29 mars 2007-8 mars 2012. C’est le temps que Guillaume Soro a passé à la tête de plusieurs gouvernements qui se sont succédé. Celui qui est affectueusement appelé ‘‘Thiény Gbanany’’ a tenu son dernier Conseil des ministres au cours duquel il a présenté sa démission au président Ouattara. Retour sur l’ambiance qui a prévalu hier au palais présidentiel.
Après avoir passé cinq longues et harassantes années à la Primature, Guillaume Kigbafori Soro a présenté hier, au président de la République, sa lettre de démission ainsi que celle de toute l’équipe gouvernementale. Ce conseil des ministres extraordinaires, tant attendu, a tenu toutes ses promesses. Retransmission en direct à la radio et à la télévision nationale. Mobilisation record des médias nationaux et internationaux. Intérêt national sur ce qui allait sortir de ce conseil extraordinaire. Bref, l’ambiance était solennelle, mais la crispation, l’anxiété et le stress se lisaient sur le visage de plusieurs membres du gouvernement. L’arrivée des ministres à cette ultime réunion était pleine de symboles. A deux ou trois, les 35 ministres sont arrivés au palais, pas avec les sourires habituels. Pour cet ultime rendez-vous, aucun retard n’a été enregistré. Tous étaient dans la salle du conseil à l’heure H. Il est 16H00. Le président de la République et son Premier ministre descendent de ses bureaux et se dirigent tout droit vers la salle du conseil où avaient déjà pris place les 35 autres membres de l’ancienne équipe. Après les prises de vues des photographes et cameramen, les portes de la salle se ferment sur la salle. Le service de communication du Palais a déployé la grosse artillerie pour permettre aux journalistes de travailler dans les meilleures conditions. Des haut-parleurs ont été installés dans le vestibule du palais ; ce qui a permis aux journalistes de capter tout ce qui se disait à ce conseil extraordinaire qui était aussi retransmis en direct. Après la démission du Premier ministre et celle de son gouvernement, le président de la République a rendu hommage à celui qui a été son Premier ministre depuis le golf hôtel jusqu’au palais. Au bout du compte, ce conseil extraordinaire n’a duré qu’une vingtaine de minutes. Après cette démission en bloc, le chef de l’Etat et son nouveau ancien Premier ministre montent ensemble à ses bureaux d’où ils ressortiront quelques minutes plus tard. Ils seront suivis des ministres dont certains, la mine grave, le visage visiblement crispé regagnent leurs véhicule de commandement. D’autres sont happés par les journalistes. Le plus sollicité est l’ancien ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, le très probable successeur de Guillaume Soro à la Maison blanche du Plateau. Interrogé sur son avis sur le dernier conseil, l’ancien garde des sceaux ne s’est pas débiné : « Nous sortons de ce Conseil de ministres où le Premier ministre a remis sa démission ainsi que celle du gouvernement. Nous en prenons acte et nous attendons pour aviser. Nous avons un sentiment de satisfaction parce que le pays était totalement en déconfiture. Nous voyons aujourd’hui que le pays reprend ses couleurs, la Côte d’Ivoire retrouve ses atouts pour aller au renouveau de la mondialisation », lance-t-il aux journalistes qui lui posent à nouveau cette question : « Les rumeurs disent que vous êtes le prochain Premier ministre. Qu’en est-il ? » Réponse sèche d’Ahoussou : « Je n’en sais rien ». Au même moment, le président Ouattara et le député Guillaume Soro ressortent de leur conciliabule. Fait rare, Alassane Ouattara raccompagne son ancien Premier ministre jusqu’à la dernière marche du perron du palais présidentiel. Les deux hommes se congratulent puis le président remonte à ses bureaux. Méité Sindou, ancien porte-parole de Guillaume Soro, est dans la main courante. Il prend soin de placer le discours de son ancien patron sur le pupitre qui a été dressé à cet effet. Ayant appris que Soro devait faire une adresse à la presse, les ministres qui s’apprêtaient à monter dans leur véhicule rebroussent chemin pour assister au dernier discours de leur ancien chef. Au terme de son discours, un fait anodin retient notre attention. Quand Soro a souhaité bon vent « à la brillante personnalité que ne manquera pas de nommer sous peu, le Président de la République », le ministre Maurice Bandama qui était arrêté juste devant Ahoussou Jeannot se retourne vers ce dernier et esquisse un sourire très évocateur. Guillaume Soro clôt son discours en réaffirmant sa disponibilité à servir la République. Sur ces faits, Soro sort du palais, et contre toute attente, il laisse son véhicule de commandement pour s’engouffrer dans un véhicule de type, 4x4, une Lexus noire. Dépouillé désormais de ses attributs de Premier ministre, Soro quitte le palais comme un citoyen lambda, sans cortège, lui-même au volant de sa voiture, avec pour seul coéquipier un de ses plus fidèles compagnons. Sans bruit, la voiture du député de Ferkéssédougou sort de la présidence sous les regards des journalistes et fonctionnaires du palais. Le soleil se couche sur la capitale économique. Le rideau vient ainsi de tomber sur la dernière scène du passage de l’enfant terrible de Koffiplé à la Primature. Mais selon des indiscrétions, le repos du député Guillaume Soro ne sera que de courte durée. Pour cet ancien syndicaliste qui a été nommé Premier ministre le 29 mars 2007, c’est une page qui se ferme. Mais une autre pourrait s’ouvrir ce lundi 12 mars au perchoir de l’Assemblée nationale.
