays. «Je suis préoccupée par ces violences pré-électorales au Sénégal. Cela est très dur pour moi et je ne veux pas que cela dégénère», souhaite-t-elle. Quant au secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Treichville, Alassane N’diaye, il s’inquiète davantage de la tournure que prennent les choses. «Les opposants, même s’ils n’aiment pas Wade doivent avoir un peu d’amour pour le Sénégal. Ces derniers, en lieu et place des manifestations pour mettre à mal la démocratie et la cohésion sociale, doivent montrer leur mécontentement dans les urnes», laisse-t-il entendre. Les compatriotes d’Abdoulaye Wade vivant à Yopougon, une autre commune d’Abidjan, vivent également la peur au ventre. Pape Diouf, commerçant de son état, vit, ces derniers jours, une peur bleue. Chaque jour il appelle au pays pour avoir des nouvelles des siens. Il ne souhaite pas de schéma de crise à l’ivoirienne pour son pays.
Appel à la retenue
Le commerçant préconise donc le dialogue. N’étant ni partisan du président-candidat Abdoulaye Wade, ni de l’opposition, il lance un appel citoyen au calme. «Je demande pardon à mes frères de s’asseoir pour discuter et trouver une solution pacifique à cette crise qui n’honore pas le Sénégal», exhorte M.Diouf. Pour lui, il faut vraiment tout mettre dans la balance pour préserver la vie des Sénégalais. Eviter à tout prix le chaos. Par ailleurs, il demande de suivre l’exemple des candidats qui font campagne sans grand tapage. Moustapha Kane, résidant à Abobo, souffre également dans sa chair. Il a encore en mémoire la souffrance vécue par les populations d’Abobo, lors de la crise post-électorale. Et il ne souhaite pas cela à son pays. «Aujourd’hui, je suis peiné de voir mon pays qui était vu comme une nation paisible, au bord du gouffre», s’indigne-t-il. Moustapha Kane espère que les leaders politiques trouveront les ressources nécessaires en eux-mêmes pour ramener le calme avant l’élection du 26. Il ne peut s’empêcher de déplorer le fait que ses compatriotes ne se bousculent pas pour retirer leurs cartes d’électeur. Selon les échos qui lui parviennent du pays, les gens se préoccupent peu d’aller récupérer le document qui doit leur permettre d’exercer leur droit de citoyen ce dimanche. Une situation qui fait craindre un fort taux d’abstention lors de la présidentielle du 26 février. Témoins oculaires de la crise postélectorale ivoirienne qui a fait plus de 3 000 morts selon l’ONU, les Sénégalais de Côte d’Ivoire disent pouvoir compter sur les guides religieux pour une solution pacifique à la crise naissante dans leur pays. Ce sont au total, 67 bureaux de vote dont 42 à Abidjan qui acceuilleront les 14.20 électeurs sénégalais inscrits la liste électorale en Côte d’Ivoire.
K.D. (stagiaire)