En dépit des efforts considérables et des moyens colossaux consentis par les autorités ivoiriennes pour remettre la Côte d’Ivoire sur les rails de la normalité, l’horizon politique national demeure encore brumeux, le grand chantier de la réconciliation nationale reste toujours un gros point d’interrogation. Et pendant ce temps-là, les clivages politiques s’accentuent, les tensions sociales s’éveillent, la vie est chère et l’école tarde à retrouver ses marques. L’Etat a-t-il attrapé un gros rhume ?
L’atmosphère est lourde et cela est bien perceptible à divers égards.
Au plan politique d’abord. Tout se passe comme si le pays est dans l’attente d’une renaissance, comme si nous vivions une trêve, une sorte de transition politique qui doit déboucher sur la mise en place d’un nouveau gouvernement et de la nouvelle Assemblée nationale. Et cette attente impulse un ralentissement général à toutes les activités, à toutes les initiatives. La République semble quelque peu crispée, à commencer par les membres du gouvernement, ceux-là mêmes qui devraient être les catalyseurs et donner du rythme à la marche du pays vers l’avant sont si préoccupés par leur avenir politique personnel que cela crée à leur niveau une espèce de sclérose. Leur attitude semble guidée par une calculette, il faut tout faire pour ne pas se faire virer du gouvernement. Et aussi longtemps que cette situation perdurera, le pays ne retrouvera pas sa vitesse de croisière.
Dans cet imbroglio politique, il y a la situation du Premier ministre Soro qui devra être clarifiée, au plus vite. L’incertitude sur le point de chute de celui qui est annoncé comme partant de la Primature est devenue une source de vive préoccupation depuis que la Cpi a décidé d’ouvrir les yeux sur les évènements antérieurs à la crise post-électorale. Du moins pour le commun des Ivoiriens qui souhaiterait être rassuré.
Par ailleurs, depuis quelque temps, les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo ne cachent pas leurs intentions subversives vis-à-vis du pouvoir en place. A l’instar de Bernard Doza (in Le Quotidien d’Abidjan du lundi 27 février), ils ébruitent des scénarios visant à renverser les institutions de la République. Et effectivement, ils ne dorment pas. Puisque les plus hautes autorités militaires du pays viennent de révéler, par la voix du Cdt Koné Zakaria, qu’un coup d’Etat, en voie de préparation à Bonoua, aurait été déjoué il y quelques semaines. De manière périodique, des heurts entre les Frci et la population viennent nous rappeler que les partisans de l’ex-président ont plus d’un tour dans leur sac et que peut-être que les autorités commettent une erreur de les minimiser.
En outre, au sein même du pouvoir, il faut admettre que l’épreuve des élections locales a révélé les plaies cachées du Rhdp. Or, jusqu’à ce jour, aucune initiative appropriée n’a été envisagée ni même étudiée pour essayer de panser ces blessures qui tendent au contraire à s’aggraver.
Tout cela a, bien entendu, des répercussions sur l’économie du pays. Car les opérateurs économiques composent avec la météo politique, c’est connu. Tant qu’on restera dans cette espèce de transition, il sera difficile d’envisager des solutions durables contre la cherté de la vie qui étrangle les ménages et qui en rajoute aux tensions sociales.
De fait, les échéances sont connues. Le gouvernement (le nouveau) ne sera mis en place que lorsque l’Assemblée nationale sera installée début avril.
Pour autant, le pays ne peut sombrer dans cette sorte de somnolence. Il revient donc au chef de l’Etat de libérer les énergies, de donner du rythme à la vie publique, d’insuffler le dynamisme necessaire, de mettre ses ministres en confiance. Il faut rassurer, remettre le pays au travail.
Akwaba Saint Clair
L’atmosphère est lourde et cela est bien perceptible à divers égards.
Au plan politique d’abord. Tout se passe comme si le pays est dans l’attente d’une renaissance, comme si nous vivions une trêve, une sorte de transition politique qui doit déboucher sur la mise en place d’un nouveau gouvernement et de la nouvelle Assemblée nationale. Et cette attente impulse un ralentissement général à toutes les activités, à toutes les initiatives. La République semble quelque peu crispée, à commencer par les membres du gouvernement, ceux-là mêmes qui devraient être les catalyseurs et donner du rythme à la marche du pays vers l’avant sont si préoccupés par leur avenir politique personnel que cela crée à leur niveau une espèce de sclérose. Leur attitude semble guidée par une calculette, il faut tout faire pour ne pas se faire virer du gouvernement. Et aussi longtemps que cette situation perdurera, le pays ne retrouvera pas sa vitesse de croisière.
Dans cet imbroglio politique, il y a la situation du Premier ministre Soro qui devra être clarifiée, au plus vite. L’incertitude sur le point de chute de celui qui est annoncé comme partant de la Primature est devenue une source de vive préoccupation depuis que la Cpi a décidé d’ouvrir les yeux sur les évènements antérieurs à la crise post-électorale. Du moins pour le commun des Ivoiriens qui souhaiterait être rassuré.
Par ailleurs, depuis quelque temps, les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo ne cachent pas leurs intentions subversives vis-à-vis du pouvoir en place. A l’instar de Bernard Doza (in Le Quotidien d’Abidjan du lundi 27 février), ils ébruitent des scénarios visant à renverser les institutions de la République. Et effectivement, ils ne dorment pas. Puisque les plus hautes autorités militaires du pays viennent de révéler, par la voix du Cdt Koné Zakaria, qu’un coup d’Etat, en voie de préparation à Bonoua, aurait été déjoué il y quelques semaines. De manière périodique, des heurts entre les Frci et la population viennent nous rappeler que les partisans de l’ex-président ont plus d’un tour dans leur sac et que peut-être que les autorités commettent une erreur de les minimiser.
En outre, au sein même du pouvoir, il faut admettre que l’épreuve des élections locales a révélé les plaies cachées du Rhdp. Or, jusqu’à ce jour, aucune initiative appropriée n’a été envisagée ni même étudiée pour essayer de panser ces blessures qui tendent au contraire à s’aggraver.
Tout cela a, bien entendu, des répercussions sur l’économie du pays. Car les opérateurs économiques composent avec la météo politique, c’est connu. Tant qu’on restera dans cette espèce de transition, il sera difficile d’envisager des solutions durables contre la cherté de la vie qui étrangle les ménages et qui en rajoute aux tensions sociales.
De fait, les échéances sont connues. Le gouvernement (le nouveau) ne sera mis en place que lorsque l’Assemblée nationale sera installée début avril.
Pour autant, le pays ne peut sombrer dans cette sorte de somnolence. Il revient donc au chef de l’Etat de libérer les énergies, de donner du rythme à la vie publique, d’insuffler le dynamisme necessaire, de mettre ses ministres en confiance. Il faut rassurer, remettre le pays au travail.
Akwaba Saint Clair