Elu le 10 mars 2012 à la tête de la Fédération Burkinabé de Football (Fbf), le Colonel Sita Sangaré séjourne depuis peu à Abidjan. L’ancien pensionnaire de l’EMPT de Bingerville s’est confié à l’IA.
Seul candidat en lice le 10 mars dernier, d’aucuns estiment que vous avez été imposé à la tête de Fbf.
Je remercie le journal l’Intelligent d’Abidjan pour cette opportunité qu’il me donne pour mon retour à Abidjan. Je vous informe par ailleurs que j’ai fait l’EMPT de Bingerville et je suis parti de la Côte d’Ivoire en 1985 après trois ans de formation, donc c’est une grande joie pour moi de retrouver ce pays frère. Pour revenir à votre question, je réponds que nous n’avons été imposé à la tête de la fédération. Cela ne saurait être le cas, dans la mesure où ce sont les acteurs du football de notre pays qui nous ont fait confiance. En réalité, nous avons mené une campagne dynamique, nous sommes allés à la rencontre de tous les clubs, de toutes les ligues, et surtout des acteurs de notre football. Ce qui a fait reculer tous les autres candidats qui voulaient tenter leurs chances. Mieux, les délégués ont fait savoir que leur choix était notre liste. Personne ne nous a imposé à la tête de la fédération. Nous avons fait nos preuves sur le terrain en menant une campagne de proximité et les clubs ont opté pour le candidat Sita Sangaré. Malgré les assurances avant le vote, il y a un candidat qui a voulu s’aventurer. Mais il n’a pas eu le parrainage nécessaire pour présenter sa liste qui comptait deux personnes dont lui-même. Il est allé vers la justice pour avoir gain de cause. Et comme il fallait s’y attendre, il a été débouté.
Comment l’élection s’est-elle déroulée ?
Nous pouvons parler de quasi-plébiscite dans la mesure où sur 213 délégués qui ont participé au vote, nous avons obtenu 200 voix contre sept (7) absentions et trois (3) bulletins nuls. Cela démontre de la confiance placée en notre liste. Parce que la moitié du collège électoral avait la possibilité de dire niet et faire ajourner notre élection. Cela n’a pas été le cas. L’élection s’est bien déroulée. Ce n’est pas une victoire personnelle. Le suffrage est massif et pour cela, nous avons pour obligation de réussir.
Quel est l’état des lieux du football burkinabé ?
Notre football est malade. Cela s’est traduit lors de notre plébiscite. Les acteurs aspirent vraiment au changement. Notre programme a été construit par les acteurs de notre football. Nous avons recueilli les desideratas ou problèmes des clubs que nous avons mis dans un dossier qui s’intitule le programme pour l’émergence du Faso Foot. Le football est malade et si vous prenez le dernier championnat, il a été caractérisé par une cacophonie sans précédent. Il y a eu de nombreux litiges très mal tranchés, des frustrations énormes et un désordre inacceptable concernant la montée en première division et la descente en deuxième division. Le championnat 2011 a pris fin courant septembre. Le comité sortant n’a pas pu organiser le championnat avant notre élection le 10 mars. Dieu merci à notre arrivée, le championnat a repris le 30 mars 2012. Quant à l’équipe nationale, les problèmes que nous n’avons jamais connus sont monnaie courante. Il s’agit de problème administratif.
Depuis 1998, les Etalons ne passent plus le premier tour de la CAN et pourtant ils sont impressionnants lors des éliminatoires. Que comptez- vous faire pour y remédier ?
Les sportifs du Burkina Faso n’arrivent pas à expliquer cette impasse à la CAN. Et pourtant, les Etalons impressionnent lors des phases éliminatoires. Alors, nous avons posé le diagnostic et nous avons su que très souvent, il y a des prédateurs dans le milieu qui font que l’équipe nationale échoue en phase de poule. Une fois que l’équipe A est qualifiée, vous retrouvez des personnes qui ne sont pas dans le milieu, autour de l’équipe. Ces personnes ne songent qu’à faire du tourisme et ne suivent pas les joueurs. En 2010, lors du match des éliminatoires CAN-Mondial à Abidjan, où nous avons pris une raclée (5-0) devant les Eléphants, il a été fait cas que des joueurs burkinabé recevaient des amis à l’hôtel jusqu’à minuit, la veille du match, des bouteilles de champagnes montaient dans les chambres. C’est un désordre. Le football, c’est la discipline, une hygiène de vie. Il faut du sérieux en sélection nationale. Que des gens ne rodent pas autour de l’équipe nationale dans le but de faire du tourisme. Au football, c’est l’environnement. Nous allons mettre l’accent sur la discipline.
