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Sport Publié le lundi 12 mars 2012 | L’expression

Interview / Amani Yao (Meilleur entraîneur ivoirien saison 2011) : « Il faut laisser François Zahoui continuer avec les Eléphants »

© L’expression Par PRISCA
Sport/Football : Les éléphants face à la presse
Mardi 28 février 2012. Abidjan. A l`hôtel du Golf. Les elephants ont animé une conférence de presse en prelude au match amical Guinée - Côte d`Ivoire. Photo : Zahoui François
Quatre années à la tête de l’Afad ont suffi à Amani Yao César Lambert pour être désigné meilleur entraîneur de Côte d’Ivoire (Ligue 1) pour la saison 2011. Le technicien ivoirien revient sur son titre, le parcours de son club, la Can 2012. Et se prononce sur la nouvelle FIF et la Direction technique nationale.

Comment avez-vous accueilli votre désignation comme meilleur entraîneur de Côte d’Ivoire pour la saison 2011 ?
C’est une satisfaction pour le staff qui m’accompagne, mais j’ai une pensée pour le président Jacques Anouma qui, en fin 2008, a pensé à moi pour diriger l’Afad, je lui dois cette distinction. S’il n’avait pas été là, je n’aurais pas eu ce prix. Je voudrais lui signifier ma reconnaissance et au centre. Ces jeunes que j’ai entrainés sont arrivés en maturité. C’est un travail de longue haleine. C’est le travail qui a payé. Nous continuons de travailler.

Le titre de meilleur entraîneur de la ligue1 vous a-t-il surpris ?

Honnêtement, je ne prête pas trop attention à ce genre de truc. Le football est un sport collectif, je suis plus pour les récompenses et succès collectifs. Quand on a fini 2ème et que j’ai vu la joie des joueurs dans les vestiaires, ça m’a marqué. Je suis plus porté sur ce genre de chose. J’ai juste mérité ce titre.

A votre avis, qu’est-ce qui a fait la différence avec les autres entraîneurs ?

L’entraîneur est toujours dépendant de ses joueurs. C’est dû au bon parcours de l’équipe. En deux ans, accéder à la ligue des champions, c’est énorme. Bref, je dois cela aux joueurs et à tout le staff qui m’accompagnent.
Seulement deux ans en ligue1, vous vous retrouvez en ligue des champions, quel est le secret de l’Afad ?

Cela doit donner à réfléchir à toutes les équipes, chacun doit se mettre à la formation. L’Asec l’a initié, le président Anouma ne s’en cache pas, il copie le model de l’Asec. On est parti d’un centre qui a une base solide de 6 ou 7 ans, la seule chose que le coach peut donner c’est son expérience. Donc pour moi, tout part de la formation.

Revenons sur le match du Congo, cette grosse frayeur. Comment vous avez vécu cette situation de « guerre » ?

Nous avons vecu cette situation avec beaucoup d’anxiété. Car nous étions à 3 km du camp militaire où il y a eu des détonations. Quand vous voyez trembler votre hôtel, ça donne des frayeurs. Les vitres ont même volé en éclats, franchement, on revient de loin. On a cru revivre les événements d’Abidjan, mais après tout rentré dans l’ordre. Mais nous avons été compatissants pour le peuple congolais devant tous ces morts. Ça a été dramatique.

Vous reprenez la Ligue 1, croyez-vous pouvoir rééditer l’exploit de l’année dernière ?
Oui, je pense bien. Les grandes équipes doivent être toujours constantes. Nous travaillons à cela, mais d’abord, il faut bien commencer le championnat. Je pense que nous avons les potentialités pour le faire.

Meilleur entraîneur 2011, croyez-vous pouvoir monter plus haut ?

Au niveau des entraîneurs, c’est la plus grande récompense que j’ai obtenue, qu’est-ce que je peux demander de plus ? Je vais continuer avec l’Afad, essayer de faire une très bonne campagne africaine. C’est le terrain qui décide de tout.
Vous avez déjà dirigé une sélection de jeune, un retour chez les Eléphants vous tente-t-il ?

Pour le moment, je n’ai pas de projet dans ce sens. Je suis plus un entraîneur de club. J’ai besoin d’être toujours sur le terrain. Alors qu’un entraîneur de sélection ne travaille pas assez. Si un jour, je dois y être, je le mériter.

Que pensez-vous de vos collègues entraîneurs ?
Je pense qu’il faut leur faire confiance. On a instauré la licence A pour essayer de verrouiller l’accès à n’importe qui, afin de tendre vers l’excellence. Il faut leur permettre beaucoup de stage de formation de recyclage pour qu’on puisse échanger entre nous et progresser.

La Côte d’Ivoire a fini une Can qui n’a pas été désastreuse, mais qu’elle n’a pas gagnée. Que pensez-vous de cette campagne ?

L’équipe a été victime d’une pression trop forte et négative. On l’a vu aux tirs au but quand des professionnels refusent de tirer les penalties. On pouvait gagner cette Coupe, mais on n’avait pas besoin de chanter sur tous les toits qu’on partait la chercher. Il faut arrêter de proclamer l’équipe championne avant même le début du tournoi. Cela a mis trop de pression sur les joueurs qui sont après tout des êtres humains. C’est ce qui les a tétanisés contre la Zambie. Il faut reconnaître que la Zambie était la meilleure équipe au niveau du football.

On parle de maintien ou non de François Zahoui à la tête de la sélection. Quel est votre avis sur la question ?

Je n’ai pas à me mêler de ce débat, c’est très complexe.


Comment jugez-vous Zahoui sur la Can ?
Les résultats plaident pour lui, il faut le reconnaître. La finale a été une loterie. Il a apporté une certaine rigueur défensive. Maintenant, il faut retrouver de l’élan offensif pour arriver à marquer des buts sans encaisser. Depuis un moment, la Côte d’Ivoire n’encaisse pas de but, mais elle a du mal à en marquer. Il faut trouver le juste milieu. Honnêtement, il faut le laisser repartir pour la Can 2013, l’échéance est déjà proche. Il ne faudrait pas aller chercher une personne qui ne connait pas le groupe et qui doit venir chercher à s’y adapter. Il faut lui faire confiance.


Que pensez-vous de l’avènement de la nouvelle FIF ?
Pour le moment, je n’ai pas grand-chose à dire sur la fédération, son slogan de campagne a été : fédérer, continuer, réussir. Ils continuent l’œuvre d’Anouma. J’ai vu une forte mobilisation avec de grands moyens pour la Can, cela m’a fait plaisir. Mais au niveau de la Direction technique nationale, il faut que les choses bougent, qu’on retrouve les compétitions pour les jeunes et préparer une relève. La relève ne doit pas être limitée à l’Asec, et aujourd’hui à Djèkanou, deux clubs qui forment. Il faut que les clubs fassent de la formation et aient un cahier de charges, car même avec une subvention de 50 millions de Fcfa, sans formation c’est du gâchis.

Le président de la FIF, Sidy Diallo, veut que le Directeur technique national soit un Ivoirien, qu’en pensez-vous ?
C’est une bonne chose. Il y a des compétences en Côte d’Ivoire. Je pense qu’il faut les trouver et les mettre à leur place. Il faut leur donner les moyens de s’exprimer. On nous amène des expatriés qui touchent beaucoup d’argent pourtant sur le plan local, il y a des compétences pour la Dtn. Il ne reste qu’à faire le bon choix. Et permette aux gens d’animer cette DTN.
Interview réalisée par Tibet Kipré
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