«Nous sortons de ce match un peu déçus. Maintenant, il faut travailler pour l’avenir». Voilà résumé en deux phrases la prestation des Eléphants contre le Syli de Guinée (0-0) en amical, le mercredi 29 février dernier au stade Félix Houphouët-Boigny. Entré à la 69e minute de jeu à la place de Doumbia Seydou, Ya Konan Didier analyse avec lucidité la production de l’équipe. Un jeu terne, sans créativité et en manque d’efficacité. Pour une rencontre qui devrait permettre aux supporters d’oublier un tant soit peu la défaite de la finale de la CAN 2012 à Libreville le 12 février dernier, la rencontre a remis encore sur la table des débats la capacité réelle des Eléphants à se qualifier non seulement pour la CAN 2013 en janvier prochain en Afrique du Sud mais surtout pour la Coupe du Monde 2014 dont le chemin croisera une certaine équipe du Maroc. Face à la Guinée, la sélection ivoirienne a cruellement manqué d’inspiration. Le tout ponctué par une maladresse caractérisée par les ratées de Doumbia Seydou et Kader Keïta en première mi-temps, les nombreux uns contre uns manqués de Gervinho entré seulement à la 88e mn de jeu lors de la victoire d’Arsenal contre Tottenham (5-2), le non match de Tiené Siaka abonné au banc au PSG depuis son retour de la CAN et barré par Maxwell et toujours le jeu sans punch de Tioté Cheick. A l’opposé, Gosso Gosso Jean-Jacques, replacé dans le milieu son poste de prédilection, n’a pas déçu. Tout comme Bamba Souleman associé à Lolo Igor en l’absence de Kolo Touré. Yeboah Daniel a parfaitement tenu sa place dans les perches. Boka Arthur en milieu gauche et Bony Wilfried a plutôt sorti leur épingle du jeu. Si la Côte d’Ivoire peut se réjouir de n’avoir pas encaissé de buts, le jeu reste toujours énigmatique. Et avec un entraîneur qui peine à trouver des solutions pour donner plus d’allant à une équipe sans véritable créateur, l’avenir s’obscurcit au fur et à mesure que les échéances de la CAN 2013 et de la Coupe du Monde 2014 approchent. Zahoui François peut bénéficier d’une circonstance atténuante avec les absences de Drogba Didier, Yaya Touré, Touré Kolo, Copa Barry, Salomon Kalou et Zokora Didier, mais cela ne saurait justifier la pauvreté criante du jeu ivoirien. A 34 ans le 11 mars prochain, l’avenir de Drogba est incertain avec les Eléphants. Il en est de même pour Zokora Didier qui, à 32 ans en décembre, songe à arrêter avec les Eléphants. C’est dire que Zahoui doit pouvoir sortir une équipe sans des absents quoique titulaires. La prestation de Yeboah Daniel, Lolo Igor, Gosso, Bamba, Kolo, Ya Konan, Eboué, Coulibaly Kafoumba, Doumbia Seydou, Max Gradel et Bony Wilfried lors du troisième match de groupe de la CAN 2012 contre l’Angola a séduit les nombreux observateurs. Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire doit pouvoir et savoir piocher dans ce groupe pour mettre une machine à gagner à chaque sortie des Eléphants. Car une non qualification à la CAN 2013 et au Mondial 2014 ne lui sera pas du tout pardonnée. Il est bien de ne pas prendre de buts, mais d’aucuns diront qu’il est encore meilleur d’en prendre et de remporter un trophée majeur comme la CAN. Si la Côte d’Ivoire a décidé de consolider sa base arrière, il faut trouver la solution d’inscrire des buts. Et c’est là que réside toute la difficulté actuelle de Zahoui. Il est évident que le technicien ivoirien a toujours misé sur ses individualités sans jamais parvenir à asseoir un plan de jeu, un fond de jeu et une idée de jeu. Car avoir un type de jeu requiert une manière de faire et les voies pour y parvenir. Et ça, Zahoui ne l’a pas encore réussi. S’il est resté en place par souci de préserver la cohésion de l’équipe, il se doit de donner satisfaction à son employeur.
OUATTARA Gaoussou
OUATTARA Gaoussou