Kra Bernard
Après avoir passé cinq longues et harassantes années à la Primature, Guillaume Kigbafori Soro a présenté hier, au président de la République, sa lettre de démission ainsi que celle de toute l’équipe gouvernementale. Ce conseil des ministres extraordinaires, tant attendu, a tenu toutes ses promesses. Retransmission en direct à la radio et à la télévision nationale. Mobilisation record des médias nationaux et internationaux. Intérêt national sur ce qui allait sortir de ce conseil extraordinaire. Bref, l’ambiance était solennelle, mais la crispation, l’anxiété et le stress se lisaient sur le visage de plusieurs membres du gouvernement. L’arrivée des ministres à cette ultime réunion était pleine de symboles. A deux ou trois, les 35 ministres sont arrivés au palais, pas avec les sourires habituels. Pour cet ultime rendez-vous, aucun retard n’a été enregistré. Tous étaient dans la salle du conseil à l’heure H. Il est 16H00. Le président de la République et son Premier ministre descendent de ses bureaux et se dirigent tout droit vers la salle du conseil où avaient déjà pris place les 35 autres membres de l’ancienne équipe. Après les prises de vues des photographes et cameramen, les portes de la salle se ferment sur la salle. Le service de communication du Palais a déployé la grosse artillerie pour permettre aux journalistes de travailler dans les meilleures conditions. Des haut-parleurs ont été installés dans le vestibule du palais ; ce qui a permis aux journalistes de capter tout ce qui se disait à ce conseil extraordinaire qui était aussi retransmis en direct. Après la démission du Premier ministre et celle de son gouvernement, le président de la République a rendu hommage à celui qui a été son Premier ministre depuis le golf hôtel jusqu’au palais. Au bout du compte, ce conseil extraordinaire n’a duré qu’une vingtaine de minutes. Après cette démission en bloc, le chef de l’Etat et son nouveau ancien Premier ministre montent ensemble à ses bureaux d’où ils ressortiront quelques minutes plus tard. Ils seront suivis des ministres dont certains, la mine grave, le visage visiblement crispé regagnent leurs véhicule de commandement. D’autres sont happés par les journalistes. Le plus sollicité est l’ancien ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, le très probable successeur de Guillaume Soro à la Maison blanche du Plateau. Interrogé sur son avis sur le dernier conseil, l’ancien garde des sceaux ne s’est pas débiné : « Nous sortons de ce Conseil de ministres où le Premier ministre a remis sa démission ainsi que celle du gouvernement. Nous en prenons acte et nous attendons pour aviser. Nous avons un sentiment de satisfaction parce que le pays était totalement en déconfiture. Nous voyons aujourd’hui que le pays reprend ses couleurs, la Côte d’Ivoire retrouve ses atouts pour aller au renouveau de la mondialisation », lance-t-il aux journalistes qui lui posent à nouveau cette question : « Les rumeurs disent que vous êtes le prochain Premier ministre. Qu’en est-il ? » Réponse sèche d’Ahoussou : « Je n’en sais rien ». Au même moment, le président Ouattara et le député Guillaume Soro ressortent de leur conciliabule. Fait rare, Alassane Ouattara raccompagne son ancien Premier ministre jusqu’à la dernière marche du perron du palais présidentiel. Les deux hommes se congratulent puis le président remonte à ses bureaux. Méité Sindou, ancien porte-parole de Guillaume Soro, est dans la main courante. Il prend soin de placer le discours de son ancien patron sur le pupitre qui a été dressé à cet effet. Ayant appris que Soro devait faire une adresse à la presse, les ministres qui s’apprêtaient à monter dans leur véhicule rebroussent chemin pour assister au dernier discours de leur ancien chef. Au terme de son discours, un fait anodin retient notre attention. Quand Soro a souhaité bon vent « à la brillante personnalité que ne manquera pas de nommer sous peu, le Président de la République », le ministre Maurice Bandama qui était arrêté juste devant Ahoussou Jeannot se retourne vers ce dernier et esquisse un sourire très évocateur. Guillaume Soro clôt son discours en réaffirmant sa disponibilité à servir la République. Sur ces faits, Soro sort du palais, et contre toute attente, il laisse son véhicule de commandement pour s’engouffrer dans un véhicule de type, 4x4, une Lexus noire. Dépouillé désormais de ses attributs de Premier ministre, Soro quitte le palais comme un citoyen lambda, sans cortège, lui-même au volant de sa voiture, avec pour seul coéquipier un de ses plus fidèles compagnons. Sans bruit, la voiture du député de Ferkéssédougou sort de la présidence sous les regards des journalistes et fonctionnaires du palais. Le soleil se couche sur la capitale économique. Le rideau vient ainsi de tomber sur la dernière scène du passage de l’enfant terrible de Koffiplé à la Primature. Mais selon des indiscrétions, le repos du député Guillaume Soro ne sera que de courte durée. Pour cet ancien syndicaliste qui a été nommé Premier ministre le 29 mars 2007, c’est une page qui se ferme. Mais une autre pourrait s’ouvrir ce lundi 12 mars au perchoir de l’Assemblée nationale.
Kra Bernard
