L’information qui était un secret de polichinelle, a fini par être concrétisée hier 8 mars par la démission de Soro Guillaume du poste de Premier ministre. En effet, le désormais ancien Premier ministre a rendu sa démission au cours d’un bref conseil des ministres extraordinaire, ce même jour, au président de la République, qui l’a acceptée aussitôt. Profitant de cette solennelle circonstance, Alassane Ouattara a exprimé toute sa reconnaissance à l’équipe gouvernementale sortante. Avec le départ de celui qui fut Premier ministre de 2007 à 2012, force est de reconnaître que la Côte d’Ivoire s’engage dans une ère nouvelle. Celle de la rupture totale avec des habitudes incomptables dans la gestion des charges des affaires de l’Etat. Ainsi, en annonçant officiellement qu’il se refusera à occuper la moindre fonction dans l’Exécutif, maintenant qu’il est élu à l’Assemblée nationale, Soro donne un signal fort aux ministres sortant. Particulièrement à ceux fraichement élus députés, qui caresseraient le secret dessein d’être reconduits au gouvernement. L’ancien Premier ministre marque l’incompatibilité et la démarcation entre les pouvoirs Exécutif et Législatif dans une République. Finit donc l’accumulation des postes comme cela a été courant dans ce pays où il était coutume de voir des personnalités être à la fois, ministre, député, maire et même président de conseil d’administration de société, pour les plus philanthropes d’entre eux. Même en partant de la Primature, Soro Guillaume nous donne une belle leçon de bon démocrate. Ce qui augure que la nouvelle carrière politique qu’il lance ne pourra qu’être brillante à l’image de son bilan de Premier ministre.
Ephraïm Aboubacar
Ephraïm Aboubacar