Ils sont 300 agents, toutes catégories confondues, qui viennent d’être remerciés. Charles Kouassi, directeur des ressources humaines de la RTI, donne ici les raisons qui ont motivé cette mesure. Par ailleurs, il s’indigne devant les menaces dont il est victime, depuis quelques jours.
Monsieur le DRH, les licenciements opérés ces derniers temps font assez de vagues en ville. L’on parle tantôt de chasse aux sorcières, tantôt de licenciements abusifs. Qu’en est-il exactement ?
Merci de l’occasion que vous me donnez. Mais parler de polémiques autour de ces licenciements à motif économique, je ne sais pas à quel niveau se situe la polémique. En ma qualité de DRH, quand on parle de chasse aux sorcières, je considère qu’il s’agit d’une affirmation gratuite puisqu’il n’y a pas de preuves. Aucun élément en ma possession ne me dit qu’il y a eu une chasse aux sorcières.
Après la mise en congé technique des agents, sommes-nous au stade, aujourd’hui du licenciement définitif ou de reprise ?
La réalité, aujourd’hui, c’est que depuis le 12 mars 2012, la RTI a opéré un licenciement de 300 agents pour motif économique. Une décision douloureuse, qui n’enchante personne. Regardez des collègues avec qui on a travaillé sur une période donnée et les voir partir, ne peut pas être de gaieté de cœur. Mais la raison est d’ordre économique. A savoir que l’entreprise, à un moment donné, ne pouvait plus faire face à toutes ses charges par rapport à l’effectif qui est là.
Un licenciement, c’est tout aussi un processus. Or là, vous nous parlez seulement de la journée du 12 mars 2012. Que s’est-il passé au préalable ?
Justement, il fallait commencer par là. Le mardi 12 mars 2012 n’était que l’aboutissement. C’est à dire la fin de l’opération, sa mise en œuvre. C’est la suite logique d’une résolution du conseil d’administration de la RTI qui a été prise depuis le mois d’octobre 2011. Le conseil a demandé à la Direction de réduire la masse salariale qu’il trouvait énorme. On ne peut naturellement parler de cette mesure sans toucher le personnel qui est payé. Dans un premier temps, il a été procédé à une mise en chômage technique de 322 agents, c’était le 11 novembre 2011. Cette mesure a duré deux mois sans qu’il y ait eu amélioration. Là, on ne parlait que de suspension de contrats et non de licenciements. Pendant cette période, les agents qui ont été mis en chômage technique, percevaient la moitié de leur salaire. N’ayant pas répondu aux attentes de la Direction, laquelle mesure a été reconduite encore pour deux autres mois. Après cette seconde phase toujours sans issue, la seule alternative qui restait à l’entreprise, c’était de procéder à un licenciement pour motif économique.
Quand vous affirmez que le licenciement dans tous ses aspects a été bouclé depuis le mardi 12 mars 2012, cela veut dire que tous les agents licenciés ont perçu leurs droits. Si oui, à combien s’élève le montant?
Tous ceux qui, malheureusement, ont été licenciés, ont tous perçu la totalité de leurs droits. Même les indemnités de licenciement ont été payées. La somme déboursée s’élève à 2,8 milliards de francs CFA, voire plus. Depuis le 12 mars dernier, les agents concernés passent retirer leurs certificats de travail accompagnés de chèques. A ce niveau, je pense qu’il n’y a pas de problème sinon vous auriez dû voir des attroupements dehors.
Pendant que vous affirmez que les agents ne grognent pas, certains se répandent dans les journaux pour dire qu’ils vont porter plainte contre la RTI pour licenciement abusif, il y a donc problème. Peut-on également savoir les critères de sélection ?
Au démarrage du processus, il a été demandé à chacun des seize directeurs centraux de la RTI, d’examiner son effectif. Cette sélection a été préalablement faite par chaque directeur qui a dressé la liste de ceux qui sont encore bons pour le service avant que nous ne soyons saisis. D’ailleurs, le Directeur général a reçu, en son temps, les organisations syndicales, ensuite l’ensemble du personnel au stade de la haute fréquence pour leur faire part des nouvelles mesures envisagées par le conseil d’administration.
Pendant qu’on licencie, de nouveaux visages apparaissent à la RTI. Du coup, cela donne l’impression qu’il se pose un problème de personnes et non de moyens. Votre avis là-dessus.
Le problème de la RTI, c’est que le problème d’effectif se posait déjà à certains endroits. Contrairement à d’autres où l’effectif est élevé. Il y a par exemple des agents qui étaient proches de la retraite et comme le recrutement de leurs remplaçants coïncide avec la situation, les gens ont l’impression que la règle n’est pas appliquée. A ma connaissance, pour le recrutement normal, il n’y a eu que trois personnes pour l’instant.
Pourquoi certains vous accusent d’être à la base de leur départ ?
C’est triste tout ça et c’est d’ailleurs regrettable. Mais, je mets tout cela sur le compte de la sous-information et de la désinformation. Sinon, le rôle d’un DRH est d’appliquer les règles en vigueur. Je vous le disais, tout à l’heure, que les dossiers de licenciement me sont parvenus quand tout était bouclé, fin prêt. Malheureusement, la mise en pratique de ces mesures qui passent par moi, donne l’impression à certains que j’ai le pouvoir de décisions. Pour cela, d’ailleurs, depuis quelques jours, je fais l’objet de menaces. Des inconnus veulent faire ma peau et c’est dommage. Que les gens arrêtent ça, je n’y suis pour rien.
