Procès des gendarmes proches d’Abéhi

Le tribunal exige une enquête supplémentaire
Le verdict du procès des 21 gendarmes proches de l’ancien commandant du groupement de l’escadron blindé (GEB) de la gendarmerie nationale, Abéhi Jean Noël, était attendu hier. Cependant, malgré le passage de tous les prévenus à la barre, le tribunal a exigé une enquête supplémentaire avant de rendre sa décision le jeudi prochain. En effet, les déclarations contradictoires des prévenus à la barre n’ont pas permis au juge Kouakou Kouadio Georges et à sa Cour de rendre un jugement. Pendant une semaine, la commission mise en place et dirigée par le président de la Cour enquêtera sur certains éléments pour élucider l’attaque perpétrée dans la nuit du 14 au 15 Octobre 2011 dans le camp de gendarmerie d’Agban par des mutins qui obéissaient à un appel de l’ancien commandant du blindé (en fuite) appelant à une libération du pays. Mais comme s’ils se sont passé le mot, les prévenus, à l’exception de Koffi Koffi Aristide, ont rejeté en bloc les chefs d’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat, trouble à l’ordre public, violation de consignes militaires… Les 20 gendarmes proches d’Abéhi se sont, en outre, défendus hier en prenant le contre-pied du MDL Koffi Koffi Aristide qui, lors de son passage devant le juge, il y a une semaine, avait avoué un coup d’Etat déjoué. Face à ces témoignages contradictoires, le juge a décidé de fouiller encore dans le dossier. Ainsi, il se tournera vers les maisons de téléphonie mobile pour vérifier les appels effectués dans la nuit de l’attaque vu que selon le témoin Koffi Koffi Aristide, les mutins ont conversé au téléphone dans la coordination de l’opération. Le juge cherchera aussi à savoir si le message de réintégration des armes émis le 15 juillet 2011 par le commandement supérieur de la gendarmerie a été largement diffusé pour atteindre toute sa cible… Les résultats de ses recherches pèseront dans la balance du jugement. Et les mutins sont sous pression.
Lacina Ouattara