Homme politique, artiste, enseignant, Bernard Zadi Zaourou est décédé hier à la Pisam à l’âge de 74 ans.
Jusqu’à son décès, l’homme demeurait encore une référence dans le monde des intellectuels. Celui de la culture, qu’il a marqué de son empreinte, pleure, lui aussi, sa disparition. Bernard Zadi Zaourou est décédé, hier, à l’âge de 74 ans, à la Polyclinique internationale sainte Anne-Marie (Pisam) d’Abidjan où il avait été admis quelque temps auparavant dans un état critique. Homme politique, auteur, compositeur et metteur en scène, Bernard Zadi Zaourou – il se faisait aussi appeler Bottey Zadi Zaourou ou encore Bottey Moum Koussa – a laissé des traces de son passage dans ces différents domaines. Frère cadet de Marcel Zadi Kessy, le président du Conseil économique et social (Ces), Bernard Zadi Zaourou voit le jour en 1938 à Soubré. Après ses études primaires et secondaires, il se rend en France d’où il revient avec un doctorat d’Etat. Employé comme enseignant à l’Université d’Abidjan, il dérange par sa vision atypique et originale de l’enseignement, de la contestation politique et de la perception des arts et de la culture africains. Il a fait une carrière d’enseignant-chercheur à l’ex-Faculté des lettres arts et sciences humaines (devenue Unité de formation et de recherche en Langues, littératures et civilisations) de l’Université de Cocody. Parallèlement à ses enseignements, Zadi Zaourou conçoit et porte sur les fonts baptismaux le «Didiga», une esthétique qui se décline au plan artistique comme le récit des prouesses d'un héros chasseur nommé Djergbeugbeu et au plan philosophique comme l'art de l'impensable. Son écriture irradie tous les arts et son engagement pour la culture est reconnu de tous. Musicien, promoteur de l’arc musical, dès la fin des années 1970, Zadi Zaourou est un critique musical averti. Il a également été un farouche défenseur de la tradition orale africaine qui met en dialogue discours historique, musique épique et esthétique littéraire. Zadi Zaourou a d’ailleurs consacré son énergie à cette œuvre pendant plusieurs années au Groupe de recherche en tradition orale (Grto) qu’il a dirigé pendant des années. L’action politique, dans laquelle il s’engage, aboutit en 1990, à la création de l’Union des socio-démocrates (Usd) l’un des quatre partis de la gauche démocratique. Il sera entre 1993 et 1999, ministre de la Culture et de la Francophonie. Quelque peu éloigné de l’arène créative, du fait d’un état de santé délicat et définitivement à l’écart de la politique – son parti, l’Usd est aujourd’hui dirigé par Jérôme Climanlo – Zadi Zaourou demeure une référence dans le monde universitaire. Pendant ses dernières années, il a consacré son énergie à l’animation de chroniques dans les journaux. Observateur attentif de la vie, il publie, en 2008, un recueil de poèmes «Les quatrains du dégoût», dans lequel il fait une radioscopie sans fard des 20 dernières années d’une Côte d’Ivoire en perte de repères. Lors du colloque que lui a consacré l’université de Cocody en 2008, Michelle Tanon-Lora, vice-doyenne de l’Ufr Langues, littératures et civilisations, a salué son œuvre. «Après une activité bien remplie, il nous importe aujourd’hui de lui rendre un hommage appuyé pour son engagement permanent à l’épanouissement culturel, intellectuel et artistique africain», a-t-elle déclaré. L’une des dernières apparitions publiques de Bernard Zadi Zaourou remonte au mois de janvier. Lors des obsèques d’Amédée Pierre, l’ancien ministre était apparu très affaibli. Personne n’avait imaginé que l’heure de la séparation était si proche. Mais hélas, le destin en a décidé autrement.
M’Bah Aboubakar
Jusqu’à son décès, l’homme demeurait encore une référence dans le monde des intellectuels. Celui de la culture, qu’il a marqué de son empreinte, pleure, lui aussi, sa disparition. Bernard Zadi Zaourou est décédé, hier, à l’âge de 74 ans, à la Polyclinique internationale sainte Anne-Marie (Pisam) d’Abidjan où il avait été admis quelque temps auparavant dans un état critique. Homme politique, auteur, compositeur et metteur en scène, Bernard Zadi Zaourou – il se faisait aussi appeler Bottey Zadi Zaourou ou encore Bottey Moum Koussa – a laissé des traces de son passage dans ces différents domaines. Frère cadet de Marcel Zadi Kessy, le président du Conseil économique et social (Ces), Bernard Zadi Zaourou voit le jour en 1938 à Soubré. Après ses études primaires et secondaires, il se rend en France d’où il revient avec un doctorat d’Etat. Employé comme enseignant à l’Université d’Abidjan, il dérange par sa vision atypique et originale de l’enseignement, de la contestation politique et de la perception des arts et de la culture africains. Il a fait une carrière d’enseignant-chercheur à l’ex-Faculté des lettres arts et sciences humaines (devenue Unité de formation et de recherche en Langues, littératures et civilisations) de l’Université de Cocody. Parallèlement à ses enseignements, Zadi Zaourou conçoit et porte sur les fonts baptismaux le «Didiga», une esthétique qui se décline au plan artistique comme le récit des prouesses d'un héros chasseur nommé Djergbeugbeu et au plan philosophique comme l'art de l'impensable. Son écriture irradie tous les arts et son engagement pour la culture est reconnu de tous. Musicien, promoteur de l’arc musical, dès la fin des années 1970, Zadi Zaourou est un critique musical averti. Il a également été un farouche défenseur de la tradition orale africaine qui met en dialogue discours historique, musique épique et esthétique littéraire. Zadi Zaourou a d’ailleurs consacré son énergie à cette œuvre pendant plusieurs années au Groupe de recherche en tradition orale (Grto) qu’il a dirigé pendant des années. L’action politique, dans laquelle il s’engage, aboutit en 1990, à la création de l’Union des socio-démocrates (Usd) l’un des quatre partis de la gauche démocratique. Il sera entre 1993 et 1999, ministre de la Culture et de la Francophonie. Quelque peu éloigné de l’arène créative, du fait d’un état de santé délicat et définitivement à l’écart de la politique – son parti, l’Usd est aujourd’hui dirigé par Jérôme Climanlo – Zadi Zaourou demeure une référence dans le monde universitaire. Pendant ses dernières années, il a consacré son énergie à l’animation de chroniques dans les journaux. Observateur attentif de la vie, il publie, en 2008, un recueil de poèmes «Les quatrains du dégoût», dans lequel il fait une radioscopie sans fard des 20 dernières années d’une Côte d’Ivoire en perte de repères. Lors du colloque que lui a consacré l’université de Cocody en 2008, Michelle Tanon-Lora, vice-doyenne de l’Ufr Langues, littératures et civilisations, a salué son œuvre. «Après une activité bien remplie, il nous importe aujourd’hui de lui rendre un hommage appuyé pour son engagement permanent à l’épanouissement culturel, intellectuel et artistique africain», a-t-elle déclaré. L’une des dernières apparitions publiques de Bernard Zadi Zaourou remonte au mois de janvier. Lors des obsèques d’Amédée Pierre, l’ancien ministre était apparu très affaibli. Personne n’avait imaginé que l’heure de la séparation était si proche. Mais hélas, le destin en a décidé autrement.
M’Bah Aboubakar