Que vaut votre présence en Côte d’Ivoire ?
Nous avons fait une promesse depuis la campagne électorale, promesse qui était que notre toute première sortie se fera à Abidjan. C’est ce que nous faisons. Parce que ce pays frère, abrite la plus grande communauté burkinabè en Afrique. L’histoire et la géographique unissent nos deux pays. Aussi, il existe un semblant de protocole d’accord qui lie la FIF à la Fbf. Nous sommes venus pour prendre attache avec la Fédération ivoirienne Football, afin de voir ensemble comment consolider les liens et aller plus de l’avant. Nous voulons également nous inspirer de l’exemple de la FIF en matière de gestion, de l’expérience ivoirienne en matière d’organisation footballistique et de performance. Nous avons pour ambition de doter le Burkina Faso d’infrastructures sportives. Il était impérieux pour nous de venir en Côte d’Ivoire.
Un mot sur l’UFOA qui vient d’être scindée…
A un moment de la vie, les gens ont envie d’essayer quelque chose. Mais, il faut avoir le courage de dire que le tournoi de l’UFOA était important pour l’Afrique de l’Ouest. Depuis la scission, l’UFOA n’existe plus. Nous allons en discuter avec nos frères ivoiriens pour revenir en une seule union.
En 2009, le président Issa Hayatou annonçait qu’il ne se représenterait plus à la présidence de la CAF en 2013. Aujourd’hui, son discours a changé. Il entreprend des démarches pour un nouveau bail. Qu’en pensez-vous ?
Personnellement, je crois que le président Issa Hayatou a fait beaucoup pour le football africain. Il s’est battu pour que l’Afrique organise la Coupe du Monde en 2010. Il est un peu prématuré de parler de sa candidature d’autant qu’il avait annoncé lui-même qu’il ne se représenterait plus après la Coupe du Monde 2010. Je pense que les discussions doivent se poursuivre. L’alternance est une bonne chose. Le président Issa Hayatou peut jouir d’une retraite bien méritée, cela lui valerait des honneurs des acteurs africains. Une retraite anticipée en quelque sorte, c’est vraiment ce que je pense.
Par Annoncia Sehoué ; coll : K.Ange
Seul candidat en lice le 10 mars dernier, d’aucuns estiment que vous avez été imposé à la tête de Fbf.
Je remercie le journal l’Intelligent d’Abidjan pour cette opportunité qu’il me donne pour mon retour à Abidjan. Je vous informe par ailleurs que j’ai fait l’EMPT de Bingerville et je suis parti de la Côte d’Ivoire en 1985 après trois ans de formation, donc c’est une grande joie pour moi de retrouver ce pays frère. Pour revenir à votre question, je réponds que nous n’avons été imposé à la tête de la fédération. Cela ne saurait être le cas, dans la mesure où ce sont les acteurs du football de notre pays qui nous ont fait confiance. En réalité, nous avons mené une campagne dynamique, nous sommes allés à la rencontre de tous les clubs, de toutes les ligues, et surtout des acteurs de notre football. Ce qui a fait reculer tous les autres candidats qui voulaient tenter leurs chances. Mieux, les délégués ont fait savoir que leur choix était notre liste. Personne ne nous a imposé à la tête de la fédération. Nous avons fait nos preuves sur le terrain en menant une campagne de proximité et les clubs ont opté pour le candidat Sita Sangaré. Malgré les assurances avant le vote, il y a un candidat qui a voulu s’aventurer. Mais il n’a pas eu le parrainage nécessaire pour présenter sa liste qui comptait deux personnes dont lui-même. Il est allé vers la justice pour avoir gain de cause. Et comme il fallait s’y attendre, il a été débouté.
Comment l’élection s’est-elle déroulée ?
Nous pouvons parler de quasi-plébiscite dans la mesure où sur 213 délégués qui ont participé au vote, nous avons obtenu 200 voix contre sept (7) absentions et trois (3) bulletins nuls. Cela démontre de la confiance placée en notre liste. Parce que la moitié du collège électoral avait la possibilité de dire niet et faire ajourner notre élection. Cela n’a pas été le cas. L’élection s’est bien déroulée. Ce n’est pas une victoire personnelle. Le suffrage est massif et pour cela, nous avons pour obligation de réussir.
