“La saison des pluies ne doit pas être la saison des deuils ». Le ministre d’Etat ministre, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko s’est fait sienne depuis assez longtemps cette préoccupation. Il n’entend plus revivre les saisons de pluie 2009 (21 morts), 2010 (12morts) 2011 (16morts). De son avis, on ne peut pas reconduire les mêmes solutions pour les mêmes conséquences macabres. C’est pourquoi dès la fin d’année dernière, il a enjoint ses services notamment la Préfecture pour anticiper, cette année et les années futures, sur des drames à venir. Hier à son cabinet, avec sa collègue Anne-Désirée Oulotto, ministre de la salubrité publique, et les représentants de nombreux autres ministères concernés, il a écouté les solutions du préfet d'Abidjan Diakité Sidiki. Le rapport de celui-ci dénommé « Projet de délocalisation définitive des populations habitants dans les bassins d’orage, lits de drainage des eaux et sur les flancs des collines de la Commune d’Abidjan » est inquiétant. Il a dénombré 160 sites à risque dont les 75 situés plus dangereux sont des communes de Cocody, Yopougon, Abobo, Attécoubé et Adjamé. Des sites qui abritent 15533 personnes dont 6000 habitent vraiment à seulement 20 mètres du danger. Son plan suggère donc des solutions à court, moyen et long terme. A court terme, et même très court, il propose la « délocalisation en urgence » des 6000 personnes les plus exposées. Mais globalement, le plan comprend la « délocalisation définitive » des ménages concernés, « la démolition de sites concernés », « la mise en œuvre de mesures sociales » et « l’aménagement des sites déguerpis ». Autrement dit, à long terme, aucune personne ne devrait habiter un tel site. Mieux de tels sites ne devraient même pas exister puisqu’ils devraient servir à autre chose. La réussite d’un tel projet nécessite, a-t-il assuré, des mesures sociales comme entre autres des dédommagements et des relocalisations. D’où les 6000 déguerpis en urgence devraient bénéficier d’allocations pour se louer de nouvelles maisons. Un projet qui tranche avec les solutions des autres années qui a réjoui les deux ministres présents. La ministre Anne Oulotto a félicité ses concepteurs et juste souhaité qu’il y soit associé «l’enlèvement des ordures sauvages ». « Je souhaite que dans des délais très raisonnables, nous puissions avoir la signature des différents ministres intervenants pour communication conjointe, qui résume précisément les mesures que vous préconisez et les coûts de celles-ci afin que le Président de la République lui-même et l’ensemble du Gouvernement puissent vous donner le feu vert pour mettre en place ces mesures », a pour sa part enjoint le ministre d’Etat Hamed Bakayoko. Le temps nous est compté.
KIGBAFORY Inza
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