Interview réalisée par Dieusmonde TADE
dieusmonde@yahoo.fr
Monsieur le DRH, les licenciements opérés ces derniers temps font assez de vagues en ville. L’on parle tantôt de chasse aux sorcières, tantôt de licenciements abusifs. Qu’en est-il exactement ?
Merci de l’occasion que vous me donnez. Mais parler de polémiques autour de ces licenciements à motif économique, je ne sais pas à quel niveau se situe la polémique. En ma qualité de DRH, quand on parle de chasse aux sorcières, je considère qu’il s’agit d’une affirmation gratuite puisqu’il n’y a pas de preuves. Aucun élément en ma possession ne me dit qu’il y a eu une chasse aux sorcières.
Après la mise en congé technique des agents, sommes-nous au stade, aujourd’hui du licenciement définitif ou de reprise ?
La réalité, aujourd’hui, c’est que depuis le 12 mars 2012, la RTI a opéré un licenciement de 300 agents pour motif économique. Une décision douloureuse, qui n’enchante personne. Regardez des collègues avec qui on a travaillé sur une période donnée et les voir partir, ne peut pas être de gaieté de cœur. Mais la raison est d’ordre économique. A savoir que l’entreprise, à un moment donné, ne pouvait plus faire face à toutes ses charges par rapport à l’effectif qui est là.
Un licenciement, c’est tout aussi un processus. Or là, vous nous parlez seulement de la journée du 12 mars 2012. Que s’est-il passé au préalable ?
Justement, il fallait commencer par là. Le mardi 12 mars 2012 n’était que l’aboutissement. C’est à dire la fin de l’opération, sa mise en œuvre. C’est la suite logique d’une résolution du conseil d’administration de la RTI qui a été prise depuis le mois d’octobre 2011. Le conseil a demandé à la Direction de réduire la masse salariale qu’il trouvait énorme. On ne peut naturellement parler de cette mesure sans toucher le personnel qui est payé. Dans un premier temps, il a été procédé à une mise en chômage technique de 322 agents, c’était le 11 novembre 2011. Cette mesure a duré deux mois sans qu’il y ait eu amélioration. Là, on ne parlait que de suspension de contrats et non de licenciements. Pendant cette période, les agents qui ont été mis en chômage technique, percevaient la moitié de leur salaire. N’ayant pas répondu aux attentes de la Direction, laquelle mesure a été reconduite encore pour deux autres mois. Après cette seconde phase toujours sans issue, la seule alternative qui restait à l’entreprise, c’était de procéder à un licenciement pour motif économique.
Quand vous affirmez que le licenciement dans tous ses aspects a été bouclé depuis le mardi 12 mars 2012, cela veut dire que tous les agents licenciés ont perçu leurs droits. Si oui, à combien s’élève le montant?
Tous ceux qui, malheureusement, ont été licenciés, ont tous perçu la totalité de leurs droits. Même les indemnités de licenciement ont été payées. La somme déboursée s’élève à 2,8 milliards de francs CFA, voire plus. Depuis le 12 mars dernier, les agents concernés passent retirer leurs certificats de travail accompagnés de chèques. A ce niveau, je pense qu’il n’y a pas de problème sinon vous auriez dû voir des attroupements dehors.
Pendant que vous affirmez que les agents ne grognent pas, certains se répandent dans les journaux pour dire qu’ils vont porter plainte contre la RTI pour licenciement abusif, il y a donc problème. Peut-on également savoir les critères de sélection ?
Au démarrage du processus, il a été demandé à chacun des seize directeurs centraux de la RTI, d’examiner son effectif. Cette sélection a été préalablement faite par chaque directeur qui a dressé la liste de ceux qui sont encore bons pour le service avant que nous ne soyons saisis. D’ailleurs, le Directeur général a reçu, en son temps, les organisations syndicales, ensuite l’ensemble du personnel au stade de la haute fréquence pour leur faire part des nouvelles mesures envisagées par le conseil d’administration.
Pendant qu’on licencie, de nouveaux visages apparaissent à la RTI. Du coup, cela donne l’impression qu’il se pose un problème de personnes et non de moyens. Votre avis là-dessus.
Le problème de la RTI, c’est que le problème d’effectif se posait déjà à certains endroits. Contrairement à d’autres où l’effectif est élevé. Il y a par exemple des agents qui étaient proches de la retraite et comme le recrutement de leurs remplaçants coïncide avec la situation, les gens ont l’impression que la règle n’est pas appliquée. A ma connaissance, pour le recrutement normal, il n’y a eu que trois personnes pour l’instant.
Pourquoi certains vous accusent d’être à la base de leur départ ?
C’est triste tout ça et c’est d’ailleurs regrettable. Mais, je mets tout cela sur le compte de la sous-information et de la désinformation. Sinon, le rôle d’un DRH est d’appliquer les règles en vigueur. Je vous le disais, tout à l’heure, que les dossiers de licenciement me sont parvenus quand tout était bouclé, fin prêt. Malheureusement, la mise en pratique de ces mesures qui passent par moi, donne l’impression à certains que j’ai le pouvoir de décisions. Pour cela, d’ailleurs, depuis quelques jours, je fais l’objet de menaces. Des inconnus veulent faire ma peau et c’est dommage. Que les gens arrêtent ça, je n’y suis pour rien.
Interview réalisée par Dieusmonde TADE
dieusmonde@yahoo.fr