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Société Publié le mardi 20 mars 2012 | Nord-Sud

Crise à la Mugefci : Et si on installait une administration provisoire ?

La Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci) est dans une impasse. L’Etat devrait prendre ses responsabilités.

Remettre tout à plat pour rebâtir une mutuelle plus solide et plus stable, c’est la seule option capable de ramener le calme au sein de la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci). L’Etat, employeur des mutualistes, pourrait, d’autorité, mettre fin à l’exercice des dirigeants actuels, et installer une administration provisoire qui va ramener l’ordre. Tout en garantissant les prestations, elle pourrait, au bout d’une période de six mois ou d’un an, convoquer une nouvelle assemblée générale consensuelle et transparente. Autrement, la plus gran­de mutuelle d’Afrique continuera de tanguer dangereusement vers un naufrage. La Mugefci, c’est à ce jour 240 000 fonctionnaires ou agents de l’Etat adhérents : magistrats, employés des établissements publics et para publics nationaux, militaires, personnels des corps de la police, des corps préfectoraux, des institutions nationales… pour un total de plus de 600.000 bénéficiaires que sont leurs conjoints, enfants et autres ayants-droit. Tout ce monde risque de se retrouver sans couverture médicale si rien n’est fait. La mutuelle est sans directeur depuis pratiquement deux semaines. Le Dg, André Braud-Mensah n’a pu rejoindre son bureau depuis le 12 mars. Ce jour, il a été refoulé à l’entrée du siège social, au Plateau, par des gendarmes commis par le président du conseil d’administration sortant, Joseph Holland N’Da. Il lui serait reproché une collusion avec le camp adverse, auquel il aurait remis des preuves de malversations financières. Le climat se détériore de jour en jour au sein de la structure. Des administrateurs en colère s’apprêtent à dénoncer publiquement des pratiques internes. Pendant ce temps, le bras de fer judicIaire avec la partie adverse s’éternise. Saisie par l’équipe sortante, la cour d’appel du Plateau ne devrait examiner le fond du litige que le 23 mars. Le juge de première instance a ordonné le 24 février dernier l’expulsion du camp Holland N’Da du siège social. L’exécution de la décision a été suspendue par le procureur de la République.
A l’origine, il y a cette assemblée du 21 décembre 2011. Elle a élu un nouveau président du conseil d’administration en la personne de Albert Touré Yao. Cette Ag a été convoquée suite à l’expiration du mandat du conseil sortant, le 30 août 2011. Selon les textes, le mandat dure 4 ans, et le dernier conseil d’administration a été élu le 30 août 2007. Mais le Pca-sortant entend se maintenir jusqu’au mois de juin, date qu’il a choisie pour organiser l’assemblée qui lui semble valable. Les centrales syndicales qui composent la mutuelle sont divisées entre les deux camps. Les protagonistes se livrent aussi une bataille médiatique très épique. Ce qui désoriente les cotisants et inquiète les pharmacies et hôpitaux partenaires. Même si elle arrivait un jour à trancher, la justice ne pourrait pas ramener le calme. Aucune partie n’est prête à accepter une défaite. La sérénité des fonctionnaires, et par voie de fait, l’ordre public, sont menacés. Pourquoi ne pas mettre le holà,  à l’instar de ce qui a été fait pour le Bureau ivoirien des droits d’auteurs (Burida) ?

Cissé Sindou
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