Les relations entre le gestionnaire du centre de santé communautaire Afoscow (Association des formations sanitaires et communautaires de Williamsville) et ses collaborateurs ne sont pas au beau fixe depuis un bon moment. A l’origine de cette crise qui handicape le bon fonctionnement du centre, le payement par l’Etat de Côte d’Ivoire, à la faveur de la gratuité des soins, des salaires du mois d’avril à décembre 2011, des agents de cette structure sanitaire qui s’élèvent, en tout, à 12.174 858 FCFA. Comment cet appui s’est-il transformé en un malaise dans ce centre de santé ? Où se situe la pomme de discorde entre agents et gestionnaire ? Explications…
A la fin de la crise postélectorale, les nouvelles autorités lancent l’opération de la gratuité des soins dans toutes les structures sanitaires publiques. Du coup, les centres de santé à base communautaire dont le budget est constitué en priorité des recettes issues des prestations, ne disposent plus de ressources internes. Toutefois, il faut continuer à payer les agents qui y travaillent et qui sont rémunérés à partir de l’argent obtenu des prestations. C’est le cas à Adjamé-Williamsville.
Position du gestionnaire du centre de santé
Dès le démarrage de l’opération de la gratuité des soins, à en croire un agent du centre de santé communautaire Afoscow, le gestionnaire de la structure sanitaire, M. Sylla Vazoumana, aurait décidé de payer les salaires avec les avoirs de la caisse du centre qui s’élèvent à 18 millions de FCFA. «Nous avons eu un appui de Médecins du monde qui a remis, le 15 juillet dernier, 11 millions de FCFA à notre centre. Le gestionnaire a indiqué que cet argent servira à payer trois mois de salaires qu’il nous a déjà remis. Pourtant, la somme des salaires par mois de tous les agents n’atteint pas un million de FCFA. En clair, il a gonflé nos rémunérations pour avoir de l’argent sur notre dos», a confié notre informateur. La crise, dira un autre agent, survient et les autorités décident d’aider les centres de santé qui ont assuré le service sans recette interne. Lorsque l’Etat, indique-t-il, a décidé de payer neuf (09) mois de salaires (correspondant à la période de la gratuité des soins), «le gestionnaire a souhaité que ces rémunérations lui soient versées directement. Lorsqu’il a eu vent que l’Etat doit payer les salaires, il a encore gonflé nos paies pensant que les salaires qui lui seront reversés directement seront majorés», dévoile un autre agent, tout en soulignant que le gérant du centre de santé n’a pas apprécié que l’Etat ait décidé de payer directement chaque employé du centre. «Il a tellement grossi les salaires que des personnes qui ont moins de 40 000 FCFA par mois ont eu pour ses neuf (0 9) mois plus d’un million de FCFA», précise-t-il. Puis d’ajouter que les 11 millions de FCFA de Médecins du Monde ont permis de rembourser tout ce que le gestionnaire a payé comme salaires, pendant la gratuité. «Pour nous, les rémunérations de l’Etat sont des primes pour services rendus à la nation. Par ailleurs, nous souhaitons un audit de notre centre et nous voulons avoir un gestionnaire de l’Etat», a conclu un autre employé. Interrogé sur ce malaise, Sylla Vazoumana, tout en précisant qu’il suit la politique du conseil d’administration, indique qu’il a payé 12 mois de salaires des agents, de l’année 2011, sur fonds propres du centre, «y compris les cotisations de la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale), de l’ITS (Impôt sur salaire), etc.». Puis de rectifier que son centre a reçu, fin mai 2011, un appui de 5 millions de FCFA de Médecins du Monde et non 11 millions de F CFA. Cet argent, dira-t-il, était destiné à payer trois mois de salaires net «qui n’incorporait pas les cotisations de la CNPS et de l’ITS ». «Toutefois, avec ce fonds, en plus de payer les salaires, nous nous en sommes servis pour les cotisations sociales», a ajouté Sylla Vazoumana.
La crise conduit à la suspension des salaires.
S’agissant de l’appui de l’Etat qui s’élève à plus de 12 millions FCFA, il a indiqué que cet argent était destiné à renflouer la caisse du centre de santé. «D’autant plus que nous avons payé les salaires durant toute la période de la gratuité. Une aide pour la paie doit normalement aller dans la caisse de notre centre pour les charges futures», soutient le gestionnaire. Avant de signifier qu’il a dépensé, au cours de l’année 2011, pour les rémunérations avec les cotisations sociales, plus de 18 millions de FCFA. A en croire Sylla Vazoumana, sur une vingtaine d’agents, environ la moitié a accepté de reverser leurs salaires d’un montant de plus de 6,7 millions de FCFA, payés par l’Etat, à la caisse. Tout en affirmant que l’issue de cette crise est du ressort du conseil d’administration, le gestionnaire fait savoir que des mesures ont déjà été prises. «Le conseil d’administration avait donné au plus tard le 25 janvier 2012 aux uns et autres pour venir reverser cette paye de l’Etat. Ils ne l’ont pas fait. Il a été donc décidé que ces agents ne puissent plus bénéficier de salaires jusqu’à nouvel ordre», a-t-il annoncé. Avant de prévenir en ces termes : «Si ces agents veulent continuer dans ce bras de fer, des sanctions plus graves suivront dans l’avenir».