Quel est l’état des lieux du football burkinabé ?
Notre football est malade. Cela s’est traduit lors de notre plébiscite. Les acteurs aspirent vraiment au changement. Notre programme a été construit par les acteurs de notre football. Nous avons recueilli les desideratas ou problèmes des clubs que nous avons mis dans un dossier qui s’intitule le programme pour l’émergence du Faso Foot. Le football est malade et si vous prenez le dernier championnat, il a été caractérisé par une cacophonie sans précédent. Il y a eu de nombreux litiges très mal tranchés, des frustrations énormes et un désordre inacceptable concernant la montée en première division et la descente en deuxième division. Le championnat 2011 a pris fin courant septembre. Le comité sortant n’a pas pu organiser le championnat avant notre élection le 10 mars. Dieu merci à notre arrivée, le championnat a repris le 30 mars 2012. Quant à l’équipe nationale, les problèmes que nous n’avons jamais connus sont monnaie courante. Il s’agit de problème administratif.
Depuis 1998, les Etalons ne passent plus le premier tour de la CAN et pourtant ils sont impressionnants lors des éliminatoires. Que comptez- vous faire pour y remédier ?
Les sportifs du Burkina Faso n’arrivent pas à expliquer cette impasse à la CAN. Et pourtant, les Etalons impressionnent lors des phases éliminatoires. Alors, nous avons posé le diagnostic et nous avons su que très souvent, il y a des prédateurs dans le milieu qui font que l’équipe nationale échoue en phase de poule. Une fois que l’équipe A est qualifiée, vous retrouvez des personnes qui ne sont pas dans le milieu, autour de l’équipe. Ces personnes ne songent qu’à faire du tourisme et ne suivent pas les joueurs. En 2010, lors du match des éliminatoires CAN-Mondial à Abidjan, où nous avons pris une raclée (5-0) devant les Eléphants, il a été fait cas que des joueurs burkinabé recevaient des amis à l’hôtel jusqu’à minuit, la veille du match, des bouteilles de champagnes montaient dans les chambres. C’est un désordre. Le football, c’est la discipline, une hygiène de vie. Il faut du sérieux en sélection nationale. Que des gens ne rodent pas autour de l’équipe nationale dans le but de faire du tourisme. Au football, c’est l’environnement. Nous allons mettre l’accent sur la discipline.
Que vaut votre présence en Côte d’Ivoire ?
Nous avons fait une promesse depuis la campagne électorale, promesse qui était que notre toute première sortie se fera à Abidjan. C’est ce que nous faisons. Parce que ce pays frère, abrite la plus grande communauté burkinabè en Afrique. L’histoire et la géographique unissent nos deux pays. Aussi, il existe un semblant de protocole d’accord qui lie la FIF à la Fbf. Nous sommes venus pour prendre attache avec la Fédération ivoirienne Football, afin de voir ensemble comment consolider les liens et aller plus de l’avant. Nous voulons également nous inspirer de l’exemple de la FIF en matière de gestion, de l’expérience ivoirienne en matière d’organisation footballistique et de performance. Nous avons pour ambition de doter le Burkina Faso d’infrastructures sportives. Il était impérieux pour nous de venir en Côte d’Ivoire.
Un mot sur l’UFOA qui vient d’être scindée…
A un moment de la vie, les gens ont envie d’essayer quelque chose. Mais, il faut avoir le courage de dire que le tournoi de l’UFOA était important pour l’Afrique de l’Ouest. Depuis la scission, l’UFOA n’existe plus. Nous allons en discuter avec nos frères ivoiriens pour revenir en une seule union.
En 2009, le président Issa Hayatou annonçait qu’il ne se représenterait plus à la présidence de la CAF en 2013. Aujourd’hui, son discours a changé. Il entreprend des démarches pour un nouveau bail. Qu’en pensez-vous ?
Personnellement, je crois que le président Issa Hayatou a fait beaucoup pour le football africain. Il s’est battu pour que l’Afrique organise la Coupe du Monde en 2010. Il est un peu prématuré de parler de sa candidature d’autant qu’il avait annoncé lui-même qu’il ne se représenterait plus après la Coupe du Monde 2010. Je pense que les discussions doivent se poursuivre. L’alternance est une bonne chose. Le président Issa Hayatou peut jouir d’une retraite bien méritée, cela lui valerait des honneurs des acteurs africains. Une retraite anticipée en quelque sorte, c’est vraiment ce que je pense.
Par Annoncia Sehoué ; coll : K.Ange