L’ex-président, Laurent Gbagbo, n’était pas étranger à la gestion du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café-cacao(Fdpcc), une révélation faite, hier, par un témoin à la barre le prouve.
L’audition des témoins dans le cadre du procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao continue avec son lot de révélations. Hier, au Tribunal de première instance du Plateau, c’est sur la gestion du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café-cacao (Fdpcc), que des témoins se sont prononcés. A en croire Me Olivier Thierry Boa, avocat conseil du Fdpcc de 2001 à 2003, la structure n’avait aucun fondement juridique et n’en a jamais eu pendant toute son existence. Le décret présidentiel instituant le Fdpcc, a-t-il dit, n’a pas pris en compte les textes juridiques élaborés conformément aux dispositions l'Organisation pour l'harmonisation des droits des affaires en Afrique (Ohada). Outre cela, l’Assemblée générale qui devait avoir lieu trois mois après la création du Fdpcc n’a jamais eu lieu. C’est, selon lui, par arrêté ministériel que les administrateurs étaient reconduits à chaque fois que les trois mois arrivaient. L’avocat dit avoir approché le Premier ministre d’alors, Affi N’Guessan, qui n’a pas manifesté d’intérêt pour la question. Par la suite, ajoute-t-il, c’est le président Laurent Gbagbo qui, par décret présidentiel, reconduisait les administrateurs à chaque échéance. C’est donc dire qu’en dépit du ‘’flou juridique’’, le Fdpcc continuait de fonctionner avec les décaissements de fonds qui n’obéissaient non plus à aucune procédure normale. « Le Fdpcc n’avait aucun statut juridique c’est une société atypique », a dit l’avocat au président du tribunal, Hamed Coulibaly. Avant lui, Digbeu Toh Lambert qui fut chef comptable du Fdpcc, a enfoncé les dirigeants du Fdpcc. Selon lui, il y avait un vice de procédure dans la manipulation de l’argent. « Des factures arrivaient en même temps que les bordereaux de règlement. Il y avait 19 comptes bancaires qui n’étaient pas dans les écritures comptables du Fdpcc. Ils n’étaient mouvementés que par Henri Amouzou et Kouassi Théophile. Un fonds de souveraineté de plus de 300 millions de Fcfa était à la disposition d’Amouzou», a-t-il déploré. Le témoin a aussi affirmé avoir reçu des ordres de décaissement entre février et juin 2007 de l’ordre de 100 millions de Fcfa. Selon lui, l’intitulé du décaissement était libellé ‘’Affaire en justice’’ sans autre explication. Il a aussi nié avoir eu connaissance d’opérations d’achat de phytosanitaires par la structure. Chose que les ex-dirigeants jurent, la main sur le cœur, avoir fait. Denis Kra Honoré, un administrateur, a révélé que ‘’les administrateurs touchaient chacun 1 500 000 de Fcfa par réunion ordinaire et 500 000 par réunion extraordinaire comme jetons de présence».
Kuyo Anderson
L’audition des témoins dans le cadre du procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao continue avec son lot de révélations. Hier, au Tribunal de première instance du Plateau, c’est sur la gestion du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café-cacao (Fdpcc), que des témoins se sont prononcés. A en croire Me Olivier Thierry Boa, avocat conseil du Fdpcc de 2001 à 2003, la structure n’avait aucun fondement juridique et n’en a jamais eu pendant toute son existence. Le décret présidentiel instituant le Fdpcc, a-t-il dit, n’a pas pris en compte les textes juridiques élaborés conformément aux dispositions l'Organisation pour l'harmonisation des droits des affaires en Afrique (Ohada). Outre cela, l’Assemblée générale qui devait avoir lieu trois mois après la création du Fdpcc n’a jamais eu lieu. C’est, selon lui, par arrêté ministériel que les administrateurs étaient reconduits à chaque fois que les trois mois arrivaient. L’avocat dit avoir approché le Premier ministre d’alors, Affi N’Guessan, qui n’a pas manifesté d’intérêt pour la question. Par la suite, ajoute-t-il, c’est le président Laurent Gbagbo qui, par décret présidentiel, reconduisait les administrateurs à chaque échéance. C’est donc dire qu’en dépit du ‘’flou juridique’’, le Fdpcc continuait de fonctionner avec les décaissements de fonds qui n’obéissaient non plus à aucune procédure normale. « Le Fdpcc n’avait aucun statut juridique c’est une société atypique », a dit l’avocat au président du tribunal, Hamed Coulibaly. Avant lui, Digbeu Toh Lambert qui fut chef comptable du Fdpcc, a enfoncé les dirigeants du Fdpcc. Selon lui, il y avait un vice de procédure dans la manipulation de l’argent. « Des factures arrivaient en même temps que les bordereaux de règlement. Il y avait 19 comptes bancaires qui n’étaient pas dans les écritures comptables du Fdpcc. Ils n’étaient mouvementés que par Henri Amouzou et Kouassi Théophile. Un fonds de souveraineté de plus de 300 millions de Fcfa était à la disposition d’Amouzou», a-t-il déploré. Le témoin a aussi affirmé avoir reçu des ordres de décaissement entre février et juin 2007 de l’ordre de 100 millions de Fcfa. Selon lui, l’intitulé du décaissement était libellé ‘’Affaire en justice’’ sans autre explication. Il a aussi nié avoir eu connaissance d’opérations d’achat de phytosanitaires par la structure. Chose que les ex-dirigeants jurent, la main sur le cœur, avoir fait. Denis Kra Honoré, un administrateur, a révélé que ‘’les administrateurs touchaient chacun 1 500 000 de Fcfa par réunion ordinaire et 500 000 par réunion extraordinaire comme jetons de présence».
Kuyo Anderson