Conseil des ministres extraordinaire : Soro rend sa démission aujourd’hui

Les choses s’accélèrent. Après le Conseil des ministres d’hier, le président de la République dans la soirée, a convoqué un Conseil des ministres extraordinaire pour aujourd’hui. Selon des indiscrétions, le Premier ministre Guillaume Soro, au cours de ce Conseil des ministres, rendra sa démission ainsi que celle de son gouvernement. On savait que le Premier ministre était sur le départ, maintenant que les élections générales ont pris fin conformément à l’Accord politique de Ouagadougou. Mais on ne savait pas que les choses allaient aller aussi vite. Surtout que l’un des proches collaborateurs du chef du gouvernement avait, en aparté, confié à des journalistes que « le Premier ministre reste à son poste jusqu’au 8 mai prochain ». Mais apparemment, au niveau du palais du Plateau, on en a décidé autrement. Dans la même journée d’hier, les résultats définitifs des élections législatives ont été proclamés par la Commission électorale indépendante. La CEI dans le communiqué envoyé dans les rédactions, explique que le Conseil constitutionnel a autorisé la publication des résultats définitifs, après avoir déclaré non fondé les deux requêtes en annulation qu’il a enregistrées pour ce deuxième round des législatives. Contrairement au premier round où il a pris un mois, le Conseil constitutionnel a mis seulement une semaine pour donner son verdict. « Une célérité » que n’a pas manqué de louer la CEI. Mais qui n’est pas étranger à ce qui va se passer ce matin. Un autre signe qui ne trompe pas. La visite effectuée hier par le Premier ministre au président Henri Konan Bédié. Loin du regard de la presse, le président du PDCI-RDA (dont sera issu le prochain Premier ministre), a eu un tête-à-tête avec le Premier ministre Guillaume Soro. Vu l’allure que prend les choses, il n’est pas besoin d’être un devin pour comprendre qu’il a été question du départ du député de Ferké de la Primature. Cette visite rendue par le chef du gouvernement au président Henri Konan Bédié hier à sa résidence a dû précipiter les choses. Le Premier ministre Guillaume Soro et le président du PDCI-RDA ont dû trouver un gentlemen agreement pour que le nom du successeur de Guillaume Soro soit connu dans les 48 h. Dans la foulée, les mêmes indiscrétions annoncent une convocation des députés lundi prochain à Yamoussoukro par le doyen des élus de la Nation, le général Gaston Ouassenan Koné. Au cours de cette « session parlementaire », il sera question de l’élection du futur locataire du perchoir. Il se murmure de plus en plus que la présidence de cette illustre institution échoira à Guillaume Soro. Mais il existe un obstacle quant à la mise en œuvre de cette décision. Selon la Constitution, le président de l’Assemblée nationale doit être âgé au minimum, de 40 ans. Or l’actuel Premier ministre n’a pas encore atteint la quarantaine. Il aura 40 ans le 8 mai prochain. Là encore, nous dit-on, un arrangement politique aurait été trouvé. Selon nos sources, le président de la République s’apprêterait à prendre une ordonnance pour autoriser tous les signataires de l’accord de Linas Marcoussis, à faire acte de candidature lors de la prochaine élection du président de l’Assemblée nationale. Une dérogation exceptionnelle pour permettre à l’Assemblée nationale de ne pas attendre jusqu’ en mai pour choisir son président qui, selon toute apparence, est le Premier ministre sortant.

Jean-Claude Coulibaly