R. Dibi
A la fin de la crise postélectorale, les nouvelles autorités lancent l’opération de la gratuité des soins dans toutes les structures sanitaires publiques. Du coup, les centres de santé à base communautaire dont le budget est constitué en priorité des recettes issues des prestations, ne disposent plus de ressources internes. Toutefois, il faut continuer à payer les agents qui y travaillent et qui sont rémunérés à partir de l’argent obtenu des prestations. C’est le cas à Adjamé-Williamsville.
Position du gestionnaire du centre de santé
Dès le démarrage de l’opération de la gratuité des soins, à en croire un agent du centre de santé communautaire Afoscow, le gestionnaire de la structure sanitaire, M. Sylla Vazoumana, aurait décidé de payer les salaires avec les avoirs de la caisse du centre qui s’élèvent à 18 millions de FCFA. «Nous avons eu un appui de Médecins du monde qui a remis, le 15 juillet dernier, 11 millions de FCFA à notre centre. Le gestionnaire a indiqué que cet argent servira à payer trois mois de salaires qu’il nous a déjà remis. Pourtant, la somme des salaires par mois de tous les agents n’atteint pas un million de FCFA. En clair, il a gonflé nos rémunérations pour avoir de l’argent sur notre dos», a confié notre informateur. La crise, dira un autre agent, survient et les autorités décident d’aider les centres de santé qui ont assuré le service sans recette interne. Lorsque l’Etat, indique-t-il, a décidé de payer neuf (09) mois de salaires (correspondant à la période de la gratuité des soins), «le gestionnaire a souhaité que ces rémunérations lui soient versées directement. Lorsqu’il a eu vent que l’Etat doit payer les salaires, il a encore gonflé nos paies pensant que les salaires qui lui seront reversés directement seront majorés», dévoile un autre agent, tout en soulignant que le gérant du centre de santé n’a pas apprécié que l’Etat ait décidé de payer directement chaque employé du centre. «Il a tellement grossi les salaires que des personnes qui ont moins de 40 000 FCFA par mois ont eu pour ses neuf (0 9) mois plus d’un million de FCFA», précise-t-il. Puis d’ajouter que les 11 millions de FCFA de Médecins du Monde ont permis de rembourser tout ce que le gestionnaire a payé comme salaires, pendant la gratuité. «Pour nous, les rémunérations de l’Etat sont des primes pour services rendus à la nation. Par ailleurs, nous souhaitons un audit de notre centre et nous voulons avoir un gestionnaire de l’Etat», a conclu un autre employé. Interrogé sur ce malaise, Sylla Vazoumana, tout en précisant qu’il suit la politique du conseil d’administration, indique qu’il a payé 12 mois de salaires des agents, de l’année 2011, sur fonds propres du centre, «y compris les cotisations de la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale), de l’ITS (Impôt sur salaire), etc.». Puis de rectifier que son centre a reçu, fin mai 2011, un appui de 5 millions de FCFA de Médecins du Monde et non 11 millions de F CFA. Cet argent, dira-t-il, était destiné à payer trois mois de salaires net «qui n’incorporait pas les cotisations de la CNPS et de l’ITS ». «Toutefois, avec ce fonds, en plus de payer les salaires, nous nous en sommes servis pour les cotisations sociales», a ajouté Sylla Vazoumana.
La crise conduit à la suspension des salaires.
S’agissant de l’appui de l’Etat qui s’élève à plus de 12 millions FCFA, il a indiqué que cet argent était destiné à renflouer la caisse du centre de santé. «D’autant plus que nous avons payé les salaires durant toute la période de la gratuité. Une aide pour la paie doit normalement aller dans la caisse de notre centre pour les charges futures», soutient le gestionnaire. Avant de signifier qu’il a dépensé, au cours de l’année 2011, pour les rémunérations avec les cotisations sociales, plus de 18 millions de FCFA. A en croire Sylla Vazoumana, sur une vingtaine d’agents, environ la moitié a accepté de reverser leurs salaires d’un montant de plus de 6,7 millions de FCFA, payés par l’Etat, à la caisse. Tout en affirmant que l’issue de cette crise est du ressort du conseil d’administration, le gestionnaire fait savoir que des mesures ont déjà été prises. «Le conseil d’administration avait donné au plus tard le 25 janvier 2012 aux uns et autres pour venir reverser cette paye de l’Etat. Ils ne l’ont pas fait. Il a été donc décidé que ces agents ne puissent plus bénéficier de salaires jusqu’à nouvel ordre», a-t-il annoncé. Avant de prévenir en ces termes : «Si ces agents veulent continuer dans ce bras de fer, des sanctions plus graves suivront dans l’avenir».
R. Dibi