500.000 naissances déclarées par an
Gnakpa Rémi, le président de l’Ong Sos état civil, a touché la question de la crise identitaire de 2002 en Côte d’ivoire. Evoquant la non-déclaration des naissances comme la cause de ce mal.
"Etat civil et réconciliation nationale". Tel est le thème central de la conférence de presse tenue par le président de l’ONG Sos état civil, spécialiste en état civil Gnakpa Rémi, samedi 7 avril 2012, à la maison des jeunes de Yopougon. Soutenu par le parrain de la cérémonie, Ouattara Clément, PCA de la Formation sanitaire urbaine communautaire (Fsucom) de Yopougon Wassakara-Attié, et du président de la rencontre, Lago Marius, secrétaire de la mairie d’Agou, a dépeint la triste réalité de la crise identitaire, liée à la non-déclaration à l’état civil d’un enfant dès sa naissance. Selon des statistiques menées par des partenaires au développement, "seul un enfant sur trois est enregistré à l’état civil. Conséquence, la Côte d’Ivoire enregistre 500.000 enfants non déclarés chaque année. L’ensemble des sections de tribunaux ne pouvant produire plus de 10 000 jugements supplétifs annuellement, sur les 500 000 enfants non déclarés, il faudrait "plus de 50 ans à tous les tribunaux pour délivrer les jugements des enfants non déclarés chaque année", a schématisé le conférencier. A ce tableau déjà sombre et ces révélations troublantes, le parrain Ouattara Clément a ajouté que son établissement sanitaire communautaire "enregistre environ 5000 accouchements en moyenne, par an". Toute chose qui justifie le choix de sa personne pour accompagner les actions de « Sos état civil ». Vu que la crise identitaire a entraîné la rébellion de 2002, la Côte d’Ivoire autorise le parent à faire sa déclaration, même "lorsque le délai de 3 mois est dépassé". Au dire du conférencier, lorsque le délai est dépassé, le déclarant doit toujours se présenter à l’officier de l’état civil, c’est-à-dire, se rendre à la mairie, à la sous-préfecture ou au centre secondaire. Toutefois, précise-t-il, si l’officier estime que le caractère contraire à la loi de la déclaration est grave, il est obligé de saisir le magistrat pour recevoir des instructions, dans un délai de 15 jours. "Il ne doit jamais rejeter la déclaration. Il n’en a pas la compétence", a-t-il martelé. La déclaration d’un enfant à l’état civil lui permet d’avoir une existence juridique. C’est pourquoi, l’ONG entend initier une vaste opération nationale de confection d’actes de naissances des élèves et enfants de zéro à 16 ans. Aussi, elle a salué la décision du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, qui a pris l’engagement de faire enregistrer tous les enfants nés en octobre 2010.
MARTIAL GALE
Gnakpa Rémi, le président de l’Ong Sos état civil, a touché la question de la crise identitaire de 2002 en Côte d’ivoire. Evoquant la non-déclaration des naissances comme la cause de ce mal.
"Etat civil et réconciliation nationale". Tel est le thème central de la conférence de presse tenue par le président de l’ONG Sos état civil, spécialiste en état civil Gnakpa Rémi, samedi 7 avril 2012, à la maison des jeunes de Yopougon. Soutenu par le parrain de la cérémonie, Ouattara Clément, PCA de la Formation sanitaire urbaine communautaire (Fsucom) de Yopougon Wassakara-Attié, et du président de la rencontre, Lago Marius, secrétaire de la mairie d’Agou, a dépeint la triste réalité de la crise identitaire, liée à la non-déclaration à l’état civil d’un enfant dès sa naissance. Selon des statistiques menées par des partenaires au développement, "seul un enfant sur trois est enregistré à l’état civil. Conséquence, la Côte d’Ivoire enregistre 500.000 enfants non déclarés chaque année. L’ensemble des sections de tribunaux ne pouvant produire plus de 10 000 jugements supplétifs annuellement, sur les 500 000 enfants non déclarés, il faudrait "plus de 50 ans à tous les tribunaux pour délivrer les jugements des enfants non déclarés chaque année", a schématisé le conférencier. A ce tableau déjà sombre et ces révélations troublantes, le parrain Ouattara Clément a ajouté que son établissement sanitaire communautaire "enregistre environ 5000 accouchements en moyenne, par an". Toute chose qui justifie le choix de sa personne pour accompagner les actions de « Sos état civil ». Vu que la crise identitaire a entraîné la rébellion de 2002, la Côte d’Ivoire autorise le parent à faire sa déclaration, même "lorsque le délai de 3 mois est dépassé". Au dire du conférencier, lorsque le délai est dépassé, le déclarant doit toujours se présenter à l’officier de l’état civil, c’est-à-dire, se rendre à la mairie, à la sous-préfecture ou au centre secondaire. Toutefois, précise-t-il, si l’officier estime que le caractère contraire à la loi de la déclaration est grave, il est obligé de saisir le magistrat pour recevoir des instructions, dans un délai de 15 jours. "Il ne doit jamais rejeter la déclaration. Il n’en a pas la compétence", a-t-il martelé. La déclaration d’un enfant à l’état civil lui permet d’avoir une existence juridique. C’est pourquoi, l’ONG entend initier une vaste opération nationale de confection d’actes de naissances des élèves et enfants de zéro à 16 ans. Aussi, elle a salué la décision du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, qui a pris l’engagement de faire enregistrer tous les enfants nés en octobre 2010.
MARTIAL GALE