Le paysage politique national a commencé sérieusement à se recomposer depuis hier. D'abord, par la démission du Premier ministre Guillaume Kigbafory Soro et de toute son équipe gouvernementale. Ensuite, par la rentrée parlementaire, prévue pour le lundi prochain, qui doit mettre en place la 2è grande Institution de l’État après la Présidence de la République. A cet effet, on constate à travers les communiqués de presse, que le mécanisme de désignation du président du futur parlement, avec son 1er vice-président, commence à se mettre aussi en place. Pour sûr, le prochain président de l'Assemblée Nationale sera connu le lundi 12 mars prochain. Dans cette perspective, des sources politiques très crédibles annoncent l'ex-Premier ministre Guillaume Soro comme le futur tenant du perchoir, et ce, comme dans un échange de bons procédés puisqu'il cède la Primature à un cadre du PDCI-RDA, en l'occurrence Me Ahoussou Kouadio Jeannot, ex-Garde des Sceaux et ex-ministre de la Justice du gouvernement sortant. Mais, l'arrivée de Guillaume Soro à la tête du prochain parlement, qui est devenue un vrai secret de polichinelle, risque de connaître quelques complications au moment de sa mise à exécution. En effet, d’autres sources politiques bien introduites au RDR précisent que le perchoir avait été déjà l'objet d'une promesse ferme à une autre grosse personnalité du parti au pouvoir, connue pour être un ami de longue date de l'actuel chef de l’État et son compagnon de route, en l'occurrence M. Tiémoko Yadé Coulibaly, actuel député de Sinématiali, un département du Nord du pays. L'annonce, non officielle encore, de l’arrivée de l'ex-Premier ministre Guillaume Soro à la tête de la prochaine Assemblée Nationale, a douché plus d'un au RDR quant à ce ''dribble'' que le Président Ouattara, pourtant peu coutumier du fait, ferait à son fidèle compagnon. Hier, à propos de cette éventualité, l'ambiance était très morose à la rue Lepic, siège des Républicains, où des éclats de voix ont même été entendus. L'hostilité affichée sur la question était perceptible. Déjà dribblé en 2005 par l'ex-Président Laurent Gbagbo au profit du Gouverneur Charles Konan Banny lors de la désignation du Premier ministre, alors qu'il était en pôle-position pour ce poste avec le général Gaston Ouassenan Koné, que va penser, faire ou dire le concerné et son parti, le RDR, cette fois ? Déjà hier, le ministre Amadou Soumahoro, Secrétaire général intérimaire du RDR, a pris la route pour Yamoussoukro. De sources proches de la rue Lepic, c'est pour aller préparer la rentrée parlementaire du lundi prochain. Pour d'autres, le SG intérimaire veut commencer au plus tôt le marquage auprès de ses députés, 138 au total, s'il ne veut pas connaître des dispersions de voix ou d'opinions de leur part. Entre-temps, les partis alliés au sein du RHDP, le PDCI-RDA en tête, observent. Quel sort va leur être réservé ? L'alliance sera-t-elle mise en jeu dans le cadre de la distribution des grands rôles au sein du futur parlement ? Le président de la République semble être quelque peu pris entre deux feux...
JMK AHOUSSOU
JMK AHOUSSOU