Après avoir présenté sa démission au président de la République, Alassane Ouattara qui l’a acceptée, Guillaume Soro a tenu un discours d’adieu que nous vous proposons en intégralité.
Mesdames et messieurs les journalistes, je viens à l’instant de remettre à son excellence, le président de la République, ma démission, de mes fonctions de Premier ministre, ministre de la Défense. En effet, la Commission électorale indépendante vient de proclamer dans le courant de la journée les résultats définitifs de l’élection législative, confirmant ainsi du coup, ma qualité de député de la circonscription électorale de Ferkessédougou-commune. Aussi, voudrais-je d’emblée, dire toute ma satisfaction face à l’excellent travail accompli par tous ceux qui se sont impliqués dans le processus électoral mais aussi ma joie de noter que notre pays vient ainsi de franchir avec honneur, une étape essentielle dans notre quête commune de démocratie. Dès lors, il me revenait de tirer toutes les conséquences qu’induisent les règles démocratiques. Ceci implique de fait le principe sacro-saint de séparation des pouvoirs tel que l’a consacré notre constitution.
Vous l’aurez compris, cette situation certes heureuse entraîne cependant une incompatibilité entre mes fonctions précédentes au sein de l’exécutif et celles nouvelles, au sein du législatif.
En quittant, ce jour, mes fonctions de Premier ministre, ministre de la Défense, en accord et en harmonie avec son Excellence le président de la République, mes premières pensées vont à l’endroit de ma famille qui a tant souffert le martyre de mes longues absences et des frayeurs des tentatives d’assassinat dont j’ai régulièrement été l’objet, mes enfants que je n’ai eu le privilège de voir grandir, absorbé que j’étais par les lourdes charges du devoir.
Mes pensées vont plus naturellement vers le peuple de Côte d’Ivoire qui m’a honoré de sa confiance durant les neuf années où j’ai exercé au sein de l’exécutif : quatre ans en tant que ministre d’Etat, cinq ans en tant que Premier ministre.
Toutes ces années ont été émaillées de joie, mais surtout de souffrances et de douleurs vives. Ensemble, nous avons payé un lourd tribut au combat pour la démocratie.
A cet instant précis, je pense à tous mes proches et amis à tous ces valeureux citoyens qui ont perdu leur vie sur le chemin de la liberté. Je m’incline respectivement en leur mémoire.
Chers compatriotes,
Je me permettrais ensuite de citer le président de la République, son excellence Alassane Dramane Ouattara et de lui traduire toute ma reconnaissance. Sa confiance et son affection ne m’ont jamais fait défaut. Il m’a inculqué une autre vision de l’Etat. Et a forgé ma capacité à aborder les questions de développement du pays autrement.
Je me dois de faire du reste, amende spéciale, à mes compagnons et frères des Force nouvelles (Mpci, Mjp et Mpigo) qui ont mené le juste et noble combat.
Je remercie aussi toute la classe politique nationale, le président Bédié qui m’a soutenu. Et aussi JE salue tous les membres des gouvernements successifs sans exclusion que j’ai eu à diriger, ainsi que mes collaborateurs (civils et militaires) des différents cabinets. Des hommes et des femmes loyaux et compétents sans lesquels je ne serais pas parvenu à accomplir ma tâche avec bonheur et fierté.
Ce bilan positif, au dire des citoyens avertis, est d’abord et avant tout leur œuvre. Je leur en suis reconnaissant.
Il serait vaniteux et prétentieux d’évoquer le bilan positif de notre action sans se référer à Dieu qui a permis l’agencement heureux de notre destin. Qui a permis à l’orphelin précoce que je suis, de trouver ma voie sur ce chemin tortueux et périlleux de la vie. Je pense au miracle de l’Accord politique de Ouagadougou.
C’est le lieu de remercier le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré pour sa clairvoyance politique qui a favorisé la signature de cet accord.
Cela a permis, par les audiences foraines, de sortir près de 700 mille personnes de l’anonymat administratif. Il nous a donné près de six millions de cartes d’identité rétablissant ainsi la citoyenneté de nombreux compatriotes. Il a permis une élection transparente et démocratique et l’avènement d’un président dont la légitimité est incontestable.
Mais surtout ce combat a restitué la dignité à ces millions d’Ivoiriens qui s’étaient sentis humiliés et trahis par leur patrie toutes ces années durant.
A tous, je dis merci pour les sacrifices consentis.
Je ne serais pas complet si je ne fais pas mienne la sagesse qui dit qu’on ne peut servir sans nuire. Durant toutes ces années où j’ai eu à exercer au sommet de l’Etat, j’ai forcément contrarié certains compatriotes.
Mes décisions ont pu nuire à d’autres. Je veux tout simplement demander pardon à la Nation et à tous ceux qui ont souffert de ma gouvernance. Je prie Dieu pour qu’ils trouvent en ces petits mots simples, mais qui viennent du fond du cœur, l’apaisement.
Mes chers compatriotes,
Je pars donc de la primature le cœur léger et l’âme en paix avec le sentiment du devoir bien accompli. Je reste et demeure à la disposition du président de la République. Je souhaite bon vent à la brillante personnalité que ne manquera pas de nommer sous peu, le président de la République. Je l’assure de tout mon soutien ainsi que celui de tous mes collaborateurs.
Je réaffirme encore une fois ma disponibilité à servir mon pays en tant que député de la nation et disponible pour toute mission que le président voudra bien me confier.
Pour la suite, ne dit-on pas qu’on rencontre sa destinée, souvent par le chemin qu’on emprunte pour l’éviter.
