Le tribunal militaire a frappé fort pour sa première audience de l’année judiciaire 2011-2012. Le colonel de la gendarmerie, Adou Donga Denis, ex directeur de cabinet de l’ancien commandant supérieur de la gendarmerie, Kassaraté Edouard a été condamné par la magistrate, Allah Kouadio Alice, présidente du tribunal à un an de prison ferme. En effet, a l’issue d’un procès âprement mené entre le ministère public et la défense, l’officier supérieur a été reconnu coupable par la cour de violation de consignes militaires relatives à la réintégration des armes après la crise postélectorale. Et il devra passer 12 mois en prison. En fait, le 15 juillet 2011, le commandant supérieur de la gendarmerie, Kouassi Gervais a ordonné aux gendarmes détenteurs d’armes sans autorisation de les retourner à la poudrière. Cette consigne d’une durée de 10 jours transmise sur la radio de la gendarmerie n’a pas été respectée par le colonel sur qui, pesaient de lourds soupçons d’atteinte à la sureté de l’Etat, a été interpellé et mis aux arrêts le 27 juillet 2011. La fouille de son véhicule a permis de mettre la main sur des armes. Depuis lors, le gendarme proche de l’ex commandant de l’escadron blindé de la gendarmerie, Jean Noël Abehi (en fuite) était en détention au camp commando de Koumassi. A la barre, il a eu du mal à expliquer les raisons qui l’ont conduire à garder les armes en fragrante violation de l’ordre de son commandement supérieur. Les envolées verbales de son avocats, Tiébi Hivart dans la défense de son client n’ont rien changé à la donne. Alors que le commissaire du gouvernement a requis 6 mois de prison ferme, le tribunal à doubler la peine. Pour la présidente ce châtiment est un signal fort pour tous les soldats qui tiennent encore des armes de façons illégales. «S’ils sont pris, ils seront renvoyés devant le tribunal et ils subiront la rigueur de la loi», a-t-elle menacé. Tandis que l’avocat de l’inculpé criait au scandale. Pour lui, le verdict du procès est difficilement inacceptable. Car, a-t-il regretté, que la justice ne soit pas libre dans la conduite des procès. A l’en croire, la condamnation du colonel est plus le fruit de fortes pressions des autorités militaires sur la cour qu’une décision judiciaire. C’est pourquoi, il a annoncé un appel en cassation. Il dispose d’un délai de 5 jours pour faire appel.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara