Le porte-parole de la coordination des syndicats des personnels de la santé explique pourquoi son collectif a décidé d’entrer en grève le 3 avril.
Le pays sort à peine d’une grave crise postélectorale. Pensez-vous que le moment est approprié pour des revendications ?
Quand est-ce que le moment sera approprié ? Un gouvernement est installé, les travailleurs sont à leurs postes. C’est tout à fait normal que les syndicats revendiquent de meilleures conditions de vie. Dès l’instant où nous sommes sortis de la guerre et que le pays a retrouvé la stabilité, nous pouvons revendiquer, et il n’y a pas de moment approprié pour le faire. Nous posons nos problèmes comme le demande la lutte syndicale. Autant les partis politiques sont en quête de pouvoir, autant les syndicats sont en quête d’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Il faut que les gens le comprennent. La crise que nous avons traversée ne justifie pas le fait qu’on ne veuille pas régler nos problèmes.
Croyez-vous que l’Etat soit financièrement prêt à vous satisfaire ? Pensez-vous aussi que l’Etat a constaté un jour qu’il avait les moyens et a appelé les syndicats pour résoudre leurs problèmes ?
Non, tout s’arrache. Nous avons eu recours à des grèves sauvages pour avoir ce que nous avons aujourd’hui. Nous ne voulons pas que les autorités occultent nos problèmes. Qu’il y ait des oreilles attentives à nos revendications et qu’on nous donne des débuts de solutions. Nous ne sommes pas aussi gourmands que les gens le pensent. Mais faire le black out sur tous nos problèmes, nous ne saurions jamais l’accepter. Nous avons toujours été ouverts aux négociations.
Avez-vous approché les autorités ?
Le 16 juillet 2011, nous avons rencontré la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Thérèse N’Dri-Yoman pour lui présenter notre cahier de revendications. Le lendemain, c'est-à-dire le 17 juillet, nous avons demandé une audience au ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative. Gnamien Konan ne nous a reçus que le 31 octobre après une motion de protestation émise le 27 octobre. Il nous a demandé d’approcher le ministre de l’Economie et des finances pour toutes les revendications d’ordre financier (indemnités et autres). Lui seul était capable d’apporter une solution à ces problèmes. Au niveau des indices de 400 points pour les cadres supérieurs et 150 points pour les personnels techniques de santé, le ministre nous a fait savoir qu’il ne pouvait pas produire le décret, sans avoir rencontré le Premier ministre. Il nous a donc suggéré une rencontre tripartite (ndlr le Premier ministre, les syndicats et lui) dans un délai d’une semaine au cours de laquelle tout devait se faire. Pour le profil de carrière, le ministre Gnamien Konan nous a promis transmettre le dossier au ministre de la Santé. Malheureusement, rien n’a été fait. C’étaient des promesses en l’air. Pendant ce temps, nous avons demandé une audience au ministre de l’Economie et des finances qui n’a daigné nous répondre. Nous n’avons donc rien obtenu de ces deux personnalités.
Qu’avez-vous fait par la suite ?
Nous sommes revenus vers notre ministre de tutelle pour lui demander de gérer tous les problèmes tout en donnant un ultimatum au gouvernement. C’était le 31 janvier. Date à laquelle le conseiller du Premier ministre, Félicien Sékongo nous a reçus. Nous avons établi un chronogramme le 1er février. Et nous l’avons adressé au Premier ministre par courrier le 3 février. Le 29 février, nous avons fait le point avec le conseiller spécial et nous avons constaté ensemble que rien n’a été fait. Le 1er et le 2 mars, le directeur de cabinet de la ministre de la Santé s’est entretenu avec nous. Il nous a demandé d’attendre l’hypothétique point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (Ppte). Nous lui avons signifié que nous ne pouvions pas attendre. Si nous l’avons refusé en 2009, ce n’est pas en 2012 que nous l’accepterons.
Entretien réalisé par Adélaïde Konin
Le pays sort à peine d’une grave crise postélectorale. Pensez-vous que le moment est approprié pour des revendications ?
Quand est-ce que le moment sera approprié ? Un gouvernement est installé, les travailleurs sont à leurs postes. C’est tout à fait normal que les syndicats revendiquent de meilleures conditions de vie. Dès l’instant où nous sommes sortis de la guerre et que le pays a retrouvé la stabilité, nous pouvons revendiquer, et il n’y a pas de moment approprié pour le faire. Nous posons nos problèmes comme le demande la lutte syndicale. Autant les partis politiques sont en quête de pouvoir, autant les syndicats sont en quête d’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Il faut que les gens le comprennent. La crise que nous avons traversée ne justifie pas le fait qu’on ne veuille pas régler nos problèmes.
Croyez-vous que l’Etat soit financièrement prêt à vous satisfaire ? Pensez-vous aussi que l’Etat a constaté un jour qu’il avait les moyens et a appelé les syndicats pour résoudre leurs problèmes ?
Non, tout s’arrache. Nous avons eu recours à des grèves sauvages pour avoir ce que nous avons aujourd’hui. Nous ne voulons pas que les autorités occultent nos problèmes. Qu’il y ait des oreilles attentives à nos revendications et qu’on nous donne des débuts de solutions. Nous ne sommes pas aussi gourmands que les gens le pensent. Mais faire le black out sur tous nos problèmes, nous ne saurions jamais l’accepter. Nous avons toujours été ouverts aux négociations.
Avez-vous approché les autorités ?
Le 16 juillet 2011, nous avons rencontré la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Thérèse N’Dri-Yoman pour lui présenter notre cahier de revendications. Le lendemain, c'est-à-dire le 17 juillet, nous avons demandé une audience au ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative. Gnamien Konan ne nous a reçus que le 31 octobre après une motion de protestation émise le 27 octobre. Il nous a demandé d’approcher le ministre de l’Economie et des finances pour toutes les revendications d’ordre financier (indemnités et autres). Lui seul était capable d’apporter une solution à ces problèmes. Au niveau des indices de 400 points pour les cadres supérieurs et 150 points pour les personnels techniques de santé, le ministre nous a fait savoir qu’il ne pouvait pas produire le décret, sans avoir rencontré le Premier ministre. Il nous a donc suggéré une rencontre tripartite (ndlr le Premier ministre, les syndicats et lui) dans un délai d’une semaine au cours de laquelle tout devait se faire. Pour le profil de carrière, le ministre Gnamien Konan nous a promis transmettre le dossier au ministre de la Santé. Malheureusement, rien n’a été fait. C’étaient des promesses en l’air. Pendant ce temps, nous avons demandé une audience au ministre de l’Economie et des finances qui n’a daigné nous répondre. Nous n’avons donc rien obtenu de ces deux personnalités.
Qu’avez-vous fait par la suite ?
Nous sommes revenus vers notre ministre de tutelle pour lui demander de gérer tous les problèmes tout en donnant un ultimatum au gouvernement. C’était le 31 janvier. Date à laquelle le conseiller du Premier ministre, Félicien Sékongo nous a reçus. Nous avons établi un chronogramme le 1er février. Et nous l’avons adressé au Premier ministre par courrier le 3 février. Le 29 février, nous avons fait le point avec le conseiller spécial et nous avons constaté ensemble que rien n’a été fait. Le 1er et le 2 mars, le directeur de cabinet de la ministre de la Santé s’est entretenu avec nous. Il nous a demandé d’attendre l’hypothétique point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (Ppte). Nous lui avons signifié que nous ne pouvions pas attendre. Si nous l’avons refusé en 2009, ce n’est pas en 2012 que nous l’accepterons.
Entretien réalisé par Adélaïde Konin