Alors, laissons le destin s’accomplir. Merci à tous du fond du cœur.
Guillaume Kigbafory Soro
Mesdames et messieurs les journalistes, je viens à l’instant de remettre à son excellence, le président de la République, ma démission, de mes fonctions de Premier ministre, ministre de la Défense. En effet, la Commission électorale indépendante vient de proclamer dans le courant de la journée les résultats définitifs de l’élection législative, confirmant ainsi du coup, ma qualité de député de la circonscription électorale de Ferkessédougou-commune. Aussi, voudrais-je d’emblée, dire toute ma satisfaction face à l’excellent travail accompli par tous ceux qui se sont impliqués dans le processus électoral mais aussi ma joie de noter que notre pays vient ainsi de franchir avec honneur, une étape essentielle dans notre quête commune de démocratie. Dès lors, il me revenait de tirer toutes les conséquences qu’induisent les règles démocratiques. Ceci implique de fait le principe sacro-saint de séparation des pouvoirs tel que l’a consacré notre constitution.
Vous l’aurez compris, cette situation certes heureuse entraîne cependant une incompatibilité entre mes fonctions précédentes au sein de l’exécutif et celles nouvelles, au sein du législatif.
En quittant, ce jour, mes fonctions de Premier ministre, ministre de la Défense, en accord et en harmonie avec son Excellence le président de la République, mes premières pensées vont à l’endroit de ma famille qui a tant souffert le martyre de mes longues absences et des frayeurs des tentatives d’assassinat dont j’ai régulièrement été l’objet, mes enfants que je n’ai eu le privilège de voir grandir, absorbé que j’étais par les lourdes charges du devoir.
Mes pensées vont plus naturellement vers le peuple de Côte d’Ivoire qui m’a honoré de sa confiance durant les neuf années où j’ai exercé au sein de l’exécutif : quatre ans en tant que ministre d’Etat, cinq ans en tant que Premier ministre.
Toutes ces années ont été émaillées de joie, mais surtout de souffrances et de douleurs vives. Ensemble, nous avons payé un lourd tribut au combat pour la démocratie.
A cet instant précis, je pense à tous mes proches et amis à tous ces valeureux citoyens qui ont perdu leur vie sur le chemin de la liberté. Je m’incline respectivement en leur mémoire.
Chers compatriotes,
Je me permettrais ensuite de citer le président de la République, son excellence Alassane Dramane Ouattara et de lui traduire toute ma reconnaissance. Sa confiance et son affection ne m’ont jamais fait défaut. Il m’a inculqué une autre vision de l’Etat. Et a forgé ma capacité à aborder les questions de développement du pays autrement.
Je me dois de faire du reste, amende spéciale, à mes compagnons et frères des Force nouvelles (Mpci, Mjp et Mpigo) qui ont mené le juste et noble combat.
Je remercie aussi toute la classe politique nationale, le président Bédié qui m’a soutenu. Et aussi JE salue tous les membres des gouvernements successifs sans exclusion que j’ai eu à diriger, ainsi que mes collaborateurs (civils et militaires) des différents cabinets. Des hommes et des femmes loyaux et compétents sans lesquels je ne serais pas parvenu à accomplir ma tâche avec bonheur et fierté.
Ce bilan positif, au dire des citoyens avertis, est d’abord et avant tout leur œuvre. Je leur en suis reconnaissant.
Il serait vaniteux et prétentieux d’évoquer le bilan positif de notre action sans se référer à Dieu qui a permis l’agencement heureux de notre destin. Qui a permis à l’orphelin précoce que je suis, de trouver ma voie sur ce chemin tortueux et périlleux de la vie. Je pense au miracle de l’Accord politique de Ouagadougou.
C’est le lieu de remercier le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré pour sa clairvoyance politique qui a favorisé la signature de cet accord.
Cela a permis, par les audiences foraines, de sortir près de 700 mille personnes de l’anonymat administratif. Il nous a donné près de six millions de cartes d’identité rétablissant ainsi la citoyenneté de nombreux compatriotes. Il a permis une élection transparente et démocratique et l’avènement d’un président dont la légitimité est incontestable.
Mais surtout ce combat a restitué la dignité à ces millions d’Ivoiriens qui s’étaient sentis humiliés et trahis par leur patrie toutes ces années durant.
A tous, je dis merci pour les sacrifices consentis.
Je ne serais pas complet si je ne fais pas mienne la sagesse qui dit qu’on ne peut servir sans nuire. Durant toutes ces années où j’ai eu à exercer au sommet de l’Etat, j’ai forcément contrarié certains compatriotes.
Mes décisions ont pu nuire à d’autres. Je veux tout simplement demander pardon à la Nation et à tous ceux qui ont souffert de ma gouvernance. Je prie Dieu pour qu’ils trouvent en ces petits mots simples, mais qui viennent du fond du cœur, l’apaisement.
Mes chers compatriotes,
Je pars donc de la primature le cœur léger et l’âme en paix avec le sentiment du devoir bien accompli. Je reste et demeure à la disposition du président de la République. Je souhaite bon vent à la brillante personnalité que ne manquera pas de nommer sous peu, le président de la République. Je l’assure de tout mon soutien ainsi que celui de tous mes collaborateurs.
Je réaffirme encore une fois ma disponibilité à servir mon pays en tant que député de la nation et disponible pour toute mission que le président voudra bien me confier.
Pour la suite, ne dit-on pas qu’on rencontre sa destinée, souvent par le chemin qu’on emprunte pour l’éviter.
Alors, laissons le destin s’accomplir. Merci à tous du fond du cœur.
Guillaume Kigbafory Soro